21.12.04

prière, voie et ivresse

Déjeuné aujourd'hui avec cet ami qui vient de "prendre le pacte". On a passé une partie du déjeuner à parler de ... la prière.

On est tous les deux disons "grands débutants" dans l'islam, du coup c'était assez marrant. C'est moi qui ai mis le sujet sur le tapis : je commence à avoir envie de faire des prières. C'est peut être prématuré, mais c'est comme ça que je le sens.

Pour lui, les débuts sont laborieux, mais il m'a l'air de prendre ça avec bonne humeur. On a parlé aussi de ce fameux concept d'intention, si important. Et puis on a parlé de la foi. Je me rappelle que quand je parlais de foi il y a quelques mois je voyais ça comme un truc qu'on a ou qu'on n'a pas.

Pas du tout comme quelque chose de vivant, quelque chose qu'on nourrit, qui vous enveloppe, etc... et encore je ne suis qu'au début de mes découvertes. La foi c'est tellement difficile à expliquer... et tellement simple aussi j'imagine. Pour le moment j'en parle mais c'est comme si j'avais un pied dedans et un pied dehors. Ce n'est pas très confortable d'ailleurs.

Autre décalage avec mes conceptions "d'avant" : on a parlé de tout ce qui est interdictions (le porc, l'alcool notamment). Je ne sais pas comment l'expliquer, mais il me semble que ce sont des choses accessoires. A partir du moment où on choisit de pratiquer, on est tout à fait libre de suivre ou pas ces interdictions. Mais par exemple pour l'alcool ça ne me fait ni chaud ni froid.

De l'extérieur (et je suis bien placé pour en parler) toutes ces interdictions peuvent paraître ridicules. Reste à vivre tout simplement en accord avec sa conscience, avec son coeur. Et à essayer d'être meilleur. Par moments je suis plein de doutes, et par moments je suis comme aspiré par la voie. C'est difficile à exprimer.

On a parlé aussi d'un livre qui vient de sortir, Orient : mille ans de poésie et de peinture. Le livre est chroniqué par un journaliste dans libé, d'une façon qui m'a fait sourire : il semble prendre au premier degré des poètes soufis qui parlent de vin, d'ivresse (thème central s'il en est !). En gros on le voit venir à nous expliquer "hep hep regardez dans l'islam il y a aussi eu des gens qui picolaient".

Loin de moi l'idée de me prétendre plus savant que ce journaliste qui connaît certainement l'orient et le monde musulman beaucoup mieux que moi, mais dans ma tête j'ai immédiatement pensé "il n'a pas capté le côté allégorique de la référence à l'ivresse". Pour le peu que j'en comprenne, les poètes soufis parlent du vin et de l'ivresse pour parler de leur extase spirituelle. Mais je parle peut-être de sujets que je comprends mal.

Ca me ramène à cette interrogation : est-ce que ça a un sens d'opposer un soufisme qui serait "soft" ou "libéral" au reste de l'islam ? Je ne pense pas. D'ailleurs tous les gens que je croise dans la voie observent les formes extérieures de la religion (la shari'a) de façon scrupuleuse, même si rien n'est imposé. Bon là ça m'entraîne loin, je reviendrai sur les rapports entre l'extérieur et l'intérieur, ça mérite plus qu'un paragraphe.

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