30.12.05

dhikr et sommeil

Au Sénégal, comme je partageais ma chambre (avec mon frangin), je ne pouvais pas vraiment faire mon dhikr "normalement". Du coup je le faisais au lit le soir dans le noir avant de m'endormir. Il m'est arrivé plusieurs fois de m'endormir en cours de route.

Après quelques instants, je me réveillais, et dans ce demi-sommeil qui précède le vrai sommeil, je me rendais compte que j'avais les doigts sur le chapelet et je continuais.

Une soeur à qui j'ai raconté ça s'est marrée et m'a dit un truc très joli : quand quelqu'un s'endort en invoquant, ce sont les anges qui finissent le dhikr à sa place. Pour mon cas personnel j'étais pas super concentré donc je sais pas bien si les anges se sont dérangés.

Mais comme dit Ibn Ata Allah , mieux vaut un dhikr fait avec négligence etc...

voir des choses dans les autres

Une soeur qui lit ce blog m'a récemment fait des super compliments, j'étais un peu gêné. Elle m'a dit "j'y vois des choses magnifiques que tu ne vois peut-être pas, qui me parlent de la voie et de seyid". Seyid c'est Sidi Hamza, le sheikh de la tariqa.

Bon c'est pas la première fois qu'on me dit ce genre de choses. Je n'y suis pour rien si dans ce que je suis ou dans ce que j'écris il y a un reflet de l'énergie spirituelle qu'on reçoit dans la voie, donc je ne devrais pas prendre le compliment pour moi.

Et c'est vrai que je vois plus facilement de la "lumière" chez les autres qu'en moi. Ca m'a rappelé cette fois où quelqu'un m'a dit qu'il avait l'impression que je suis depuis 10 ans dans la voie. Je me suis demandé ce que les gens voyaient et que je ne vois pas.

Ce n'est pas que j'aie besoin qu'on me rassure, qu'on me conforte dans mon chemin. Ces compliments font très plaisir, mais je me connais : je peux être petit, mesquin, méchant, etc... mais peut-être qu'il faut juste que je prenne ce qu'on me donne, sans réfléchir.

On dit que la laideur, comme la beauté, n'est que dans l'oeil de celui qui regarde. Il faut croire que cette lectrice a beaucoup de beauté dans son coeur.

29.12.05

discussion sur Dieu

Pendant mon séjour au Sénégal, j'ai surpris des bouts de conversation entre une petite nana, une française, et deux sénégalais. En gros elle leur disait que malgré tous leurs arguments elle pouvait pas croire à l'existence de Dieu. "Si Dieu existe alors pourquoi tous ces malheurs ?". Etc...

Je ne juge ni cette nana ni les deux types qui essayaient de la convaincre avec des arguments du genre "comment tu expliques ceci ou cela", assez classiques aussi. C'était marrant à observer. C'est un sujet que j'ai déjà abordé ici, mais pour moi ça n'a pas vraiment de sens d'essayer de convaincre rationnellement quelqu'un de l'existence ou de la non-existence de Dieu.

En principe pour les musulmans il y a une recommandation qui s'appelle dawah. Il s'agit de présenter la religion, d'inciter les non-musulmans à la connaître et pourquoi pas à l'embrasser. Bon selon moi ça peut prendre beaucoup de formes. Peut-être que ce blog est une façon de le faire.

Mais là c'était autre chose qui était à l'oeuvre. Je me rappelle que la jeune convertie dont j'ai été très amoureux me disait qu'elle avait passé des soirées à démontrer à des gens point par point, par la logique, qu'il n'y avait pas d'autre possibilité que de reconnaître l'existence de Dieu. Les argumentaires "rationnels" foisonnent, et pas que dans l'islam d'ailleurs.

J'avoue que ça me laisse très perplexe. A quoi bon "prouver" Dieu ? Bon je serais bien en peine de dire ce que c'est que la foi, mais c'est le fait d'y mélanger la raison qui me met mal à l'aise. Comme si on pouvait atteindre le coeur par le cerveau... pour moi il y a un truc qui ne marche pas.

Et je me méfie des gens qui essayent à tout prix d'amener les autres à penser comme eux. Ca me fait même un peu froid dans le dos.

musicien chinois

Hier soir dans le métro j'attendais ma rame à Réaumur Sébastopol. Sur le quai d'en face il y avait un musicien chinois, en train de tirer de drôles de notes d'un truc à une corde qui se joue avec une sorte d'archet. Je l'avais déjà vu d'autres fois.

Je ne suis pas du tout familier de cette musique, et j'ai écouté un peu distraitement. C'est un peu dissonnant pour une oreille "occidentale", mais quelque chose me touchait. Et puis il a laissé son instrument, et s'est mis à chanter. Fouyayayaya. J'en ai eu des frissons. D'une part il chantait sans effort apparent à un volume à peine croyable, et surtout c'était bouleversant de beauté.

Dans ces cas là les gens changent un petit peu d'attitude, même s'ils n'en ont pas conscience. Je ne sais pas trop comment dire... on dirait que le chant répand un fluide sur eux. Moi je souriais comme un idiot.

Il a arrêté son chant, et c'est mis à un autre instrument, une sorte de clarinette. Là encore la magie continuait. Mon métro est arrivé à ce moment là. J'ai passé les quelques minutes qui ont suivi comme sur un tapis volant.

28.12.05

prière

Croyez-le ou non mais pendant mes vacances je n'ai pas pu faire ma prière "normalement". Du coup hier soir quand j'ai fait ma prière ça m'a fait drôle. Comme il y avait plein de monde à la maison et que je ne dormais pas seul, j'ai fait mes prières sans bouger pendant mon séjour.

Hier soir j'ai trouvé ça super agréable de faire tous les mouvements. Mais bon dans le fond ce n'est qu'un détail. L'intention est plus importante.

Noël à Dakar

C'est marrant... bon même si le Sénégal est à 95 % musulman, Noël est un gros truc à Dakar. Les vendeurs de rue troquent temporairement les t-shirts et les étoffes qu'ils baladent habituellement contre des sapins en plastique made in China. Le 25 au soir il y avait une grosse fête publique avec une grande scène et des artistes.

Et à Gorée, il y a eu des fêtes le 24 et le 25. Bon il faut dire qu'à Gorée il semble que tous les prétextes soient bons pour faire des fêtes. Le soir du 24 je suis passé devant l'église, il y avait la messe de minuit avec des très beaux chants.

Je suis toujours étonné par la cohabitation qu'il y a là bas. Tout n'est pas rose, mais je connais plein de familles où une partie des gens sont musulmans et l'autre partie chrétiens. Bon ce n'est que le petit bout du Sénégal que je connais. J'ignore ce qu'il en est pour la plupart des gens.

Mais on se sent si loin de ces délires de guerre supposée entre un islam conquérant et un occident chrétien en danger...

Les faubourgs de Dakar sont bourrés de moutons. Des troupeaux de moutons à tous les coins de rue. Et encore, la Tabaski n'est que dans 15 jours. Ca va être encore plus impressionnant. La Tabaski c'est ce qu'on appelle ici l'Eid el Kebir. Encore une fête en perspective.

de retour

Me revoilà... j'ai l'impression d'être parti un mois ! C'est l'effet magique du Sénégal. J'ai un peu de mal à redémarrer au travail du coup, mais ça va aller.

Ces derniers jours j'ai beaucoup pensé aux racines, à qu'est-ce qui fait qu'on se sent bien quelque part, à qu'est-ce qui fait qu'on retrouve quelque chose qu'on cherche depuis l'enfance.

Hum. C'est bien confus tout ça. J'ai discuté à Gorée avec une femme qui est née au Sénégal, de racines en grande partie françaises. Elle se sent chez elle au Sénégal, tout en se sentant française avant tout.

Après ses études, elle est partie enseigner le français en Turquie, où elle s'est mariée et a eu deux enfants. Sa mère vit au Sénégal, donc elle a continué à revenir fréquemment. Au bout de 15 ans en Turquie, elle se rend compte qu'elle ne s'est pas enracinée là bas. Et plus le temps passe, plus elle se sent française.

Et pourtant elle ne veut pas vivre en France. La conclusion logique, c'est qu'elle a demandé à être mutée au Sénégal. Là où elle se sent chez elle. Ce n'est pas une question de langue : j'imagine qu'elle parle très bien le turc, et je ne suis pas sûr qu'elle parle wolof. C'est plus la façon d'être aux autres qui fait qu'elle se sent naturelle, qu'elle n'a pas besoin de se demander quelle attitude adopter.

Il lui aura fallu s'éloigner de sa famille, des lieux de son enfance, pour revenir aujourd'hui. Naturellement tout n'est pas simple : elle se demande ce que vont éprouver ses enfants, qui ne connaissent le Sénégal que pour les vacances, et qui ne reverront pas leur père souvent. Quelles seront leurs racines à eux ?

Je ne m'explique pas comment on a pu parler aussi spontanément de choses aussi profondes. Je ne la connaissais pas du tout. Bon ma mère connaît sa mère, et nous avons des relations en commun, mais nous voilà en train de parler de ces histoires de famille tout naturellement... c'était un bon moment.

Du coup j'ai pensé à moi : à force d'aller là bas depuis des années, je crois bien que je me sens un peu chez moi au Sénégal. Attention. Je ne mélange pas tout. Je ne suis pas Sénégalais. Mais il y a cette familiarité, et le fait que j'ai l'impression (à tort ou à raison) de pouvoir être moi-même facilement avec les gens.

Hum. Il faut reconnaître également que j'y vais dans des conditions super cool. Mais quand même : je crois qu'une partie de mes racines est là bas désormais.

19.12.05

départ

Je pars en début d'après midi. Retour mardi 27. Je suis content. Hier soir j'ai passé une soirée extraordinaire, chez une soeur de la voie qui part faire le hajj et qui avait organisé un dîner chez elle.

Après le dîner on a chanté... j'ai déjà parlé des chants qu'on fait, c'est quelque chose. J'en reparlerai à l'occasion.

Joyeux Noël à tous !

16.12.05

gros naze

Je suis un gros naze : j'arrête pas de me mettre en colère depuis hier, pour des riens... Faut vraiment que je travaille sur moi-même.

rhaaaaaa

Boulot, boulot, boulot !

Tiens mon patron m'offre 2 bouteilles de champagne, me demande bien ce que je vais pouvoir en faire...

15.12.05

musique

Hier soir je suis allé dans une église. Mon frère chante dans une chorale, et hier ils donnaient un petit concert. Enfin petit... 25 musiciens et 40 choristes tout de même.

L'an dernier à la même époque j'étais allé au concert précédent, et j'avais été un peu choqué par le côté "doré" et surchargé qu'on trouve dans pas mal d'églises. Une amie m'a expliqué que le baroque est venu en réaction à la Réforme, et que c'est pour ça qu'on trouve toutes ces décorations un peu "riches".

Au contraire de l'an dernier cette fois ci les considérations sur la décoration du lieu me sont complètement passées au dessus de la tête. J'ai juste fermé les yeux et écouté la musique. Ce sont des amateurs et/ou des élèves d'un conservatoire d'arrondissement, mais le niveau est vraiment plus que correct. Enfin disons qu'à mes oreilles peu exercées c'était très beau.


Le chant... sacré ou pas, il y a un truc vraiment à part dans la voix. Et la musique en train de se faire "en vrai" dégage une sorte de fragilité... je sais pas trop comment dire mais il y a un côté presque miraculeux. Hum faudra que j'y revienne.

Comme dit Marvin, "all He wants from us, is we give each other love".

oiseau et roses

Ca faisait longtemps. Je me disais qu'avec le froid il faudrait attendre le printemps. Eh bien ce matin pendant mon dhikr j'ai été accompagné pendant un petit moment par le chant d'un oiseau (un moineau ? je ne sais pas, je n'y connais rien). Une petite joie toute simple.

Dans la même série : j'ai des rosiers dans un bac sur un balcon. A cause de travaux dans mon immeuble, j'ai été obligé de rentrer le bac dans mon salon. Avant ça je les avais taillés pour l'hiver. Et là, surprise, ça s'est remis à pousser.

Bon c'est une repousse bizarre : ça pousse à 1 m 50 de haut, c'est un peu maigre, mais le résultat c'est qu'avant-hier une première rose s'est ouverte. Et croyez moi, elle est très parfumée. Qu'est-ce que ça va être au printemps...

14.12.05

encyclopédie

Dans mon bureau, j'ai récupéré tout un fatras d'archives des personnes qui m'ont précédé. Comme je suis pas un acharné du rangement, je n'ai pas trop fait le ménage dans tout ça. Quand je tourne la tête, il y a un livre qui semble me faire de l'oeil : ça s'appelle l'encyclopédie des religions.

Il est encore sous plastique, si ça se trouve il est là depuis des années. Je me demande s'il y a un article sur le soufisme... Faudra que je vérifie à l'occasion.

Bizarrement le seul autre livre qui se "détache" sur la masse de bouquins, de dossiers et de documents divers qui peuplent mes étagères est un livre en portugais qui s'appelle o gosto do vinho, c'est-à-dire le goût du vin. Je parie que c'est un "beau livre" sur les vins portugais, l'art de vivre tout ça.

Mais moi ça me fait penser au goût. Dans le sens spirituel. Dans la tradition soufie, il y a des tas d'allusions à l'ivresse, au vin spirituel. Tiens un coup de google et je trouve ce très beau poème :

"Amis, si vous avez compris la vérité de mon état,
La voie est là devant vous ; suivez mes pas.
Car, par Dieu, ce ne sont pas choses douteuses ni vagues produits de l'imagination :
Je connais Dieu d'une connaissance à la fois secrète et manifeste.
J'ai bu la coupe de l'Amour et j'en ai eu la possession,
Elle est devenue mon bien pour toujours.
Dieu veuille rétribuer celui qui me prodigua Son secret,
Car le don généreux, le vrai, est d'en conférer le secret.
Un temps j'ai celé la vérité et l'ai soigneusement voilée,
Or qui garde le secret de Dieu aura sa récompense.
Lorsque le Donateur me permit de la proclamer,
Il me rendit capable - et comment, je ne sais - de purifier les âmes,
Il me fit ceindre l'épée de constance,
De vérité et de piété et me donna un vin :
Quiconque en boit, ne peut plus se passer d'en boire,
Tout comme un homme ivre cherche à s'enivrer davantage.
J'en suis devenu l'échanson, bien plus, c'est moi qui l'ai pressé.
Est-il pour le verser quelques autres, en ce temps ?
Si je parle ainsi, n'en sois pas étonné, car notre seigneur
Lui-même a dit qu'il choisit pour objet de Sa faveur
Celui qu'il veut et donne sans compter.
C'est la faveur de Dieu ; Il la donne à celui qu'Il veut.
A Lui, toute louange, gloire et action de grâce !"

L'échanson c'est l'homme chargé de servir à boire aux grands personnages. Les éloges de l'ivresse dans le soufisme sont parfois mal compris (pas que je prétende comprendre mais bon...).

Marrant que ces deux livres se désignent à moi. Ca me rappelle mes débuts dans la voie : j'avais rendu visite à mon père. Il a un meuble rempli de bouquins de la Pléiade. J'avais posé ma main au hasard dans un coin sombre et un livre était littéralement tombé de l'étagère dans ma main : le Coran. Mais bon quand je raconte ça en général on me prend pour un malade.

conversion, préparation et dhikr

La semaine dernière j'ai discuté avec une personne qui est intéressée par la voie. C'est quelqu'un qui est d'origine marocaine, mais qui ne pratique pas. On a parlé de pas mal de sujets.

A un moment j'ai eu un choc. Je lui parlais de la shahada et de comment je m'étais converti dans une librairie sans l'avoir prévu du tout. La shahada c'est la profession de foi, ça consiste à dire en Arabe "j'atteste qu'il n'y a d'autre Dieu que Dieu, et j'atteste que Muhammad est son prophète".

Cette personne m'a demandé : "la quoi ?". Marrant ; j'ai réalisé qu'elle ne savait pas ce que c'est, alors que c'est euh disons assez basique. Je me rends compte qu'un certain nombre de trucs qui sont devenus évidents pour moi ne le sont pas forcément pour tout le monde.

D'ailleurs j'ai peut-être des lecteurs ici qui ne suivent pas toujours. Mais c'est vrai qu'il y a 2 ans je n'avais aucune idée de ce que c'est que la shahada. Ce qui m'a frappé c'est que cette personne croit en Dieu, vient d'une famille musulmane, et ne sait pas des trucs comme ça que j'imagine (à tort peut-être) assez basiques.

Mais tout ça n'est qu'un détail. L'important c'était de parler de la voie, de répondre à ses questions avec le peu que je sais. Un an dans la voie c'est à la fois très peu et beaucoup ; il y a d'ailleurs des frères qui sont là depuis seulement quelques mois et dont on a l'impression qu'ils ont toujours été là.

En discutant avec cette personne, on a parlé du rôle du sheikh, elle me demandait si c'est important de le rencontrer, de discuter avec lui... je n'ai pas trop su quoi répondre : le lien qui s'établit avec le sheikh ne passe pas que par le contact physique, mais c'est si difficile à comprendre, alors à expliquer...

On a parlé aussi du dhikr. Quand je m'étais approché de la voie, j'avais eu un dhikr "préparatoire" à faire. Une sorte de mise en bouche pour commencer à invoquer matin et soir. Je crois bien que j'ai raconté tout ça ici à l'époque.

La voie spirituelle repose essentiellement sur la pratique du dhikr, de l'invocation. Lors de cette phase de préparation, qui me paraît déjà si loin, j'y passais quelques minutes le matin et quelques minutes le soir.

Attention : ce n'est ni une question de temps passé, ni de quantité. Mais je me suis marré : cette personne m'a demandé un truc du genre "alors toi aussi tu fais 5 minutes le matin et le soir ?". Bon chacun a son "dosage" si j'ose dire, mais disons que j'y consacre un peu plus que 5 minutes.

J'ai répondu un truc un peu vague, genre "euh un peu plus". Ce n'est pas que je craignais de l'effrayer, sans doute plutôt une certaine pudeur. Bon je ne passe pas une heure à invoquer Dieu matin et soir, mais ça m'a touché. Quand on voit la soif spirituelle chez quelqu'un c'est toujours quelque chose d'émouvant.

Cette personne m'a remercié après, pour mes conseils, mais c'est moi qui avais envie de la remercier pour la fraîcheur de son regard. Hum je parle comme si j'étais un ancien... faut que je me surveille !

13.12.05

se faire plaisir

Je réfléchis en ce moment sur un projet de site internet. Bon j'ai travaillé un certain temps dans le secteur, donc je connais pas mal de choses. Mais je ne sais pas vraiment faire un site moi-même (il y a une exception, un site que j'ai fait pour ma mère mais ça compte pas).

Je sais que sur ce projet la bonne façon de faire ce serait de décrire dans un document tout ce qu'il faut mettre dans le site, qui va s'en occuper, comment on va s'organiser, etc... bref les choses que je sais faire.

Mais rien à faire, c'est trop tentant d'essayer de faire joujou moi-même. Et me voilà en train de potasser des machins d'ingénieur, j'y comprends rien, et je sais que je fais le truc à l'envers. Bon en même temps faut bien se faire plaisir.

Sur ce projet (collectif) un participant m'a dit il y a quelques mois "il faudrait que tu te charges de l'organisation, et moi plutôt des côtés techniques". J'ai beau savoir qu'il a raison, j'ai envie de faire les trucs moi-même. Et du coup le projet n'avance pas.

woo hoo

Plus que 6 jours avant le Sénégal ! Je suis carrément impatient. Penser à prendre de la crème solaire et de l'anti-moustique. A ce propos je dois avoir du fromage blanc dans le crâne : je suis passé à la pharmacie tout à l'heure, j'ai acheté un médicament, puis le pharmacien m'a demandé "ce sera tout ?", et moi de réfléchir, et je n'ai pensé à aucun de ces deux éléments indispensables.

Must try harder comme dit l'autre.

famille

Je parle assez peu de ma famille ici, en général pour expliquer que seul mon frère est au courant pour la tariqa, ou pour raconter que je me suis disputé avec ma mère pour une broutille. Il y aurait pourtant des tonnes à écrire : mes parents sont divorcés, remariés, du coup il y a de la "famille recomposée", comme on dit aujourd'hui, des deux côtés.

J'ai même des "demi-demi-frères". Il n'y a pas de mot en français pour ça. Des enfants de mon beau-père (le deuxième mari de ma mère). En anglais on dirait stepbrother. Par un fait bizarre, la seule partie de ma famille où on n'est pas athée est celle que je ne fréquente plus.

Ce sont des gens d'origine russe, orthodoxes. Si j'ai été exposé quand j'étais enfant à l'idée ou à la présence de Dieu, c'était chez eux. Pour pas mal de raisons que je ne peux pas détailler ici, je suis un peu brouillé avec eux. Tout ça pour dire qu'en famille, ou en familles si j'ose dire, on est plutôt athée.

Du coup je ne parle pas de la tariqa. J'ai fait des allusions à "une recherche spirituelle" en parlant avec mon père, mais sans aller plus loin. Il n'a pas réagi. Ca viendra en son temps.

Il se trouve qu'en ce moment je ne sais pas vraiment comment parler avec mon père, quel que soit le sujet. Ca fait des années que je me demande en fait. Je suis passé par la colère, l'indifférence, l'incompréhension, et je reste face à ce mystère : qu'est-ce qu'il a dans le crâne ? Qu'est-ce qui le fait courir ?

Peut-être que je devrais lui parler de la tariqa. Histoire de le faire réagir. Mais je ne sais pas s'il s'ouvrirait plus. Et surtout je crois que ça servirait surtout à me soulager. Du coup je me retiens. A vrai dire il y a pas mal de sujets dont j'évite de lui parler, parce que je crois que ça partirait en engueulade.

A la fin de la prière, il y a un moment où je fais souvent des du'as, c'est à dire des voeux. Je demande à Dieu de protéger les gens que j'aime. De m'aider à accepter ce qui m'arrive. Ces derniers temps j'ai fait des du'as pour lui. Il est embarqué dans des histoires de fou, et n'en parle à personne.

Hum je ne sais pas où je veux en venir avec tout ça. Je crois que la tariqa m'a rapproché de ma famille tout simplement. C'est déjà pas si mal.

12.12.05

belle réunion

Samedi j'ai vécu une journée bizarre. Je me suis d'abord énervé sur le Macintosh de ma mère (et sur elle par la même occasion), puis énervé tout seul au bureau à attendre mon patron avec qui j'avais rendez-vous pour boucler les budgets.

Il est arrivé comme une fleur avec une heure et demi de retard. Hum. On a bossé rapidement sur les trucs qu'on devait voir, puis je suis allé à la zaouia.

Sur le chemin j'ai repensé au fait que je m'en étais pris à ma mère alors qu'elle n'y était pas pour grand chose. Ca m'a un peu calmé. Mais c'est surtout la soirée qui m'a fait un drôle d'effet.

La réunion d'invocation se finit toujours par la lecture de la sourate Yasin. Ce samedi quand on a lu j'ai ressenti une impression d'harmonie vraiment rare. Il y a le fait que les gens s'écoutaient, comme dans un groupe de musique ou une chorale. Et puis il y a cette paix du coeur, si délicate.

Un frère m'a dit un jour que c'est souvent à l'improviste qu'on goûte. C'est au moment où on ne s'y attend pas qu'on ressent des choses. J'ai l'impression que je commence à comprendre ce qu'il voulait dire.

Rien n'annonce ce genre de choses. En repartant, je discutais avec un frère, qui m'a dit "belle réunion ce soir !". Oh que oui.

Pendant la réunion elle-même, les chants étaient déchirants. Bon je rappelle qu'une réunion c'est d'abord tout un tas d'invocations, puis des chants, puis un petit cours, puis on clôture et en général on dîne tous ensemble.

En guise de cours, un frère a lu un bref texte sur la mahabba, l'amour divin. Il a cité le verset (ou bien est-ce un hadith ? pardon pour mon ignorance) qui dit "J'étais un trésor caché, et j'ai aimé à être connu". L'amour est la couronne des oeuvres, dit-on.

C'est marrant : cet amour est à la fois le carburant et le fruit. Hum. Comprenne qui pourra.

9.12.05

rhaaa

Vivement les vacances... au programme d'aujourd'hui et de lundi, des tas de tableaux avec plein de chiffres...

8.12.05

rire

Bizarre... j'ai toujours la pensée qui vagabonde pendant que je fais mes invocations le matin et le soir. Mes histoires de boulot. De famille. Quelle cravate je vais mettre. Penser à envoyer mon chèque de loyer.

La concentration est difficile à obtenir, on dit parfois que c'est un fruit autant qu'un moyen. Pour se concentrer, on cherche à s'orienter, c'est à dire qu'on essaie de diriger son être vers Dieu. Hum c'est pas trop concret ce que je raconte.

C'est là que le sheikh joue un rôle important : dans une voie soufie comme celle à laquelle je suis rattaché, il sert en quelque sorte de boussole. Un frère m'a une fois donné une analogie pour définir l'orientation : c'est comme si le sheikh était un satellite par lequel passe l'influx spirituel, et il faut orienter sa parabole vers ce satellite. Je sais ça vaut ce que ça vaut mais c'est comme ça.

Pour revenir à mes efforts personnels, il m'arrive un truc étonnant en ce moment : quand je suis distrait durant l'invocation et que je cherche à ramener ma pensée, à me ré-orienter, en pensant au sheikh, je me mets à sourire ou même à rigoler tout seul. C'est agréable.

Sur les manifestations ou états qu'on peut éprouver lorsqu'on invoque (ça arrive surtout en groupe), je suis assez prudent : il y a toujours une petite voix dans ma tête qui me dit que c'est mon mental qui les fabrique, consciemment ou inconsciemment. A chaque fois que j'ai pensé éprouver un hâl, je me suis ainsi méfié. Tremblements, rires, etc... comment savoir si c'est "vrai" ?

Mais bon... c'est très courant dans la voie. Peut-être que je cherche midi à 14 heures, et qu'il suffit que je prenne ce qui vient. Il paraît qu'il faut rire 1/4 d'heure par jour pour être en bonne santé. Si j'arrive à mieux m'orienter, je devrais pas être loin du compte !

7.12.05

bien puni

Ca m'apprendra. Je me suis dit plusieurs fois en lisant les compte-rendus de missions à l'étranger de personnes de mon équipe que c'était faible, peu concret, pas très utile, etc...

Et là me voilà en train de peiner pour faire un compte rendu de mon séjour à Alger en septembre. Bon si je l'avais fait juste après ce serait moins dur. Mais je me relis et je me dis "c'est pas vrai qu'est-ce que c'est nul !". Et dire que ça va être publié. Me voilà bien.

réunion (pour les lecteurs habitués seulement)

Pas trop le temps de faire un billet sérieux aujourd'hui. Ce soir on avait prévu une réunion avec - tadam ! - le Vil Informaticien Psychopathe. Oui le même qui refuse de me voir, qui m'a menacé par téléphone etc...

La réunion devait servir à mettre au point notre collaboration. Hum.

Par une étonnante surprise, il a annulé la réunion. Quelle rigolade. Par moments je me demande ce qui passait par la tête de celui qui m'a placé dans cette boîte. C'est sûr que je ne m'ennuie pas.

6.12.05

nous et eux

Aha... voilà un sujet bien compliqué et bien difficile. Mais ça fait pas mal de temps que je retourne ça dans ma tête, et je cherchais comment en parler. Samedi une discussion avec une soeur de la voie m'a remis ça en tête.

Nous et eux. Il y a plein de façons d'exclure de sa pensée d'autres gens, sous prétexte qu'ils ne sont pas comme nous. Je suis le premier à le faire : quand arrive le match France-Angleterre du tournoi des 5 nations en rugby, c'est à dire "le" match de l'année, je deviens chauvin, anti-anglais, de mauvaise foi, bref pas très "amour universel". Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.

Mais bon une fois le match terminé ça va mieux. Et c'est assez bénin par rapport à d'autres formes de "nous et eux". J'avais écrit un billet ici sur les "mécréants", les kufar comme on dit en Arabe, et sur tout le mal que je pense de la forme de pensée qui consiste pour un musulman à considérer qu'on est "contre" le reste du monde.

Ce n'est que mon opinion, mais le fait d'exclure les autres de sa pensée est totalement contraire à l'esprit de la voie, et à l'esprit de l'islam. Ce n'est hélas pas propre à l'islam. Mais bon il se trouve que j'appartiens à une voie spirituelle, et que je suis musulman.

Encore une fois je n'ai sans doute de leçons à donner à personne. Mais il me semble que beaucoup de gens disent "oui bien sûr tous les hommes sont nos frères, pas de distinction" mais se disent quand même "nous on est comme ci ou comme ça, et eux ne sont pas comme nous".

Je suis un peu maladroit, je ne sais pas trop comment expliquer tout ça. L'autre jour quand ma mère parlait de cet ami sénégalais dont l'amoureuse est mariée religieusement (elle est en train de divorcer) mais pas civilement, elle m'a dit "pour nous, naturellement, c'est un peu ridicule ! Le mariage devant l'imam n'a aucune valeur légale !"

C'était une autre manifestation de ce "nous et eux". Pour revenir à l'islam, on a le droit de penser, quand on est musulman, que l'islam est la meilleure des religions. Mais ça ne fait pas des musulmans les meilleurs des gens. Il y a une grosse nuance.

Quand j'entends un musulman parler mal des juifs, ou des chrétiens, ou des athées, j'ai une pointe à l'estomac. Je suis loin d'être parfait, et j'ai mes propres préjugés... des idées reçues qu'on apprend tout petit.

Quand je lis ou que j'entends des propos racistes ou islamophobes aussi j'ai mal à l'estomac. Mais ça ne concerne pas que les races ou les religions : il y a quelques mois je discutais avec un frère (qui n'est pas dans la voie), et il m'a expliqué qu'il déteste les homosexuels, "car je déteste ce que Dieu déteste".

Je me suis dit qu'il avait dû rater un épisode. Ou alors c'est moi qui en ai raté un. Encore une fois je ne fais pas d'angélisme. C'est pas tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. C'est cette façon de juger les gens a priori, de se classer à part (au dessus ?) d'une autre partie de l'humanité... je sais pas trop comment le dire mais ça me choque.

Si je trouve qu'un type est un con ou un salaud je ne vais pas me priver de le penser. Mais autant que possible pas a priori. Pour revenir à ce que Dieu aime ou déteste, ce genre de jugements... bien malin qui peut parler à Sa place.

La tradition musulmane fourmille d'ailleurs de gens sauvés après avoir fait les pires horreurs. Et je repensais l'autre jour à ce commentaire de l'émir Abd el Kader que j'ai déjà cité ici. Il parle d'un verset du Coran qui dit "Dieu a décrété que vous n'adoreriez que Lui".

L'interprétation que l'émir en tire est incroyable : quoi qu'on aime, quelle que soit la chose à quoi on aspire, ce n'est qu'une façon d'adorer Dieu. Un visage de la divinité en quelque sorte. L'émir en conclut un message de tolérance et d'amour universel. Ca ne veut pas dire qu'il n'affirme pas que sa religion (l'islam) est la meilleure. Mais il aime toutes les créatures d'un même amour.

Bon ça c'est le boulot d'une vie. Se débarrasser du "nous et eux". Tout le monde n'est pas Abd el Kader ou le Dalai Lama. Et pour France-Angleterre je sais déjà que je vais crier devant ma télé. Mais qui sait... avec les années peut-être que ça s'arrangera. Bon et puis les Anglais c'est pas pareil. Ils sont vraiment pas comme nous.

Sénégal

Plus que deux semaines avant de partir à Dakar... héhé... je commence à être impatient. J'ai appris une nouvelle géniale hier soir. Le frère que j'aime beaucoup qui est en "exil" en Angleterre va probablement partir (pour la même boîte) à Dakar dans quelques mois.

Quand il m'a dit ça j'étais tellement content pour lui ! Parce que Dakar est un endroit vraiment chouette. Parce que comme ça il n'aura pas à faire 3 heures de route pour assister à une réunion. Et parce que pour sa famille je suis certain que ça va bien se passer.

ZEP

Un petit mot sur un papier dans libé d'hier sur les Zones d'Education Prioritaire. C'est par un économiste que j'aime bien, et il pose bien le problème : ça fait 20 ans qu'on a créé ce concept, mais on n'en a jamais fait une priorité !

5.12.05

petit clin d'oeil

Il y a quelques jours je me disais qu'en ce moment je suis un peu "privé" de signes par rapport à une certaine époque. Bon les signes... faut pas trop chercher à comprendre, mais parfois on a des petits clins d'oeil disons.

Hier soir j'ai invité un ami à dîner. De façon imprévue, on est sortis pour acheter un truc qui manquait. Puis je l'ai accompagné au tabac qui est près de chez moi. Et là pendant que je l'attendais dehors, paf, je tombe sur un couple de gens de la voie que j'aime beaucoup. La femme s'est tournée vers son mari et lui a dit "j'étais sûre qu'on rencontrerait quelqu'un !"

Inutile de dire qu'eux non plus n'avaient pas prévu de se trouver là à ce moment : ils étaient allés au cinéma dans un autre quartier, mais la salle était pleine et du coup ils sont venus près de chez moi.

On me dira que c'est juste un hasard. Mais j'appelle ça un petit clin d'oeil. J'en ai parlé avec l'ami avec qui je dînais. Il voit très bien ce que je veux dire : il vient de retrouver un boulot. Une amie l'appelle le jour même où il conclut avec la boîte. Elle lui demande où se situent les bureaux. Et paf c'est justement en face de l'adresse où elle a vécu quand elle s'est installée à Paris.

Bon c'est peut-être tiré par les cheveux tout ça. Mais Je trouve vraiment que ça a un sens. Quand à savoir lequel...

envie de tuer

Une anecdote célèbre raconte qu'un disciple dit un jour à son sheikh "c'est terrible ! depuis que j'ai rejoint la voie j'ai envie de tuer les gens !". Et le sheikh de répondre : "tu avais envie avant, mais tu ne le savais pas".

Cette anecdote illustre le fait que le travail spirituel nous montre parfois les côtés un peu sombres que nous avons en nous. Je ne dis pas que seule la voie fait ça. Il y a plein d'autres façons d'apprendre à mieux se connaître.

Samedi matin j'ai reçu chez moi un inventeur fou envoyé par une amie, pour parler de son projet (c'est un projet dans les hautes technologies). Je le voyais pour lui donner mon avis, pas du tout pour travailler avec lui.

Au bout de deux heures, il m'avait tellement fatigué que j'avais mal au crâne. Impossible d'en placer une, il faisait les questions et les réponses et n'écoutait pas ce que je disais. Bref c'était très frustrant.

Je suis sorti dans la rue après, et là j'avais vraiment envie de tuer tout le monde. J'étais d'une humeur massacrante. Il faut dire que le samedi à 11 h c'est vraiment un moment de la semaine où d'habitude je prends mon café tranquillement avec mon journal.

Un autre aspect qui nous montre des choses pas terribles c'est quand on se "frotte" entre frères de la voie. Ca arrive de temps en temps : mouvements d'humeur, frustrations, etc... Ca m'est arrivé récemment. Après coup, un frère m'a dit "si ça t'arrive, c'est qu'il y a des choses qui sont en train de changer en toi."

J'en accepte l'augure. Mais ce n'est pas facile tout le temps. Ce matin j'ai eu au téléphone une personne pour qui j'ai fait des pieds et des mains dans le boulot, et elle me traite comme un larbin. Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir une montée d'énervement. Je pense qu'elle n'a rien senti, mais je ne me sentais pas trop bien.

Hum. Pas simple tout ça. Mais bon s'énerver c'est tout bêtement humain.

2.12.05

Le milboutrou

Un vieux truc de quand j'étais tout gamin m'a toujours fait rire. Je crois que c'était un jeu que Coluche animait à la radio. Rien à voir avec son sketch sur le schmilblick. C'est un jeu qui s'appelait le milboutrou.

Le principe était le suivant : on pouvait gagner 20, 30, 40 milboutrous ou plus, il suffisait de découvrir grâce à des questions ce qu'était le milboutrou. Je crois bien qu'à chaque candidat le nombre augmentait.

Et le milboutrou était naturellement un truc idiot. Je me souviens que quelqu'un avait gagné 80 bottes pied gauche. Le mot m'est resté. Je sais pas trop pourquoi mais c'est un mot qui m'a toujours fait marrer. Ca m'a même servi de pseudo sur internet à une époque.

Et là le mot m'est revenu, dans des circonstances rigolotes. Il arrive assez souvent qu'on ait la visite au bureau de gens assez âgés, qui animent une petite association, ou qui ont publié un livre à compte d'auteur, et qui nous sollicitent.

Aujourd'hui j'ai discuté comme ça avec un monsieur sans doute à la retraite, qui m'a un peu tenu la jambe pendant 1/4 d'heure. Moi qui suis pas vraiment patient de nature...

Il a fini par me laisser ses coordonnées, et là j'ai failli éclater de rire : c'est rue Emile Boutroux à Montrouge. J'ai enfin compris d'où Coluche avait tiré le nom de son truc à la noix.

Renseignement pris (ignorant que je suis !), il s'agit d'un fameux philosophe des sciences, qui a même été académicien. Pour ceux que ça intéresse il y a un article dans wikipedia.

Bon tout ça n'est vraiment pas spirituel, mais ça m'a bien fait rire. Et c'est un vieux mystère éclairci !

aphorisme

Ca faisait longtemps. Je tire "au hasard" un aphorisme dans les hikam d'Ibn Ata Allah. Ca dit ça :

"Sur Sa volonté se fonde toute chose ; et Sa volonté ne se fonde sur rien."

Je sais pas trop bien si j'en ai déjà parlé ici. En tout cas quand j'avais lu pour la première fois ces phrases, il y a longtemps déjà, je me souviens que ça m'avait plongé dans un abîme de rêverie. Pourtant ça n'a pas l'air bien compliqué.

Est-ce qu'on en conclut qu'il faut lâcher prise, laisser les choses se faire ? On discutait récemment entre frères de quelle femme nous conviendrait (mais on aurait pu parler de boulot). Un frère a dit "quoi qu'il advienne ce sera ce qu'il y a de mieux pour moi". Hum. J'ai du mal à être aussi "sage".

La deuxième partie de l'aphorisme est plus métaphysique. Mais bon c'est vendredi, je suis pas sûr d'être armé pour me lancer là dedans.

Encore une fois, ce qui est étonnant dans ces hikam, c'est à quel point ça "parle" même quand on ne comprend pas tout le sens en profondeur.

protection

Près d'un an que je fréquente la voie, et Dieu sait que j'ai passé du temps à me poser des questions. On dit souvent que s'il ne faut souhaiter qu'une chose, c'est l'enracinement. Il y a un mot arabe pour ça mais je l'ai oublié.

L'enracinement dans la voie bien sûr. Dans la foi aussi. J'ai parlé plusieurs fois au responsable du groupe de Paris de mes doutes à ce sujet. En général il se marre quand je lui parle de ça. Comme s'il savait quelque chose que je ne sais pas. Disons qu'il a l'air d'avoir moins de doutes que moi.

Ca ne veut pas dire que je passe mon temps à douter. Il y a des moments d'une douceur, d'une paix...

Là où je me rends compte que je commence certainement à être "ancré", c'est à mes réactions quand il s'agit de protéger la voie. Pas que la voie soit attaquée de toutes parts. Mais disons que je prends soin de la tariqa, ou plutôt que ça me tient à coeur qu'il n'arrive rien de mal.

Je prends ça très au sérieux je crois. C'est marrant. C'est un sentiment viscéral. Presque comme si on attaquait mon frangin (et Dieu sait comment je réagis quand mon frère est attaqué !). Il doit y avoir un trésor là dedans.

1.12.05

blog troublant

Un ami m'a parlé d'un blog assez étonnant. C'est un projet artistique on va dire. Le principe, c'est que les gens peuvent envoyer une carte postale anonyme où ils parlent d'un secret qu'ils ont. Le résultat est étonnant. La seule règle c'est que ça doit être vrai, et qu'il faut que ce soit un secret dont l'expéditeur n'a jamais parlé à personne.

Ils en ont même fait un livre. Je ne sais pas ci ça va marcher.

Parmi les cartes postales anonymes il y a une photo que cet ami m'a envoyée, il l'a trouvée particulièrement émouvante. Je ne sais pas au juste ce qu'elle signifie... sans doute que la petite fille ou le petit garçon dont le visage est barré sur la photo était le souffre-douleur d'autres gens dans la classe, ou peut-être est-ce l'expéditrice ou l'expéditeur de la carte postale dont le visage est barré.

Pour les non-anglophones ça dit "j'ai 39 ans, mon seul regret est de ne pas avoir pris ta défense. Je prie pour que tu aies eu une vie agréable."

Dans ce projet il y a des gens qui parlent de leurs petits regrets, de choses très intimes, et c'est souvent touchant. C'est un des côtés déments d'internet. Comment imaginer un projet pareil ailleurs ?

Ca m'a refait penser à Austerlitz, ce livre pas croyable sur la mémoire et la recherche de son identité que j'ai lu il y a quelques mois. J'en avais parlé ici.

J'ai un côté un peu pénible : quand j'aime un livre ou un film, j'ai tendance à le conseiller à tout le monde. Mais bon c'est sincère !

PS : Un lecteur a retrouvé la photo d'origine (merci à lui !) ; c'est effectivement une petite fille dont on peut imaginer qu'elle a été le souffre-douleur de ses petits camarades. Reste à savoir qui parmi ces visages angéliques a exprimé ce regret 30 ans plus tard.

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