Cahin Caha

C'est ce qui est écrit sur une super carte d'anniversaire qu'on m'a donnée ce week end. Une photo de moi au Sénégal, assis sur une chaise longue en train de bouquiner à l'ombre. Mmm.

Eh oui : ce week end c'était mon anniversaire. J'aime pas trop le fêter (le temps passe, hélas, etc...), et là en plus c'était une date "importante", donc ça m'a pas mal remué. Déjeuner chez ma mère dimanche, où c'était super, si ce n'est qu'elle m'a offert un cadeau hideux.

Ma maman... elle a dû y passer un temps fou, elle est allée aux puces, elle s'est vraiment torturée pour trouver, et elle m'offre (nous offre : mon frangin a eu à peu près la même chose) un truc horrible. Bon c'est pas grave, je l'aime quand même. Mais j'ai eu le fameux sourire en tôle ondulée en ouvrant le paquet.

En fait les festivités avaient démarré un peu par surprise la veille. Réunion à la zaouia, où je n'ai pas fait d'annonce spéciale. Ensuite un frère m'a raccompagné en voiture. On a discuté pas mal, et comme il était une heure du matin je lui ai dit "tiens ça y est j'ai quarante ans". Du coup il a tenu à m'offrir un verre.

On a commencé par aller dans un café très luxueux qui est pas loin de chez moi. Fermé. Du coup on s'est rabattus, si j'ose dire, sur le bar du Ritz. Rien que ça. Et nous voilà dans la longue galerie avec des vitrines pleines de produits très chers et pas de très bon goût qui mène au bar Hemingway.

Le barman nous a servis le seul cocktail sans alcool de sa carte, et on a passé une heure à discuter. C'est un endroit minuscule. Il doit y avoir 30 clients au maximum. De nombreuses russes super jolies attablées en groupes sans hommes pour les accompagner (hum !). Des américaines qui crient. Un type super bronzé façon jet-setteur qui fait le tour des tables. Quelques jeunes yuppies à moitié saouls. Et deux ou trois touristes un peu perdus.

C'est clair qu'après la zaouia (qui est dans un quartier disons moins huppé) ça faisait un peu bizarre. A vrai dire c'est un autre monde d'où qu'on vienne, zaouia ou pas zaouia.

Pour moi c'était pas ma première fois. J'étais déjà venu une fois (j'en ai parlé ici), un soir où j'avais des choses à raconter à un ami très proche de passage à Paris. Il y avait BHL toute chemise ouverte en train de se confier à une caméra de la télé.

Je me suis bien marré. Le frère avec qui j'étais s'en foutait royalement, mais j'aime bien regarder les gens et leurs petits univers. On est sortis de là vers 2 h et demi ou 3 h, j'ai fait mon wird et je me suis couché. Une petite soirée pépère en somme. Ce n'est que le lendemain que j'ai eu le fameux cadeau !

Hum... mes lecteurs ont pris l'habitude d'avoir au moins un petit billet chaque jour, et hier rien, nada, niente. Désolé : j'ai pas trop été au bureau. Pour aujourd'hui je promets un billet en fin de journée avec des endroits luxueux, une révélation surprenante et bien d'autres choses !

Comme certains de mes lecteurs le savent, je travaille disons dans le domaine du livre. Mais pas du côté romantique façon chemise ouverte et cheveux au vent. Plutôt dans le genre cartons et galères logistiques.

Là on a eu un petit sommet de stress depuis deux jours : 400 ouvrages destinés à être exposés dans une grande ville d'un pays ami et néanmoins assez pointilleux sur les procédures douanières sont restés bloqués pendant plusieurs jours. Or la date de l'exposition approchait, approchait, et il semblait qu'on courait à la catastrophe.

La personne qui s'en occupe ici a refusé mon aide dans un premier temps. D'une part parce qu'elle aime pas du tout se faire aider. D'autre part parce qu'elle pensait que je servirais à rien. De fait il y avait X qui appelait Y pour savoir si Z avait parlé à T, c'est vrai que mon grain de sel pouvait bien ne rien arranger.

Le problème venait apparemment d'un document non conforme, mais sans qu'on sache précisément pourquoi. Bref. Nous voilà dans une panade noire, avec comme perspective de devoir présenter nos plus plates excuses à plein de gens, et de perdre pas mal d'argent au passage.

Hier soir j'en ai eu marre et j'ai pris le taureau par les cornes. Au bout de deux heures, beaucoup par chance mais aussi parce que je m'en sors pas trop mal dans ce genre de situation, j'ai fait avancer le bouzin. Résultat, on a gagné les 12 heures qui nous permettent de nous en sortir sans trop de casse.

On est quand même passés pas loin d'une grosse bêtise, et ça faudra qu'on se penche sur la question. La nana responsable s'est engueulée gravement avec mon boss.

Tout ça pour en venir à quoi ? Hum. Juste au fait que derrière tout ça il y a un gros plus : cette nana aura sans doute l'impression désormais que je m'occupe d'elle, et j'ai marqué quelques points avec elle, ce qui est toujours bon à prendre (surtout vu le contexte qu'il y a dans ma boîte : tensions très fortes etc...).

Du coup même si je suis rentré carrément tard chez moi hier, j'avais plutôt le sourire. D'une certaine manière, je sais depuis mes débuts dans cette boîte que c'est dans des coups durs que je vais me faire accepter par des gens qui étaient très réticents au départ.

Hum. Tout ça c'est pas gagné, il y a toujours le Vil Informaticien Psychopathe dans les parages, la bataille de la porte est toujours en cours, il y a une nana qui fait comme si je n'existais pas (je suis dans une maison de fous !). Mais un petit pas c'est toujours bon à prendre. Al hamdoulillah.

Tiens, rien à voir, mais en parlant de catastrophe ça m'a fait revenir des paroles géniales de Gainsbourg que mon frangin m'a rappelées récemment :

J'entends des voix off
Qui me disent : "Adolf,
Tu cours à la catastrophe"
Moi je me dis bof
Tout ça c'est du bluff.

Contrairement à certains blogueurs, je ne publie pas de "best of" des requêtes google qui amènent les gens ici. Essentiellement parce que mon truc de stats est pas vraiment bien fait pour ça. Mais là je résiste pas au plaisir.

Quelqu'un a tapé "je cherche une femme australienne riche pour mariage" et est arrivé ici. Me demandez pas pourquoi. C'est ça la magie d'internet.

Ce matin ma liste de trucs à faire avant la fin de la semaine (des trucs qui prennent entre 10 minutes et 4 heures) comptait 19 lignes.

Là j'en ai barré 4. Cherchez l'erreur. Et naturellement j'ai l'impression que je n'ai pas arrêté de la journée. Je dois décidément être un génie de l'organisation en plus d'être un génie du management.

A midi j'ai déjeuné avec un frère que je vois peu souvent. Il m'a fait découvrir un endroit hallucinant : une petite maison de thé /restaurant, c'est très chic. Il y a à peu près 400 sortes de thé dans la carte. Naturellement j'y connais rien donc je me suis laissé guider, et c'était très bien.

Pour la bouffe, très bien. En bande son il y avait une sorte de musique genre un coup de bambou sur un autre bambou toutes les 10 secondes, très chouette aussi. Le fait d'être transporté un peu hors du stress de ma journée m'a fait beaucoup de bien. En plus il y avait une jolie japonaise à la table d'à côté, ce qui ne gâche rien.

Les gens de la voie sont si différents les uns des autres... ça m'a fait chaud au coeur de voir ce frère. L'eau est une mais les fleurs sont multiples dit un adage. Ca fait peut-être gnangnan mais je trouve ça très vrai.

Glurps. Je viens de faire la liste des trucs urgents qu'il faut que je fasse avant la fin de la semaine. C'est pas beau à voir. Et encore je laisse de côté certains chantiers importants mais moins urgents.

Un pote m'a dit que travailler c'est comme un muscle : ça s'entretient, et si on ne s'en sert pas pendant longtemps faut du temps pour récupérer la force. C'est un peu ce qui m'est arrivé (j'ai été sans emploi pendant un certain temps). Du coup j'ai l'impression d'être tout le temps en retard sur plein de trucs.

Quand je pense à ceux qui, en plus, ont une famille... mamma mia !

Et dire que dans mon boulot je suis censé prendre un peu de recul, réfléchir à moyen terme, faire de la stratégie et tout le tintouin. Mouais. Une autre phrase qu'on m'a dite est assez cool : "c'est tellement difficile de réfléchir qu'on préfère travailler".

On va bientôt avoir un petit échange dans la tariqa sur l'équilibre entre vie professionnelle et vie spirituelle, ça tombe assez bien. Pas que mon boulot me bloque pour mon engagement spirituel, on peut pas dire. Pas non plus que ma vie spirituelle m'empêche de travailler efficacement. Mais confusément je sens que je vais retirer des choses de cet échange.

Ha, en voilà un thème sérieux. Ca faisait longtemps. C'est un sujet plutôt compliqué. Ce week end Philippe Lançon dans Libé consacrait sa chronique à ça. En gros sa position c'est de dire que l'islamophobie, qu'on le veuille ou non, est devenu un instrument qui sert objectivement ceux qui la dénonceraient (des "communautaristes", pour aller vite), ou ceux qui s'en réclameraient (cf le fameux édito où Claude Imbert du Point se déclarait "un peu islamophobe").

A mes débuts dans l'islam, j'avais eu une grande discussion sur le sujet avec le frère qui tient la librairie où j'ai pris la shahada. En gros, j'étais très mal à l'aise avec le concept d'islamophobie. Pour moi, il y a un racisme qui s'exprime en France. Mais c'est un racisme anti-arabe, ou anti-noirs, sans compter les autres formes de racisme. J'étais un peu sur la position de Lançon : parler d'islamophobie, c'est donner raison à ceux qui voudraient enfermer les gens dans des catégories.

D'une part il y a une peur de l'islam. Souvent mêlée de racisme. Il suffit d'écouter de Villiers pour voir ce que je veux dire. D'autre part il y a des musulmans dont le discours est "on est musulman avant tout autre appartenance" (avant même d'être citoyen français par exemple). Je crois que c'est ça qui me mettait mal à l'aise. Il faut reconnaître que ceux qui dénoncent l'islamophobie, ou qui se servent du terme, le font souvent à des fins politiques, même s'il ne m'appartient pas de juger leurs intentions.

Par ailleurs un autre truc qui me gênait c'est cette espèce de fausse symétrie qui me hérisse : "puisqu'on parle d'antisémitisme, pourquoi ne pas parler d'islamophobie". Bref je me sentais mal avec cette idée.

Pour Lançon, le terme a été surtout popularisé par des musulmans radicaux, et l'utiliser c'est en quelque sorte accepter de se mettre sur leur terrain. Je ne pense pas que ça fasse avancer les choses de faire droit à ceux qui aujourd'hui réclament qu'on crée un délit d'islamophobie (une pétition circule à ce sujet en ce moment).

Malgré tout je sais pas comment appeler autrement la peur ou les préjugés qu'on voit ici ou là. C'est vrai qu'il y a des gens qui rejettent l'islam, d'une façon souvent très violente. Il suffit de se balader un peu sur internet pour tomber sur des sites qui sont très violents à l'égard de l'islam. Est-ce que ce sont des fachos ? Pas toujours. Il y a des mots codés, des tournures, qui ne trompent pas. On amalgame, et à les lire, la France va bientôt vivre sous le régime de la sharia (on ne rit pas).

Personnellement, je ne me sens pas comptable des agissements des criminels qui se réclament de l'islam. J'ai été super choqué de lire tous ces appels disant "où étaient les musulmans pour manifester contre les attentats de Madrid ?", ce qui me semble entretenir la machine à créer des différences. J'ai déjà dit à quel point j'avais pu être en colère ou honteux lors des évènements récents avec les caricatures.

Hum je m'aperçois que je suis de plus en plus perplexe et que je ne sais pas où je veux en venir. Le fait que le terme soit employé à tort et à travers , parfois avec des intentions pas terribles, n'empêche pas qu'il y a bel et bien de l'islamophobie qui s'exprime. S'il y a un meilleur terme je suis preneur. Mais malheureusement je n'en vois pas.

Après le 11 septembre, beaucoup de gens se sont intéressés à l'islam. Je connais dans la voie un frère qui a plus ou moins compris qu'il se convertirait après cet évènement. Je crois que le climat actuel va aussi avoir des effets de ce genre, même si pour le moment ça a l'air tout noir. Il va forcément y avoir des gens qui vont chercher à connaître, à comprendre, et qui vont rencontrer ce qu'on peut appeler le bel islam.

Bon après un billet pareil je vais retourner à des sujets moins sérieux pour au moins quelques jours. Salam !

PS sur Wikipedia aussi ça a l'air pas simple. L'article sur l'islamophobie en est à presque 1000 révisions (!) et fait l'objet d'un avertissement pour "désaccord quant à la neutralité de point de vue". Hébé. Il est néanmoins très intéressant à lire, notamment pour comprendre tous les débats et toutes les confusions qui peuvent s'attacher à ce terme. Je retiens notamment que le recours à "vous êtes islamophobe" quand quelqu'un critique l'islam (ce que chacun a tout à fait le droit de faire) est un peu commode. Comme tous les termes fourre-tout, c'est très difficile de s'en servir. Me voilà toujours aussi perplexe !

Marrant. Vendredi j'ai appelé une nana que j'ai croisée très brièvement à Dakar en décembre, c'est une amie de mon super pote de là bas. C'est lui qui m'a filé son numéro de téléphone, histoire de voir si jamais... bref.

Je l'ai appelée pour dire bonjour, et pour prendre un peu des nouvelles. J'ai demandé "ça va ?", elle m'a répondu "hamdoulillah". Ca m'a bien fait marrer. Elle ne sait pas que je suis musulman. Mais c'est une réponse tellement typique...

Quand on demande à un musulman comment ça va, il répond presque toujours hamdoulillah (Dieu soit loué), façon de dire "on fait aller". Même si ça va pas trop, il y a toujours cette réponse. Il y a un frère dans la voie qui me fait marrer à tous les coups par le ton et la moue qu'il prend pour dire ça.

Du coup ça m'a fait chaud au coeur. C'est bête mais c'est comme ça.

Après plus d'un mois d'interruption, je suis retourné à une réunion à la zaouia samedi soir. Eh bien, j'ai un scoop : ça fait du bien !

Le frère que j'aime beaucoup qui vit en Angleterre est de passage à Paris. On a déjeuné ensemble. Afédubien ! Du coup je suis revenu au bureau un peu tard, mais qu'est-ce que c'était chouette de se voir, de parler de la voie, de la vie, etc...

Il m'a parlé d'une phrase qui est en exergue sur le site anglais de la voie : "It is quite simple : we love each other we love God and God loves us and that's all it is." C'est une citation de notre sheikh, Sidi Hamza.

Ca m'a rappelé les paroles de la chanson de Marvin... all He asks from us is we give each other love.

Après le déjeuner on s'est baladés dans le jardin du Luxembourg, sous un petit soleil d'hiver agréable comme tout. Je suis revenu au bureau avec un grand sourire.

Repassé au même endroit, la marelle en scotch a été enlevée... par son auteur ? par les services de nettoyage de la RATP ? Qui sait.

Le métro, quoi qu'en disent les deux-rouistes acharnés de mon entourage, c'est souvent l'occasion de voir des trucs géniaux. Tout à l'heure, en revenant au bureau d'une réunion à l'extérieur, j'ai vu deux géantes blondes platine archi bronzées, vêtues de peaux de bêtes blanches.

Deux "nouvelles" russes apparemment. Pas euh comment dire... pas hyper distinguées, mais super marrantes à voir. 1m90 et 1m85 (je n'exagère pas, je fais 1m91 donc je sais de quoi je parle).

J'étais juste derrière elles dans le couloir de la correspondance. Le couloir fait un coude, et elles se retrouvent nez à nez avec deux jeunes japonais de 1m60... qui ont fait une tête ! J'étais plié. On aurait dit qu'ils venaient de voir Godzilla.

Une habitude que je n'ai pas (ou pas encore) prise et qui me fait sourire. Attention ça me fait sourire mais avec tout l'amour et le respect que je porte à mes frères et soeurs. Lorsqu'on dit à un musulman "à demain", il répond "insha Allah". Si Dieu le veut. Qui s'est déjà baladé dans un pays musulman peut le constater très facilement.

C'est à la fois un réflexe et quelque chose de beaucoup plus profond. Par moments quand dans une discussion il y a un nombre élevé de "insha Allah" et de "al hamdoulillah" ça a tendance à me faire sourire, et parfois même à m'irriter. J'avais vu une fois un type dans la librairie où j'allais souvent qui disait un mot sur deux comme ça, et j'avais trouvé ça presque artificiel.

Il y a quelques temps, je discutais à la zaouia avec le responsable du groupe de Paris. On parlait littéralement de la pluie et du beau temps : à un moment il m'a dit "ça devrait se réchauffer demain d'après la météo". J'ai répondu "insha Allah". Il a éclaté de rire et m'a dit "intégriste !". Bon je ne sais pas si tout le monde partage mon genre d'humour sur ces sujets, mais c'était un bon moment.

Retour à aujourd'hui, ou plutôt à hier. J'ai eu un frère au téléphone, pour un truc qu'on devait faire prochainement. J'ai conclu en lui disant "à vendredi donc". Il m'a répondu "insah Allah !". Après coup, j'ai réfléchi un peu à ça... bon je m'aperçois que je sais pas où je veux en venir. Disons juste que j'avais le sujet en tête ce matin.

Et là j'apprends qu'un truc sur lequel je comptais beaucoup ne se fait pas. Marrant. On fait des plans, on projette, etc... et les choses se font, ou pas. Je ne suis pas en train de dire que si j'avais prié, ou si j'avais dit "insha Allah" en pensant à ce truc annulé, ça se serait passé autrement.

Disons simplement qu'il y a une sagesse dans cette formule, même pour ceux qui l'emploient machinalement.

J'apprends à l'instant qu'un truc sur lequel je comptais très fort et qui me faisait très plaisir ne va pas se faire. Fatalitas !

Je suis carrément vert. Mais bon, faut croire que c'est comme ça que ça devait arriver. Il y a peut-être une leçon pour moi là dedans. Comme dit un frère que j'aime beaucoup : "il faut faire du dhikr et c'est tout !".

Il y a dans tout ceci des signes pour ceux qui réfléchissent... (pour les non-musulmans, beaucoup de versets comprennent à peu de chose près cette phrase).

Un petit truc marrant ce matin dans le métro. Il y avait une marelle dessinée sur les marches d'un escalier, au scotch blanc. Hum faudrait que je fasse un dessin, mais en gros chaque case était "dessinée" ou plutôt délimitée et numérotée sur la façade verticale d'une marche.

Donc en montant l'escalier on voit à hauteur d'yeux la case 1, 2, jusqu'à la double case (7 et 8 je crois), et la case "ciel" sur la dernière marche. J'ai regretté de pas avoir un téléphone qui fait appareil photo pour garder une image.

Mettre ça sur des marches d'escalier, l'image est peut-être un peu "lourde"... l'ascension vers le ciel. Mais j'ai trouvé ça chouette. J'imagine que ça doit arracher un petit sourire à tous les gens qui passent par là. Merci à l'inconnu(e) qui a fait ça.

Un truc qui fera marrer certains. Qui se souvient de ce petit personnage ? A l'époque de la coupe du monde, j'avais, 6 mois avant, collé un petit footix sur le dessus de ma télé (je sais je suis un dingue). Je me disais que je ne l'enlèverais pas de ma télé tant que la France ne serait pas éliminée.

Du coup l'affreux petit coq en plastique est resté collé sur ma télé jusqu'en 2002 (ben oui, on était champions du monde en titre...). A ma grande fierté. N'avais-je pas contribué à la victoire ?

Ma mère qui rentre du Sénégal déteste le foot. Mais elle était là bas pendant la coupe d'Afrique des nations. Et naturellement, la vie s'arrêtait pendant les matches du Sénégal. Mon frangin m'a raconté qu'il était à Buenos Aires pendant la coupe du monde 90, et que c'était le même délire : rues désertes, tous les magasins et bureaux fermés, et de temps en temps un grand cri.

Je crois bien que j'ai gardé le footix dans un coin. Pas que je sois superstitieux, mais on ne sait jamais. C'est un gri-gri qui peut servir.

Croyez le ou non, mais ce monstre est ma filleule. Bon c'est pas vraiment ma filleule, mais un peu quand même.

Pendant une assez longue période, je ne travaillais pas et du coup je squattais le bureau de mon meilleur ami (il a une petite boîte).

Cette petite chienne appartient à quelqu'un qui bosse là-bas. Et pour une raison qui m'échappe, elle m'adore. C'est pourtant tout ce que sa tête indique : une teigne insensée, complètement dingue.

Elle fait peur au facteur, et à quasiment tous les gens qui visitent son bureau. Bon je l'ai connue toute petite, mais il doit y avoir en plus une histoire de phéromones : quand elle me voit, elle perd tout contrôle et se met à se rouler par terre. J'en vois qui rigolent dans leur coin... je sais, je sais : c'est idiot. Mais ça me fait rire à chaque fois.

Et puis tout le monde n'a pas la chance d'avoir une petite teigne à ses pieds.

Sur un autre sujet, mais ça n'a pas contribué à mon humeur, discussion vendredi soir avec le marchand de journaux en bas de chez moi. On parle souvent (il est musulman) de la voie, de la vie, etc... j'avais déjà eu un petit peu de mal lors d'une conversation avec lui il y a des mois, je l'avais trouvé intolérant sur certains sujets.

Et là naturellement on a parlé des caricatures. Je repense à ce vieux dessin de presse qui date de l'affaire Dreyfus. Un premier dessin représente une famille à table, la légende dit "surtout ne parlons pas de l'Affaire...". Le deuxième dessin montre un champ de ruines, la légende dit "ils en ont parlé".

Je précise que le dessinateur est plutôt considéré comme antisémite, ce qui est une autre histoire. Mais ce dessin est très connu, il a marqué l'époque (quelles que soient les intentions de son auteur).

Retour à 2006 : j'ai l'impression qu'il est super difficile de parler des dessins sans s'empailler. Là il m'a dit "je n'excuse pas les gens qui tuent quand ils sont offensés, mais je les comprends". J'en croyais pas mes oreilles. J'ai préféré couper la discussion là. Je sentais que j'étais parti pour me disputer. Alors que c'est un frère, et que je l'aime beaucoup. Décidément, c'est pas simple en ce moment.

Un verset très connu dit "Dis Allah et laisse les ensuite à leurs vains discours" (VI, 91). Je ferais bien de m'en inspirer. Mais c'est plus fort que moi : je peux pas laisser passer certaines choses.

Hum. Drôle de week end. Je crois que j'y arrive pas avec le copain que j'héberge chez moi. Ca fait 2 mois qu'il est là, je ne sais pas combien de temps il restera, mais j'ai de plus en plus de mal.

Je crois que c'est en partie de ma faute : je n'ai pas mis les choses au point au début, et j'ai attendu qu'il y ait 25 détails de vie quotidienne qui m'énervent avant de lui en parler. Du coup je suis énervé, l'ambiance est un peu irrespirable sauf quand quelqu'un d'autre (mon frangin ou un pote) vient dîner.

Comment en est-on arrivé là ? J'aimerais bien savoir. Peut-être que c'était au dessus de mes forces. Je n'ai pas beaucoup de patience en ce moment, et il faut reconnaître que ce copain a des côtés vraiment chiants. Mais dans ce cas fallait pas que je lui propose. Je savais tout ça.

J'ai pourtant l'impression d'être parti d'une bonne intention. Mais quelque part en cours de route ça a dérapé. Et c'est vraiment pas agréable du tout. Je sais pas quoi faire. Je suis en colère contre lui, contre moi, on arrive même pas à se regarder dans les yeux en se parlant. Quelle misère.

Comment le garder comme ami ? Faut que j'y travaille. C'est un pote que je voyais disons une fois tous les deux mois, c'est sûr que le passage au rythme quotidien m'a fait un peu drôle. Il y a autre chose : je lui en veux pour un certain nombre de raisons, et ce depuis longtemps. Pourquoi dans ces conditions ai-je pris le risque de lui proposer de l'héberger ? Si je savais...

Encore une image que j'aime bien (c'est même le fond d'écran de mon ordi depuis des années !).

Ca vient d'un autre dessin animé de Miyazaki, le voyage de Chihiro. C'est un très beau film qui raconte un voyage initiatique (tiens tiens...).

L'héroïne, une petite fille, erre dans un monde enchanté, parfois effrayant, parfois drôle. A un moment elle passe dans un sous-bois (encore un sous-bois ! Qu'en penserait mon psy ?), où se trouvent des statues un peu mystérieuses.

Ces statues représentent sans doute des divinités bienveillantes, en tout cas souriantes. Je ne sais pas pourquoi ça me parle mais cette image me plonge toujours dans une sorte de rêverie contemplative. Ca doit être une question de nature.

Quand les hommes vivront d'amour, il n'y aura plus de misèèèèreu ... dit la chanson. Tiens je l'ignorais mais c'est une chanson d'un certain Raymond Lévesque. Je croyais que c'était Léo Ferré. Bref. L'amour n'est heureusement le monopole de personne.

Mais il se trouve que les grandes religions parlent d'amour. D'ailleurs ce qui m'a amené à la voie, et ce qui m'y tient c'est uniquement l'amour. Dans le christianisme on dit que Dieu est Amour. Dans le Coran presque toutes les sourates commencent par cette phrase : Bismillahi rahmani rahim. Au nom de Dieu le très miséricordieux le tout miséricordieux.

Pour moi ça veut dire que Dieu est miséricorde avant toute chose. Bien sûr il y a tous les autres attributs (si j'ose dire) de la divinité : la majesté, la clémence, la beauté, etc... (les 99 noms de Dieu correspondent chacun à un attribut). Mais l'essentiel c'est l'Amour.

Voilà voilà... tout ça pour dire que quand je vois un certain nombre d'opinions qui s'expriment, j'ai parfois l'impression que l'amour est complètement oublié. Genre "Bismillahi rahmani rahim, tuez tous les infidèles". Je force le trait, mais il y a comme un bug là. Et il y en a autant dans les autres religions, et hors religions. La haine est une des choses les mieux réparties, comme la bêtise.

Je sais, ça paraît un peu naïf ou bête de parler de ça, et puis je ne suis pas forcément le mieux placé. Mais il me semble qu'on brandit des mots comme ça, comme s'ils n'avaient aucun sens ! A quoi sert de parler d'amour si on a le coeur plein de colère et de haine ? Ca me fait grogner.

Un frère m'avait dit un jour "mais tu ne comprends pas ? Dieu t'aime !". Je m'étais dit que pour lui les choses étaient si simples. Bon je sais pas trop où je veux en venir... juste au fait qu'il ne faut pas oublier l'amour. C'est la base de tout.

Hum faudrait voir à pas tomber dans la facilité, mais puisque j'ai commencé à mettre quelques images, en voici une que j'adore. Elle est archi-connue, mais c'est pas grave.

Il y a quelques années, j'avais vu un numéro de l'excellent magazine "Palettes" sur Arte consacré à cette estampe. Dans cette émission, on décortique la composition, les techniques de peinture, bref un peu tous les éléments d'un tableau.

Du coup j'ai appris comment on fabrique des estampes japonaises. Ca envoie du bois, c'est le cas de le dire. Pour "la vague" de Hokusai (c'est le nom ce celle-ci), il n'y a que trois couleurs employées (déjà, rien que ça c'est impressionnant) : un noir, un bleu et un jaune.

Si j'ai bien compris, l'artiste découpe dans une couche de bois très fin le contour de chaque "passe" de couleur. On enduit d'encre la couche de bois, on applique sur le papier et voilà... c'est un peu comme une sérigraphie (pour le peu que j'en connais). Les teintes (gris, bleu clair,...) sont obtenues en mettant moins d'encre j'imagine.

Du coup on peut en tirer pas mal d'exemplaires, mais chaque exemplaire est plus ou moins unique.

En regardant le tableau et sa composition, on voit qu'il y a une symétrie, comme dans le signe du yin et du yang. Je me rappelle que le type de Palettes allait encore plus loin : il me semble qu'il voyait des fractales dans les lèvres de la vague qui ressemblent un peu à des doigts crochus de sorcière.

Au fond, le mont Fuji. Je crois que cette estampe est issue d'une série de 100 vues du mont Fuji mais je ne suis pas bien sûr. Le mont fait écho visuellement aux vagues des premier et second plan, et accentue l'impression de profondeur.

Un truc qui frappe, c'est le côté solide, presque palpable de la matière, alors qu'on est à un moment où le temps est suspendu : une seconde après, on peut imaginer que la vague va submerger le bateau.

Hum je me fais bien scolaire... mais cette estampe est si incroyable ! Cette économie de moyens pour un résultat aussi pur...

Depuis que j'ai commencé ce blog, je m'en suis tenu strictement à du texte. Je sais pas trop pourquoi. Peut-être que je me suis dit que ça me prendrait trop de temps d'ajouter des images, ou que ça n'apporterait rien.

Mais là je me pose la question. Qu'en pensez-vous, milliers de lecteurs ? Est-ce que je devrais mettre des images ? Je ne pense pas spécialement à des photos de notre sheikh, plutôt à des trucs personnels ou des images qui m'émeuvent.

Tiens je me lance : cette image est un décor de Princesse Mononoke, un dessin animé de Miyazaki que j'avais trouvé magnifique.

Hier soir j'ai dîné chez moi avec mon frère, le pote qui habite chez moi et mon meilleur ami. Mon meilleur ami et moi, ça nous arrive très souvent de rire bêtement pour des riens. Je crois bien que j'en ai déjà parlé ici.

Hier soir il s'est mis à raconter une blague idiote, que je connais déjà. Je crois que c'est une blague que son filleul de 10 ans lui a racontée. Je vais pas la raconter ici : c'est un peu scato et en plus je crois bien que ça ne ferait rire personne.

Le truc, c'est que quand il s'est mis à la raconter, au bout de 2 secondes j'avais les larmes aux yeux, par anticipation. Du coup il s'est mis à avoir un fou rire aussi, et plus ça allait plus il avait de mal à raconter. Ca lui a pris cinq minutes au lieu d'une pour en venir à bout, et tout du long j'avais mal tellement je me marrais. Du coup on était tous les quatre à se tordre de rire, comme des gosses.

Cet ami a un côté enfantin qui lui est resté : par moments on voit le petit rigolo qu'il a été et qu'il continue d'être. Et ça rate jamais : quand il se met à rire, je pars instantanément en vrille moi aussi. Par moments je me dis qu'à 70 ans on sera aussi bêtes, et qu'on rira bêtement des mêmes trucs. Elle est pas belle la vie ?

Il y a quelques temps, j'ai déjeuné avec un frère que je ne connaissais que via le web. Il vit à la Réunion. J'espère que lui et sa famille sont à l'abri de la maladie au nom imprononçable (shikungiya ?) qui sévit là-bas.

Bon courage si tu me lis !

Le déjeuner était très chouette.

Un frère de la voie a ouvert son blog, c'est très personnel, très vivant et très chouette. Bonne continuation ! J'adore sa "signature" : "Et bien voici venu le temps du soufisme dans le vent".

Je vais le mettre dans la liste des liens à droite.

Dans mon travail avec mon coach, on évoque plein de trucs et ensuite il me fait des petits rapports écrits. Au début de son intervention je lui ai demandé de ne pas me ménager.

Là j'ai reçu son dernier rapport. Ouille ! Ca envoie un grand coup dans les gencives. Au nivau non-ménagement, je suis pas volé. Je le vois demain matin, ça va être sportif. En gros il me demande de me réveiller, et d'affronter la réalité. Rien de moins. Glurps.

Bon en même temps il est là pour me faire progresser, et ça n'est pas forcément facile ni agréable de changer son comportement (au boulot ou ailleurs).

Je sais bien que tout ce qui se passe est grossi par les media, mais là en ce moment c'est la première fois depuis ma conversion que j'ai honte d'être musulman. Je ne devrais pas me sentir comptable des agissements d'autres musulmans, mais c'est les boules.

J'ai honte de voir que tous ces gens exploitent la situation, j'ai honte de ces réactions d'une violence complètement disproportionnée. Et j'ai honte que le message d'amour que porte cette religion soit à ce point bafoué.

On a l'air de quoi après tout ça quand on affirme que "l'islam est une religion de paix et de tolérance" ? Et qu'on ne me parle pas des deux poids deux mesures (gnagnagna oui mais Dieudonné tout le monde lui est tombé dessus, gnagnagna oui mais si ça avait été des caricatures anti-juifs tout le monde aurait hurlé) : ce n'est pas une raison !

Ca ne m'avance pas tellement. Et pourtant cette religion est si belle... je suppose que j'y verrai plus clair avec du temps.

Comme l'a assez bien dit un dessinateur de Charlie Hebdo cité dans Libé, ce qui rend toute cette affaire explosive c'est qu'il y a bel et bien un racisme antiarabe et de l'islamophobie en Europe. N'empêche que la façon dont tout ça est exploité me fait vomir.

Hum. D'habitude je commente pas trop l'actualité. Mais allons-y, puisque c'est la tarte à la crème du moment. Cette histoire de caricatures du Prophète me laisse un peu pantois. Je suis fasciné par la capacité à monter sur leurs ergots de tous ces gens.

A vrai dire, je ne comprends pas comment ça a pu prendre autant d'ampleur. Ca fait la une de Libé aujourd'hui, il y a des commentaires vengeurs dans tous les sens sur plein de blogs. On dirait que ça a libéré plein de choses.

Sur le fond (et je sais que plein de musulmans seront pas de mon avis), je m'en fous complètement que ce journal danois ait publié ces caricatures. Je ne me sens pas insulté en tant que musulman.

Difficile pourtant de rester à l'extérieur de la polémique : plein de musulmans clament que si c'étaient des caricatures antisémites tout le monde aurait protesté (je trouve que cet argument n'a aucun sens et est même malhonnête mais ce n'est que mon opinion). L'islamophobie existe, et certaines opinions qui s'expriment sont carrément nauséabondes.

Quand à dire "la liberté d'expression est intangible", c'est un peu court aussi. A vrai dire je suis plutôt à fond pour la liberté d'expression. Sauf pour les propos racistes. Mais j'ai l'impression qu'on est arrivé à un débat piégé, où les défenseurs d'une liberté d'expression un peu mythique s'opposeraient à des obscurantistes.

On est dans les symboles, dans les peurs, dans plein de trucs irrationnels. Et ça me dépasse un peu. Quand je vois la faiblesse des arguments de cour de récré qui s'opposent de toutes parts, je suis vraiment énervé.

J'aimerais bien ne pas renvoyer tout le monde dos à dos. Mais j'éprouve pas mal de colère. J'ai presque envie de dire "vous faites tous chier, bande de cons !" (pardon pour les gromots). Peut-être qu'avec du temps je comprendrai mieux ce qui se passe.

J'en ai déjà parlé ici mais je trouve toujours ce site aussi génial. Cette idée de confier un secret qu'on a sur le coeur est très émouvante.

Je ne sais pas trop ce que je confierais si je participais... mais je trouve que le type qui a eu l'idée de ce site est un génie.

Je reçois les voeux de mon avocate... rien que la carte de voeux et la carte de visite (d'un magnifique rouge sombre avec un rendu mat) doivent revenir à 1 euro pièce, sans parler de l'enveloppe en papier couleur chocolat. C'est d'un chic !

Le détail qui tue : appelons la dupont, eh bien son e-mail c'est avocat@dupont.fr ! De plus en plus chic. J'ai eu besoin d'un avocat dans un très long conflit aux prudhommes. Et il semble que j'en voie enfin le bout. Mais ça aura pris des années.

Dieu sait que j'ai maudit mon avocate (suite à une erreur de sa part la procédure a duré un an de plus qu'elle n'aurait dû). Mais aujourd'hui je suis plutôt content. Essentiellement parce que je vais laisser cette histoire derrière moi. Dieu soit loué.