Cahin Caha

Petite réunion hier soir chez moi, avec 4 frères. Eh bien comment dire... vavavoum. Une belle réunion.

Plus ça va plus je me rends compte que le seul fait de se réunir, même à deux, apporte beaucoup. Un frère a expliqué après coup qu'on devrait remercier (al hamdoulillah !) Dieu de la grâce qui nous est faite.

Sur le moment je me suis dit hum. Ca me parlait pas trop. Et puis en y repensant c'est vrai que j'ai envie de remercier. Toujours autant de mal à me dire que c'est Dieu que je devrais remercier, toujours autant de mal à m'orienter vers le sheikh, mais je sens bien cette chaleur. Et cette gratitude.

Un article dans le Monde aujourd'hui vaut vraiment la lecture : c'est un portrait au vitriol de Douste Blabla. Au vitriol... je ne suis même pas sûr. Je pense que ça pourrait être 10 fois plus violent.

Je ne sais pas ce qui frappe le plus, entre le culot qui confine à l'inconscience, la bêtise, la veulerie, etc... Audiard disait "les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît". Mais quand on pense que c'est un des plus hauts personnages de l'état, ça fout un peu les jetons.

Douste s'est récemment illustré dans des déclarations sur l'Algérie, et l'article du Monde détaille pas mal de ses gaffes célèbres. Sa visite au musée de la Shoah à Jérusalem est presque surréaliste. Honte sur nous !

Au bout du compte je m'interroge : quel est le secret de cet homme, qu'apparemment seule une incroyable confiance en soi a amené jusque là ? Encore un truc qui laisse perplexe.

Parmi les côtés les plus cool de mon travail, il y a le fait que de temps en temps je rends visite à des éditeurs, et ça c'est génial pour un amoureux du livre. Hier j'ai rencontré un type génial, on a parlé pendant 2 heures.

Au départ j'avais un budget pour l'inviter en Corée du Sud, et je le voyais pour en parler. C'est plus passionnant que mes histoires de porte ou de Vil Informaticien Psychopathe (qui prépare des fourberies, faut que j'en reparle à l'occasion).

Bref j'étais bien content, et là patatras : le budget sur lequel je comptais est annulé, et il va falloir que je présente mes excuses aux éditeurs que j'avais invités et que je les prévienne. Pas glop. Je suis passablement énervé. Heureusement que j'ai une réunion ce soir.

Tout à l'heure dans la rue j'ai vu un type en kilt. Pas comme les supporters de l'Ecosse quand ils viennent pour les matches de rugby. Non on dirait que c'est sa manière habituelle de s'habiller. Un type jeune, avec un gros casque sur les oreilles.

Ca m'a bien fait marrer. Apparemment je n'étais pas le seul. Mais lui était très cool, très naturel. C'est plutôt chouette. A Londres les gens peuvent se balader avec des looks improbables sans que les gens n'y prêtent trop d'attention. Peut-être qu'on en prend le chemin. Hum un de ces jours faudra que je parle de l'ostentation tout ça...

Je devrais pas faire le malin mais si tout se passe bien je vais avoir 7 ou 8 semaines pleines de voyages ! Il y a un peu de boulot et un peu de petites vacances. Après tout il n'y a pas de mal à se faire un peu plaisir.

Dans l'ordre, je pars ce week end à la campagne pour l'anniversaire d'un ami, puis une semaine à Téhéran pour le boulot, puis 3 jours en Bretagne pour prendre un peu le bon air. Vers le 15 mai je pars quelques jours à Varsovie à nouveau pour le boulot. Puis fin mai à Séoul.

Début juin je vais passer 3 ou 4 jours en Italie où se trouve ma petite soeur. Puis un week end chez des amis à Madrid. Puis un mariage en Normandie. Si je compte bien ça fait 8 voyages en très peu de temps.

J'ai passé de longs mois à certaines époques sans bouger de chez moi. Soit parce que je n'avais pas envie, soit parce que je n'avais pas les moyens. Là c'est sûr que ça change pas mal. Pas mécontent !

La zaouia, c'est à dire l'endroit où on se réunit pour invoquer, est un local dans un ancien immeuble de bureaux. Du coup c'est pas disons aux normes pour l'habitat, dans un domaine assez important : l'isolation phonique.

Bon des gens qui ont des problèmes de bruit avec leurs voisins il y en a partout. Mais là où ça se corse un peu pour nous, c'est que depuis un certain temps il y a des voisins, qui ont un enfant en bas âge. Et le petit dort dans la pièce qui est juste à côté de nous.

Il faut savoir qu'une réunion d'invocation ça fait parfois pas mal de bruit : il y a les invocations à haute voix (20 personnes dans la force de l'âge qui récitent à pleins poumons ça fait du bruit !), les chants, sans parler des hâls qui sont parfois assez euh sonores...

Tout ça pour dire qu'on a des petits soucis de voisinage : la voisine se plaint régulièrement de ce qu'on fait trop de bruit. Au fil des mois, on a fait des mini-aménagements pour isoler sommairement, et régulièrement on se dit "faut qu'on fasse moins de bruit".

Bien sûr, il y aurait une solution : changer d'endroit. Mais tant que ça n'est pas possible, il faut bien qu'on fasse avec. Et là samedi dernier, la dame est venue sonner, et elle n'était pas contente du tout !

Et il faut bien dire qu'elle a cent fois raison. On a beau tourner le problème dans tous les sens, ce n'est même pas une question d'heure : faire du bruit à 5 heures de l'après midi c'est une nuisance comme à 11 heures du soir !

Ca me fait marrer d'ailleurs ça me rappelle un vieux souvenir : il y a des années de ça j'avais de la musique très fort chez moi dans l'après midi, et la police était venue chez moi. J'avais dit "mais enfin c'est la journée il n'y a pas de tapage nocturne !". Et le policier m'avait répondu "oui mais là c'est tapage diurne..." Eh oui ça existe.

Pour revenir à la zaouia, on est pas bien du tout : sans même parler de ce que le Coran dit sur le voisinage, on se doit de faire de notre mieux pour ne pas déranger ces gens ! Bien sûr ils doivent avoir un paquet de fantasmes (Des musulmans !!! Qui crient !!!), mais ce n'est pas une raison.

Quand on chante par exemple je sais que c'est difficile de chanter doucement. J'ai passé des années à jouer dans un groupe, et c'est beaucoup plus difficile de faire moins de bruit que plus. Mais en même temps ça vaut le coup. Plus on fait doucement, mieux on s'entend.

Ecouter les autres c'est très important. Pour les invocations aussi : lire une sourate ensemble ça veut dire aussi s'écouter les uns les autres. Et ça c'est plus facile quand on ne pousse pas la voix. En même temps c'est si difficile de ne pas s'abandonner à la musique, ou à la récitation ! Nous voilà bien.

Bon en même temps je dois bien dire que je n'ai aucune idée et que je ne fais rien pour régler le problème. Et que je ne suis pas le dernier à chanter fort ! J'espère qu'on va trouver une façon de faire.

Depuis des années mon disque préféré c'est "Let's get it on" de Marvin Gaye. C'est un sommet pas croyable. Mais figurez-vous que je l'ai pas chez moi.

C'est que j'ai l'habitude de prêter mes disques préférés à des amis à droite et à gauche.

Résultat, pour ce disque, j'ai dû l'acheter 3 fois en version "normale" et une fois en "deluxe edition", avec des prises inédites et tout et tout. Et ce week end en cherchant pas moyen de mettre la main dessus.

En fin de compte après une petite enquête le disque est chez mon frère... j'ai cru à tort l'avoir encore perdu !

Dans les réunions, on chante à chaque fois quelques chants sacrés, des qasaid. J'en ai déjà parlé plein de fois ici, ça fait partie des trucs qui me remuent le plus.

Samedi après la réunion j'ai demandé à un frère depuis quand existent ces chants. Pour certains c'est quelques siècles. Il y a par exemple un magnifique poème chanté qui s'appelle la Burda qui date je crois du 13ème siècle. Merci wikipedia, il y a un article là dessus !

Et certains chants remontent même jusqu'à l'époque du prophète. Il faut s'imaginer que c'était chanté sur le même air, avec les mêmes paroles et dans la même langue il y a 13 siècles ! Ca fait vraiment tout drôle de penser ça...

Depuis quelques temps, j'ai un baladeur mp3. Ca m'a permis de récupérer et d'écouter des chants soufis, des qasaid comme on dit, géniaux (avis aux amateurs...). Mais j'écoute aussi plein de choses différentes. Ce matin un disque de Gainsbourg.

Bref alors que je n'en disais que du mal je suis en train de me faire à avoir des écouteurs dans les oreilles, et du coup j'écoute plus de choses. C'est pas super sociable de faire la queue au supermarché avec mon baladeur, et dans le métro je suis encore plus dans ma bulle que d'habitude, mais quel plaisir.

Du coup je viens de convertir en mp3 un disque que j'adore depuis des années, mais que je n'avais pas écouté depuis longtemps : la bande originale de Ghost Dog. Je suis pas un grand connaisseur en hip hop, mais cet album atteint un dépouillement pas croyable.

J'écoute pas mal de choses qui me semblent "spirituelles", j'en ai déjà parlé ici. Marvin Gaye est un bon exemple. Pour revenir à Ghost Dog, j'avais adoré le film, et la B.O. est vraiment quelque chose.

Ca me rappelle un frère que j'avais croisé il y a près d'un an. Je l'ai vu à deux ou trois reprises, puis je n'ai plus eu de nouvelles. Il fait de la musique, et a eu l'occasion de travailler avec l'auteur de cette fameuse B.O., un musicien qui s'appelle RZA. Hum ça tourne au "rap pour les nuls" mon billet. Bref.

RZA est un membre d'un groupe très connu qui s'appelle Wu Tang Clan. J'ai pas de disques d'eux, en fait je n'écoute quasiment pas de rap. Quand ce frère m'avait parlé de ça j'avais fait "glurps" ; dans son genre c'est un peu comme si un footballeur amateur me disait "j'ai joué avec Zidane"...

On avait un peu parlé de RZA avec ce frère : RZA est converti à l'Islam, ce que j'ignorais totalement. Akhenaton du groupe IAM aussi remarquez... Hum comme souvent je sais pas bien où je voulais en venir... Cet album, la B.O. de Ghost Dog, est-il "spirituel" ? Pas au sens des chants sacrés bien sûr.

Mais je trouve qu'il est touché par une certaine grâce. Est-ce que ça a quelque chose à voir avec le fait que RZA est musulman ? Probablement pas. Mais qui sait...

En attendant il fait très beau, je crois bien que je vais aller me promener avec cette musique dans les oreilles dans un parc qui n'est pas loin de mon bureau.

Je me rends compte que dans ce blog je mélange un peu tout : réflexions (?) sur la voie et la spiritualité, anecdotes idiotes de ma vie de tout les jours, etc... Où est la ligne directrice ? On dirait bien quil n'y en a pas.

Si il y a quelque chose qui est chouette et me tient à coeur : je sais que parmi mes lecteurs il y a des gens (de la voie ou pas) qui sont loin, et je crois que ça leur fait un petit témoignage de comment se passent les choses ici. Je ne dis pas que je fais le blog pour eux, mais c'est bien de savoir qu'ils y trouvent des traces de ce que je vis et... de la voie !

Par exemple il y a cette soeur du Mexique que j'aime beaucoup. Elle a été seule de la tariqa là bas depuis des années. Comme ça doit être difficile ! Je suis là à faire la fine bouche sur les réunions alors qu'à Paris on a la chance d'avoir une organisation rodée, avec des tas d'occasions de voir des frères et de se réchauffer le coeur. Elle est seule.

Enfin était... elle vient de m'apprendre qu'il y a une autre personne qui est peut-être en train de rejoindre la tariqa dans sa ville ! Dieu soit loué. Après tout ce temps seule j'imagine sa joie.

Ca m'apprendra à vouloir aller à la piscine... après 30 minutes dans l'eau, me voilà à bout de souffle, rouge comme une écrevisse, bref bon à jeter. Remarquez si j'étais allé courir ou faire quoi que ce soit d'autre je serais sans doute dans le même état.

Va falloir persévérer. Pas facile la remise en forme. En plus ça donne soif ! Je savais pas qu'on transpirait à ce point dans l'eau... En revanche ça m'a permis de découvrir sur le chemin de la piscine une petite épicerie qui vend des trucs italiens qui ont l'air trop bons.

Bon les épiceries italiennes y en a 40 dans le coin de mon boulot, mais là c'est dans un petit marché, la patronne a l'air super, je pense même qu'un de ces quatre je vais pouvoir lui demander un petit plat pour le midi même si normalement elle ne fait pas ça !

Je reviens à ce sujet... il y a un adage qui dit "celui qui chemine sans maître a Satan pour maître". C'est pas à prendre au pied de la lettre : on peut vivre sa foi de tellement de manières différentes, et je ne suis pas bien placé pour juger.

Je pense que cette phrase fait allusion au Satan que chacun de nous a en lui, l'ego despotique ou nafs pour les musulmans. J'ai beaucoup de mal avec mon propre ego, donc je serais bien en peine de parler pour les autres, mais pour moi je n'imagine pas de cheminer seul, dans mon coin.

Il doit certainement y avoir une sapience de Ibn Ata Allah qui illustre ce que j'essaie d'expliquer. En gros l'idée c'est qu'on risque, si on est seul, de s'égarer, ou de s'enorgueillir de son savoir, de son avancement spirituel, etc... Je ne dis pas que le fait de cheminer dans une voie prévient de ce genre de dangers, mais ça aide.

Certains frères ont lu tout des grands maîtres du passé avant de rencontrer la voie. L'un d'entre eux m'a dit "je ne pensais pas que c'était possible à notre époque qu'il existe un tel maître". Pour d'autres la connaissance est parfois un obstacle. Hum je suis bien ignorant de tout ça. Faudra que je tire mes idées au clair sur ce sujet pour y revenir.

Avec mon voyage à Oran j'ai raté la seule fois de l'année où apparemment l'Olympique de Marseille a bien joué. Et j'ai même pas réussi à trouver l'Equipe du lendemain.

Pour une fois qu'ils sortent un peu du trou... pfff... doit y avoir un sens caché à tout ça mais lequel...

Le mieux c'est que là bas à l'hôtel je suis tombé sur le match en différé (vers 1 heure du matin), et qu'à la mi-temps, comme il y avait 1 partout, je me suis dit "c'est mort, Lyon va gagner". La suite apparemment c'est qu'en deuxième mi-temps l'OM a tout cassé et a gagné. Ca m'apprendra.

Dimanche je suis allé bouffer dans un resto africain avec un ami qui va bientôt partir s'installer à Dakar. Bon au lieu de prendre du poisson grillé j'ai pris un mafé (c'est une recette de viande en sauce assez euh riche à base d'arachide), ça va finir par me faire une bouée sur le ventre mais tant pis.

Le serveur était sénégalais, on a parlé de Dakar, ça m'a un peu collé le bourdon : si je ne m'y étais pas pris comme un manche, je serais en ce moment même en train de siroter un jus de fruit en regardant passer les bateaux au large après un bon bain de mer...

Hum. Va falloir sans doute attendre cet automne à présent. Mais d'ici là j'aurai d'autres vacances, et d'autres occasions d'aller à la plage !!

Il y a deux ou trois semaines, il y avait une petite réunion chez le responsable du groupe de Paris. On avait avec nous un monsieur sénégalais qui découvre la voie. Du coup après les invocations le responsable du groupe lui a un peu parlé de la voie.

Il a insisté sur un point : "un point essentiel, c'est que dans la tariqa on a la chance d'avoir un maître vivant". C'est vrai que pour moi c'est quelque chose que j'ai tendance à tenir pour acquis. On est dans la tariqa. Il y a un sheikh vivant, il est le dépositaire d'un secret spirituel, et a l'autorisation d'enseigner. J'oublie que c'est effectivement plus que rare.

Je ne crois pas que je me sois posé la question du sheikh en entrant dans la voie. Beaucoup cherchent explicitement un "maître spirituel", une guidance. Mais sans le sheikh, la voie telle qu'elle est n'existerait pas. Et je ne suis pas sûr que j'en ferais partie.

On a souvent insisté devant moi sur la chance incroyable que nous avons de cotoyer un homme qui est l'héritier d'un enseignement qui remonte au prophète. Bon certains vont me prendre pour un dingue mais c'est ainsi. Quand je présente en quelques mots ce que c'est que la voie je pense rarement à dire que c'est un point essentiel (peut-être parce que c'est presque une évidence pour moi). Du coup ce rappel m'a été profitable à moi aussi !

Ce qui m'amène à l'orientation. J'ai déjà dû en parler des tas de fois ici (15 d'après Google), mais c'est toujours aussi difficile à décrire.

Samedi il y a eu une réunion où on était presque 25 (!!), avec beaucoup de frères qui revenaient du mawlid. Du coup l'atmosphère était comment dire... chargée. Le temps m'a paru passer très vite, et j'ai éprouvé des sensations que je n'avais pas éprouvées depuis longtemps.

Ca ne m'en apprend pas plus sur l'orientation. Ou alors si : quand je fais mes pratiques seul et que je pense au sheikh, il m'arrive de rire tout seul. Mais est-ce que c'est ça être orienté ? Mystère et boule de gomme.

Parfois pendant les réunions je me demande ce que je fais là. Parfois (souvent !) je me tâte pas mal avant d'y aller. Mais je ne crois pas qu'il me soit déjà arrivé de regretter d'y être allé. Etonnant non ?

J'avais plus ou moins le projet de partir à Dakar en vacances la semaine prochaine... et puis bon pour tout un tas de raisons je vais pas y aller. Du coup je tire un peu la langue : un break me ferait le plus grand bien.

Au bureau c'est Sysiphe et son rocher : à chaque fois que j'ai l'impression d'avoir avancé avec les nanas psychopathes qui m'entourent, ça repart en arrière... mais je suppose que ça va s'arranger.

Drôle de destin pour ce bâtiment... un de nos hôtes oranais nous a raconté un résumé assez édifiant.

Bon d'abord il faut savoir qu'il y a une communauté chrétienne à Oran (notamment beaucoup de gens d'origine espagnole), il y a des églises qui fonctionnent etc...

La cathédrale a été construite vers la fin du 19ème je crois. Personnellement je ne la trouve pas très belle, mais bon...

Au début des années 90, il a été question d'en faire une mosquée, sous la pression des mouvements dits "islamistes". Les autorités n'ont pas voulu aller jusque là, mais ont en quelque sorte botté en touche : ils ont transformé le bâtiment en "bibliothèque régionale".

Puis ça a été rétrogradé au statut de bibliothèque municipale. En fait de bibliothèque il y a quelques tables et des chaises que les étudiants d'un lycée voisin utilisent pour travailler, et des étagères avec des livres. Le monsieur qui nous racontait ça est lui même bibliothécaire, il faut voir avec quel air dégoûté il en parlait ! Je n'ai pas visité, mais peut-être une prochaine fois.

Je n'ai pas visité de mosquée non plus. La seule visite que j'ai eu le temps de faire c'est chez un ancien libraire (la librairie, énorme, semble dater des années 30...). Rien n'a bougé depuis qu'il a arrêté de vendre des livres il y a 20 ou 30 ans, mais il y a un peu partout des tableaux. Le libraire peint. C'est un monsieur d'une douceur et d'une gentillesse... ça m'a payé pour mon séjour !

Retour d'Oran... que c'est passé vite ! Je n'ai pas eu une minute à moi ou presque. Et la nuit dernière j'ai dormi 3 ou 4 heures, donc un peu mâché. Il y a une place avec un portrait de l'émir Abd el Kader, la ville est très belle même si cette beauté ne se révèle pas au premier coup d'oeil.

Ce ne sont que des impressions fugitives, mais j'ai eu le sentiment que vu d'Oran on doit trouver les Algérois très froids, un peu comme les Parisiens vus de Marseille ! La proximité du Maroc se sent, notamment dans la bouffe.

Le jour de mon arrivée c'était le mawlid. Là bas ça veut dire tout fermé (ça se fête en famille), et plein de gamins qui font sauter des pétards dans la rue. Mais je n'ai pas vu grand chose. Il y a une grande cathédrale dont le sort est un peu bizarre. J'en reparlerai demain !

Je pars tout à l'heure pour deux jours à Oran. Marrant, je vais être à 100 km à vol d'oiseau de Madagh le soir du Mawlid ! Je ne suis jamais allé dans l'ouest algérien, et malheureusement je n'aurai pas le temps de faire du tourisme.

Il y a pourtant Mostaganem, la ville du sheikh Alawi, Mascara, la ville natale de l'Emir Abdelkader, et j'en passe. Bon en plus je doute que mes compagnons de voyage soient intéressés par la spiritualité. A jeudi !

Berlusconi a perdu. C'est déjà ça de pris !

Bon ça soufi de parler de plage (au fait je pars 3 jours à Oran, dois-je prendre un maillot de bain ?). Samedi je n'avais pas trop envie d'aller à la réunion. J'y suis allé un peu à reculons. Il y avait très peu de monde à la zaouia (beaucoup sont partis pour le Maroc pour le Mawlid, la célébration de l'anniversaire de la naissance du prophète).

Du coup la réunion s'est tenue à 7 ou 8. Il y a eu des moments où j'ai trouvé ça un peu long (ça m'arrive parfois !). Et en sortant j'ai eu l'impression que j'avais plus que bien fait de venir. Ca m'a rappelé un échange l'an dernier avec un frère à propos du Mawlid. Il m'expliquait qu'il hésite chaque année à y aller : il y a beaucoup de monde, c'est fatigant, etc... et pourtant à chaque fois qu'il y va il se demande comment il a pu hésiter à y aller.

Pour revenir à la réunion, le nombre de gens ne fait rien à l'affaire. D'où vient que parfois (souvent) on sort de ces réunions avec le coeur apaisé ? Le temps s'étire bizarrement, se contracte, et me voilà de retour chez moi le coeur plein d'amour. Hum comprenne qui pourra.

Aujourd'hui j'avais une réunion "à enjeu" avec les cadres de mon équipe. J'avais un peu peur. J'avais préparé avec le coach. Et mon patron m'en a parlé 3 ou 4 fois avant, il avait l'air encore plus flippé que moi.

L'enjeu : faire passer des nouvelles procédures, et montrer que je "produis" des choses pour l'équipe. Je sais ça c'est du chinois pour certains de mes lecteurs, mais bref... il y a 2 mois, ce genre de réunion aurait tourné à la boucherie vu l'ambiance qui régnait et vu comment j'étais mal.

Je ne dis pas que ça s'est super bien passé, mais au moins les cadres se sont parlé. Un critère de succès d'une réunion de travail c'est si les gens s'emparent des sujets. Il m'est arrivé d'avoir une réunion horrible où je déroulais sujet après sujet, et où personne ne me répondait. Là on peut dire qu'il y a du mieux dans la "dynamique" comme disent les pros.

Bon la femme qui ne me parlait plus pendant des mois ne m'a pas regardé une seule fois de la réunion, mais là encore je crois que les choses vont s'améliorer.

Il y a juste eu un moment un peu glurps à la fin : une des nanas a regardé sa montre et m'a dit "bon ben faudrait que je retourne travailler"... comme si c'était pas du travail cette réunion !

Je sens que la route est encore longue pour faire de moi le manager du futur.

La première fois que je suis allé à Madagh, on a eu la chance d'avoir pas mal d'échanges avec Sidi Jamal, le fils de Sidi Hamza. Sidi Jamal est un monsieur assez âgé, qui dégage une douceur pas croyable.

Je pense que j'en ai parlé ici à l'époque, c'était au moment du mawlid (l'anniversaire de la naissance du prophète) soit il y a pas loin d'un an. A un moment Sidi Jamal avait fait allusion au fait qu'il nous faut "éviter la plage". Il s'était marré.

Il y a toujours plusieurs manières de comprendre ou de prendre les choses. Dans une vision stricte de la Loi, il faudrait ne jamais être soumis à la tentation en étant en présence de femmes déshabillées. A la plage par exemple. Hum je m'embarque dans un sujet pas si simple qu'il n'y paraît.

On sait par exemple que pas mal de musulmans ont réclamé, et parfois obtenu, qu'il y ait des horaires réservés aux femmes dans des piscines municipales. Mais là n'est pas mon sujet. si je me mets à parler de mixité c'est un tellement long sujet... promis j'en reparlerai un jour !

Un frère algérien que j'adore m'avait reparlé plusieurs fois du fait qu'il faut "ne pas aller à la plage". Plusieurs fois j'ai eu l'occasion de parler avec des frères sur le fait de protéger le regard, etc... Bon je ne dois pas être très obéissant, ou alors je vois les choses un peu différemment.

Je crois que Sidi Jamal faisait allusion à quelque chose d'intérieur. Je suppose qu'il ne recommanderait pas d'aller dans un camp de naturistes (encore que les naturistes ça a plutôt tendance à me sembler totalement désérotisé), mais je ne sais pas s'il fallait prendre ça au pied de la lettre.

Je ne dis pas que le frère algérien a tort : s'il préfère éviter la piscine et la plage, ce n'est pas moi qui vais le lui reprocher, ni me moquer de lui. D'ailleurs, les rapports entre l'extérieur et l'intérieur sont un sujet énorme en soi, sujet sur lequel mes lumières sont bien maigres.

Tiens pour les amateurs il y a prochainement (le 25 mai) un atelier de la tariqa sur ces rapports entre intérieur et extérieur, entre haqiqa et sharia, qui devrait être carrément génial (la personne qui l'anime est incroyable).

Mais peut-être que je confonds tout, je n'en sais trop rien. Toujours est-il que dans mon grand programme de remise en forme qui fait bien rire mes amis, je me suis mis à... la piscine.

Ca tombe bien il y en a une à 100 mètres de mon bureau. Eh bien je confirme, au niveau mixité, c'est mixte. De mon point de vue ça ne pose pas de problème. Mais ce n'est que mon avis. Si seulement il n'y avait pas des femmes qui nagent plus vite et plus longtemps que moi, ce serait encore mieux, mais pour ce qui est du côté sensuel, c'est pas vraiment ça.

Peut-être que Sidi Jamal voulait dire qu'il faut éviter de se mettre dans des situations où on se met en danger, mais tout part de l'intention. Hum. J'ai l'impression d'être un affreux moraliste. Et que je ne sais pas où je voulais en venir.

Je ne crois pas qu'en se tenant complètement à l'écart de tout on arrive à quoi que ce soit. Me voilà bien perplexe... mais je retournerai à la piscine ! Au moins on ne s'y fait pas mal au genou.

Je parle presque jamais de politique ici. Il y a plein de gens qui font ça très bien. Juste un truc qui me fait marrer : un grand nombre de déçus / bannis du chiraquisme ou simplement de fans de Sarkozy tournent autour du ministre de l'intérieur. Ca recycle à tout va : Fillon, Devedjian, j'en oublie... il y a même Barnier !

Ces estimables hommes politiques s'expriment souvent à la télé. Le truc marrant c'est qu'à chaque fois en bas de l'écran il y a écrit un truc comme "Michel Barnier, conseiller politique de M. Sarkozy." Conseiller politique...

Bon déjà j'ai du mal à croire que Sarkozy ait besoin d'autant de conseillers politiques. Je n'ai pas fait le compte mais il doit y en avoir une bonne dizaine. C'est sûr que ça sonne mieux que "affidé", "partisan" ou "postulant à un futur ministère". C'est pas non plus le consigliere comme dans Le Parrain.

Je ne sais pas... peut-être qu'il y a un Conseil Politique de M. Sarkozy qui se réunit une fois par semaine pour discuter de l'ordre du jour de M. Sarkozy, de l'actualité de M. Sarkozy... Quoi qu'il en soit c'est ronflant mais quand même un peu creux tous ces conseillers !

Petit retour sur la réunion d'invocations de jeudi dernier. Le frère qui menait la récitation s'est attaché à parler assez lentement, en particulier pour la sourate Yasin. Il arrive lors de certaines réunions qu'on la récite à toute vitesse.

Là du coup j'ai eu l'impression de réciter "bien". Ce n'est pas qu'une question de vitesse. J'ai déjà expliqué ici que je ne lis pas l'arabe (comme beaucoup de foqaras). Du coup pour les invocations on utilise des translittérations en alphabet romain.

Mais c'est tout compliqué. La récitation du Coran peut être tout un art. Moi je n'y connais pas grand chose, je ne peux que dire ce qu'on fait dans la tariqa, même si je sais qu'il y a d'autres façons de scander, de marquer les arrêts, de prolonger certaines syllabes. Hum voilà un vaste sujet que je ne connais pas.

Dans ces translittérations qu'on utilise, tout est indiqué, mais il faut être plutôt concentré pour ne pas se tromper sur telle syllabe longue plutôt que brève, etc...

Une fois, à Madagh, j'avais été très ému (je crois que je l'ai raconté ici), en entendant - et surtout en reconnaissant d'instinct - la sourate 87 (le Très haut), qui était récitée comme un chant.

Cette sourate me rappelle des souvenirs... La semaine dernière, j'ai ouvert au hasard le Coran (ça devait être la première fois que je l'ouvrais depuis des semaines...), et il s'est ouvert sur la page de cette sourate. Bizarre, bizarre.

Hébé... me voilà bien. Depuis quelques semaines j'ai décidé de me mettre à courir le samedi. On ne rit pas. Ceux qui me connaissent savent que j'ai toujours daubé sur le jogging : c'est ennuyeux, ça fait mal, etc...

Mais bon me voilà quand même lancé dans un programme "je crache mes poumons". Je sors de chez moi en courant, pff pff, et hop, d'une foulée sautillante, je vais vers un parc voisin transpirer un peu.

La première fois ça s'est plutôt bien passé, si on met de côté le fait que des vieux et des jeunes filles me doublaient sans arrêt. Puis j'ai trouvé un semblant de rythme, et ça se passait bien. Jusqu'à ce samedi.

J'ai commencé à avoir le genou droit qui grince au bout de 5 minutes. J'ai pas fait attention, et j'ai continué. Résultat, au bout d'une demi heure, j'avais mal au genou, à la hanche, à la cheville et même un peu dans le dos. Rien de bien grave.

Sauf que l'après midi, j'arrivais presque plus à marcher tellement j'avais mal au genou. Voilà ce que c'est que de vouloir jouer au plus malin avec mon corps. Je suppose qu'une séance chez l'ostéopathe me remettrait tout ça en place. Ou alors c'est les cartilages. Ou une tendinite. Allez savoir.

Mbref voilà mes projets de sportif du samedi un peu mis au rencart. Peut-être bien que la position que je prends pour les invocations n'arrange rien. Tout ça me rappelle que je n'ai plus 18 ans. Ou alors peut-être qu'il faut que je coure plus vite, ou moins vite. Je n'y connais vraiment rien, je me demande si là aussi il me faudrait pas un coach.

Le lecteur averti me dira "et la spiritualité dans tout ça ?". Hum. Ah si, quand même : l'enchaînement des choses depuis que j'ai commencé à courir m'a amené à acheter un ipod (bon ok c'est aussi pour me faire plaisir !).

Du coup j'ai tout du bobo parisien, en train de courir avec mon ipod. J'en ai profité pour récupérer plein de musique à droite et à gauche. Et dans le lot il y a quelques heures de chants soufis (des enregistrements faits à Madagh pendant des grandes réunions).

J'écoute de tout. Mais jusque là je n'avais pas d'enregistrements un peu "roots" de concerts de sama. Ca fait comment dire... ça fait impression. Mais j'y reviendrai.