30.9.05

déjà le ramadan ?

Hum pas eu le temps de manger aujourd'hui. Réunion puis réunion puis encore réunion, et ce depuis 9 heures ce matin. Au moins ça me prépare à jeûner !

28.9.05

souvenir du Mexique

Il y a quelques années j'étais parti en vacances dans le sud-ouest du Mexique. J'avais passé 3 jours dans une ville très belle qui s'appelle Oaxaca.

Je crois que toutes les villes mexicaines sont organisées autour d'une place centrale appelée zocalo. A Oaxaca en tout cas le zocalo est magnifique. Un jour en milieu de matinée (un jour de semaine) on était là et il y avait plusieurs attroupements un peu partout autour de la place.

J'ai mis du temps à comprendre pourquoi tous ces gens se massaient. Ils étaient par petits groupes de 20 ou 30, hommes et femmes de tous âges. J'ai vu qu'ils écoutaient d'autres gens, et alors j'ai compris : tous ces gens assistaient à des cours, dans différentes matières, prenaient des notes ou écoutaient simplement.

Des gens simples. La plupart n'étaient sans doute pas allés à l'école enfants. Je me suis renseigné, et apparemment c'était une association qui organisait ces cours. Je vais peut-être passer pour un nase mais ça m'a beaucoup ému. C'est con mais je me suis dit "voilà un pays qui avance".

Je suis sûr qu'il y a plein de choses à dire sur l'état du développement du Mexique, sur ses services publics, sur son système scolaire, etc... je laisse ça à des gens plus compétents que moi. Mais voir ces gens avec leur soif d'apprendre, ça m'avait retourné.

déjeuner et règles

Déjeuné avec un frère que j'aime énormément. C'est pas croyable comme ça peut faire chaud au coeur parfois de voir quelqu'un comme ça.

On a parlé d'un sujet compliqué : les règles (la charia autrement dit). On lit et on entend que le fait de suivre les règles est une protection, que c'est comme le bouchon de cire qui empêche le dépôt spirituel de s'échapper de la bouteille. Mais ça ce sont des mots.

Dans la voie, l'application des règles est censée résulter d'un besoin intérieur. Comme une soif. Difficile d'apprécier si on ressent ce besoin ou pas... Par ailleurs prenons l'exemple de l'alcool (puisque je parle de soif...). Si je bois un verre un jour, c'est entre moi et Dieu. Et l'intention prime. J'ai déjà raconté comment j'ai mangé du cochon un jour chez mes parents.

Mais si les règles peuvent être transgressées, quel est leur sens ? Hum tout ça n'est pas clair dans ma tête.

Ce frère m'a parlé d'un truc qui m'a beaucoup ému : une sensation qu'il a vécue en invoquant, cette impression d'avoir plus d'air en soi que ne peut en contenir la poitrine qu'on éprouve quand on est amoureux. Il m'a dit que cette sensation délicieuse est très fugace... il en parlait comme de quelque chose dont on a seulement senti le parfum et qu'on chercherait à retrouver.

Ensuite on a parlé du goût (j'ai essayé d'en parler plein de fois ici). Il me disait que ce qui rend difficile l'appréhension de ce qu'on vit dans la voie, c'est que c'est très proche de notre état "normal", il ne s'agit pas d'un grand voyage ou d'un transport ou d'une transe. Et c'est justement cette proximité qui rend la chose si difficile à saisir.

Hum je sais pas si c'est difficile à saisir mais à me relire ça m'étonnerait que mes lecteurs comprennent grand chose à ce que je raconte. Mais sait-on jamais.

travail

On dit souvent qu'une partie du travail spirituel ne peut pas se faire par la prière ni par l'invocation ou les chants. Il y a aussi le travail "dans ce monde" : relations avec les autres, travail au sens professionnel, ce qu'on fait au service de la voie (il y a pas mal de choses très concrètes à faire).

En quelque sorte, c'est en faisant le mieux possible des choses qu'on se transforme. Ca peut être des choses qu'on répugne à faire (je sors d'une réunion de 2 heures et demi, je déteste ça !), mais je crois que c'est important.

Hum je mélange peut-être plusieurs choses. Le fait de bien faire son travail c'est tout simplement de la conscience professionnelle. Le fait de se mettre au service des autres alors qu'on n'en a pas forcément envie c'est autre chose.

Mais en tout état de cause s'il suffisait de passer des heures à invoquer, même en étant pleinement concentré, pour changer, pour avancer, ce serait presque trop simple. Je ne dis pas que je ferais ça facilement. Mais la voie soufie ce n'est pas vivre en ermite. Et se frotter au monde réel fait partie de l'éducation, je crois.

En théorie, tout ce qu'on fait peut devenir acte d'adoration, et occasion pour s'éduquer. Naturellement là j'en suis très loin. Et puis ça fait pas très fun dit comme ça.

On en revient à l'orientation. Etre orienté c'est peut-être ça.

27.9.05

balancier

J'ai l'impression qu'après une phase où j'ai beaucoup lu, beaucoup appris, où je me suis engagé entièrement dans la voie, je suis comme dans un mouvement de balancier.

Bien sûr je continue à faire mon dhikr, bien sûr les frères me manquent et j'attends avec impatience la prochaine réunion. Mais il y a un petit côté routine. Je suppose que ça arrive à tout le monde. Disons que je n'ai pas envie de faire des efforts en ce moment. Ni de pratiquer plus.

L'autre jour je parlais du ramadan à mon frère. Il m'a dit "ah bon tu vas le faire ?". Puis "tu n'es pas obligé de le faire tu sais...". Evidemment rien ne m'y oblige. D'ailleurs je fais le malin mais je me doute que je vais avoir un peu de mal. Mais bizarrement je ne vois pas ça comme une contrainte ni comme quelque chose de difficile. Hum on en reparlera d'ici 15 jours.

Aucune obligation. Ca c'est un peu vertigineux... rien ne m'empêche de boire, de pécher si j'en ai envie. Ou d'arrêter de faire mon dhikr. Ou de prier. Bon il faut dire que sur la foi comment dire... j'ai du mal à imaginer la vie après la mort, le paradis, tout ça, pour ne prendre qu'un exemple.

C'est si difficile de parler de la foi, de ce qu'on éprouve. Je crois que je dois mettre la voie à la bonne distance. Je suis encore loin du stade où l'on invoque littéralement tout le temps, où l'on baigne (paraît-il) dans la présence divine. Hum je parle là de choses que je comprends à peine.

Disons pour être plus terre à terre que je suis moins à fond qu'il y a quelques temps. En même temps... je suis dans la voie, pas de doute. Patience.

26.9.05

retour

Alger m'a énormément plu. L'architecture, l'atmosphère, les gens, les bruits... Bon c'est difficile de se faire une idée en aussi peu de temps, mais c'était chouette.

Il y a un truc marrant (je vais me faire "tuer" par mes amis algériens mais tant pis), c'est que les gens semblent avoir un défaut super français mais en pire : dire que tout va mal. Ou plutôt qu'on est mauvais. A chaque fois que j'ai discuté avec quelqu'un, il m'a dit assez vite "que voulez vous ici on ne fait rien de bien" ou un truc du même genre.

En France aussi on a tendance à dénigrer (l'équipe de foot, le gouvernement, le cinéma, etc...). Je dis pas que tout va bien ici ni là bas. C'est juste que j'ai senti plein de tendresse à retrouver ce trait de caractère chez les gens. Mais peut-être est-ce nous qui leur avons piqué ça...

Hum je vais pas me lancer dans les rapports compliqués entre la France et l'Algérie, il y a plein de gens qui font ça très bien. J'ai très envie d'y retourner. Il faut dire que je n'ai pas eu le temps de faire beaucoup de tourisme. J'ai eu des journées très chargées.

Sur le plan spirituel je me sens un peu vide. Beaucoup de mal à faire mon dhikr. Et puis je n'ai parlé de religion avec personne là bas. Je crois bien que ça me manque mais d'un autre côté j'avais emporté le livre du sheikh Ad Darqawi et je n'y ai pas touché. Vivement jeudi.

la porte, épisode XXXII

Ca ne fera rire que les lecteurs réguliers de mon blog, mais ce matin j'ai annoncé en réunion à l'ensemble du service dont je m'occupe que désormais les portes des bureaux seraient ouvertes.

Résultat : la nana qui me cause des soucis (et qui est en cause dans cette histoire ridicule de portes) me fait un mail, avec copie à mon patron (la fourbe !), me disant qu'elle souhaite changer de bureau (sans changer de pièce), puisque "il est désormais interdit de fermer sa porte dans mon service", afin d'échapper aux "nuisances sonores" (sic)... Dieu tout puissant... tout ça pour ça.

La vie du bureau en quelque sorte. Mais bon tout ça finira par s'arranger.

de retour

Revenu d'Alger hier après midi. Plein de boulot, plein de truc pas faciles, je vais être assez occupé aujourd'hui. Tout va bien !

22.9.05

librairie

Quand j'étais allé à Téhéran j'avais eu la surprise de tomber sur un stand d'une librairie canadienne diffusant des livres de maîtres soufis.

Ici rebelote j'ai vu un stand qui représente une librairie bien connue à Paris. Pas celle où j'ai prononcé la shahada, une autre. Toujours est-il qu'on y trouve Al Ghazali, Ibn Arabi et autres. Pas trop eu le temps de discuter avec eux, et puis je euh... représente donc je dois rester discret mais j'ai trouvé que c'était un chouette clin d'oeil.

Je ne sais pas trop si les ouvrages de ce genre sont diffusés ici. J'imagine que c'est assez confidentiel. Faudrait que je me renseigne un peu, mais je ne sais pas trop à qui demander.

sidi et lalla

Hum rien à vois avec mon séjour à Alger mais j'ai pensé à un truc. Je crois que ça gêne pas mal de gens d'origine musulmane pour des raisons variées, mais dans la voie on se donne du sidi pour les hommes et lalla pour les femmes.

Sidi c'est la même racine (je crois) que seyidna (seigneur), donc dans le fond c'est comme s'appeler Monsieur en quelque sorte (monsieur est la contraction de monseigneur). Lors de mon premier voyage à Madagh j'avais discuté avec un Marocain dans l'avion, qui m'avait dit que ça le choquait.

En gros si j'ai bien compris pour lui c'est une appellation honorifique qu'il faudrait réserver au prophète. Mais je suis bien ignorant sur la question. Après tout un Algérien de la voie m'a dit un jour qu'au départ ça le choquait parce qu'il trouvait ça "marocain"... je m'embarrasse pas trop de tout ça.

J'imagine que les lecteurs qui ne connaissent pas la voie et qui lisent ici un commentaire qui dit "bon voyage sidi" sont peut être choqués. Pas grave.

loin et proche

J'ai du mal à mettre par écrit mes impressions d'Alger. Bon je suis pas mal occupé, pour le moment je n'ai pas eu une minute pour faire du tourisme. Alger est une très belle ville. Je vais faire sourire, mais il y a une impression de familiarité vraiment étonnante. Hier soir pour la première fois j'ai eu une impression globale du centre, c'était chouette.

Je suis mort de fatigue. Le bon côté, c'est que du coup il y a pas mal de petits soucis auxquels je ne pense pas du tout. Le mauvais côté, c'est que j'ai ressenti un gros coup de blues, tout le chagrin que j'ai éprouvé il y a quelque temps m'est retombé dessus. Mais ça je dois vivre avec.

Demain je devrais pouvoir me libérer pour faire un peu de tourisme. Je ne sais pas trop par où commencer, mais je serai bien guidé.

Hier soir je suis rentré vers 1 h et demi d'un dîner "protocolaire"... je ne sais pas si c'est l'heure tardive mais il me semble que quand j'ai fait mon dhikr avant de me coucher c'était plus facile que les jours précédents.

Bon et puis il y a toujours ce côté un peu étrange d'être dans un pays musulman incognito en quelque sorte, comme à Téhéran. Les deux chauffeurs de taxi à qui j'ai demandé où se trouvait le tombreau d'Abder Rahmane (un saint dont on m'a parlé) m'ont regardé comme si j'avais fumé, et ça ne leur disait rien de toute façon. Et naturellement je suppose que personne n'imagine ici que je puisse être musulman. Mais ça c'est plutôt marrant tout compte fait.

19.9.05

métaphores et sens cachés

Un commentaire d'une soeur qui vit au Mexique me laisse rêveur... elle explique (j'espère que je ne trahis pas sa pensée) que l'on peut trouver des sens cachés dans ce qu'on lit ou ce qu'on voit des autres, en particulier au sein de la voie. "Vous lire, c'est me lire, vous voir, c'est me voir", écrit-elle.

Elle fait allusion, je crois, au fait que chaque cheminant est un miroir pour les autres. Ce sentiment si étrange que j'éprouve quand je lis certains textes, je crois bien qu'il vient de là. Et ça passe par les aspects les plus mineurs.

J'imagine que même un petit texte idiot sur mes histoires de boulot prend un sens pour quelqu'un qui le lit à la lumière de la voie. De même une remarque ou une phrase que j'entends prend du sens. Mais tout ça est bien difficile à expliquer.

Ces sens cachés sont accessibles à tout le monde j'imagine ; c'est assez fugace : comme ces rêves qu'on a du mal à retenir le matin en s'éveillant. Un lecteur m'avait dit un jour que ce blog est "orienté". L'orientation est un des trucs à la fois très importants et pas simples à saisir dans la voie.

On pourrait comprendre ce sens là : quoique je dise, je ne fais qu'exprimer la voix de la voie en quelque sorte. Hum. Tout ça me dépasse un peu. C'est marrant ça me ramène à ces phrases qui introduisent "Traces de Lumière", sur ce sentiment d'une lumière qu'on perçoit, du souvenir d'un bonheur qu'on cherche à retrouver.

départ pour Alger

Je pars tout à l'heure pour quelques jours à Alger, pour le boulot. Je ne sais pas trop si je pourrai poursuivre le blog de là bas, mais j'essaierai.

On m'a conseillé d'aller visiter la tombe d'Abder Rahmane, un grand saint algérois. Avec un peu de chance je sens que ça va être tout près de mon hôtel. On verra bien sur place.

16.9.05

déjeuner et alcool

Déjeuner avec un vieux copain. Je l'ai croisé il y a pas longtemps, et on a décidé de se voir, mais la fois d'avant c'était il y a... euh... un paquet d'années. Bon les années ne changent pas vraiment les gens. Mais c'était émouvant : c'est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'affection.

Hum. Les retrouvailles comme ça il y a toujours un petit côté bizarre : on ne sait pas s'il faudra attendre à nouveau des années avant de se voir, on ne sait pas trop quoi se dire et en même temps on va à l'essentiel.

Quand je l'ai connu il était désespérément amoureux d'une jeune femme ravissante, je crois bien que j'avais été conquis par la beauté de son sentiment. J'y peux rien : quand je vois un bel amour, ça m'émeut toujours énormément. Aujourd'hui ils sont mariés, ils ont deux enfants. Et lui est toujours le même : très pudique, ayant du mal à manifester ses sentiments.

Forcément il m'a demandé pourquoi / comment j'avais arrêté de boire. Je lui ai servi l'explication que je sors habituellement : je me suis fait peur un soir à une fête, et plutôt que de ralentir j'ai préféré arrêter. J'imagine que je dois passer pour un alcoolique repenti quand je dis ça, alors que dans le fond je ne buvais pas tant que ça.

Mbref quand des gens comptent sur leurs doigts "alors 1 t'as arrêté de fumer, 2 t'as arrêté de boire, et 3 t'es célibataire, hébé...". J'imagine que certains doivent me plaindre. Bon sur le point 3 c'est sûr que j'abonde. Je suis pas super content d'être seul. Mais pour ceux qui ne savent pas que je suis converti, le côté "régime sec" ça doit les impressionner.

On va dire que je goûte un autre vin. Mais comment en parler ?

douceur

Hier soir petite réunion chez moi... bon comme d'habitude ça me donne une douceur et une sérénité difficiles à décrire. Un frère que j'aime énormément, originaire du Mali, participait à la réunion.

Quand on se réunit, on a toujours après les invocations un petit "cours". Je mets les guillemets parce que c'est souvent des questions-réponses. Hier ce frère a juste lu quelques phrases sur le travail spirituel dans la voie : être dans ce monde et mener une vie normale, banale même, pratiquer, fréquenter les gens de la voie.

On a parlé du sirr. Le sirr (secret spirituel) c'est d'après ce que j'en comprends l'énergie spirituelle qui circule dans la voie. Le sheikh diffuse cette énergie en quelque sorte. Le frère malien a dit à un moment "pour moi le sirr c'est tout simplement l'amour". C'est ce qui fait qu'on ressent une joie profonde à cotoyer des gens si différents de soi.

Il nous a raconté comment il a connu la voie. Il a assisté à une conférence de Faouzi Skali, et là, il a senti qu'il se passait quelque chose. Je me suis bien marré ; il nous a dit qu'il était sans doute plus intelligent alors qu'aujourd'hui. En reprenant ses notes de ce jour là il a constaté que tout y était déjà : le dhikr, le sheikh, l'amour des frères.

Lui et un autre frère qui l'accompagnait ce jour là sont bien représentatifs de ces gens nés dans des familles musulmanes, et qui au premier abord se disent parfois "qu'est-ce que c'est que ces fous" ou "mais non ce n'est pas ça l'islam" la première fois qu'ils approchent la voie.

La voie s'inscrit complètement dans l'islam. Simplement pour un musulman il y a parfois des préjugés. Apparemment c'est le coeur qui décide : si ces frères reviennent sur leurs préjugés initiaux, c'est qu'il doit se passer quelque chose.

Et je ne compte plus les gens qui m'ont dit que la pratique leur paraît plus douce et plus légère alors que c'était parfois une corvée "avant". Hum c'est encore un vaste sujet.

Hier soir en tout cas j'ai senti beaucoup de paix. Ca fait du bien.

15.9.05

olé

Marrant. Ce midi ma mère m'a appelé elle passait dans le coin de mon bureau et on a bu un café. Je lui ai parlé de sujets un peu sérieux, puis je lui ai dit en rigolant que le jugement de ma vieille histoire de prud'hommes était aujourd'hui.

Ca fait quasiment 4 ans que ça traîne cette histoire, et j'ai fait une croix dessus. C'est long, y a un nombre pas croyable d'étapes, le truc a été renvoyé plusieurs fois, puis il y a eu 2 juges pour et 2 contre donc c'est passé à une autre juridiction... la justice quoi.

Au départ j'ai attaqué mon ancienne boîte parce qu'elle m'a viré sans aucune indemnité. Bon je vais pas m'étendre là dessus. Mais j'en ai parlé à ma mère en me marrant. Après tout ce temps, et vu comment ça s'est passé, j'ai fini par me dire que j'aurais jamais rien. Il y a 2 ans j'en attendais des sous. Maintenant je veux juste que ça se termine, pour fermer ça dans ma tête.

Paf. Mon avocate vient d'appeler : on a gagné. Je vais toucher des sous ! Croyez-le ou non mais après que ça m'ait pas mal miné j'avais vraiment totalement sorti ça de ma tête. Bon c'est que de l'argent mais c'est pas si mal. Bon y aura peut-être encore appel... j'ai pas les sous sur mon compte pour le moment, et puis c'est pas des mille et des cents. Mais ça fait drôle.

Quand je pense à combien j'ai pu maudire mon avocate à une époque... je l'inviterai au restau.

La justice... je viens de rappeler mon avocate pour avoir des détails : il faut maintenant attendre que le jugement soit écrit et imprimé, ce qui peut prendre... plusieurs mois ! C'est con mais ça me donne surtout envie de me marrer.

de plus en plus fun

Maintenant on parle carrément d'avocats avec le psychopathe ! Ca commence à vraiment m'énerver. En plus ça n'améliore pas mon "rendement spirituel" (hou le vilain concept !). J'ai du mal à me concentrer pour les pratiques ces jours ci.

Quoique. Ce matin c'était pas si mal. Et je sens que dans ces histoires à la noix me retirer un peu du monde ça me ferait du bien. On dit souvent que la voie apprend à être à la fois pleinement engagé dans les affaires de ce monde et extérieur, ou plutôt ailleurs. En contemplation. Evidemment tout ça est plus facile à dire qu'à faire.

Ce refuge est par moments insaisissable, et par moments on sent pendant le dhikr qu'on le touche du doigt... c'est vraiment difficile à expliquer. Hum le jour où je comprendrai ce que c'est que l'orientation...

14.9.05

boulot

Hum... je commence à savoir trop de choses que je devrais pas savoir sur les gens de mon boulot. Pas facile. Et j'ai toujours pas réglé le problème du psychopathe.

Va falloir se retrousser les manches.

un signe ?

Marrant je viens de vérifier mon billet d'avion pour Alger (hum il y a quelqu'un qui s'occupe de ça dans ma boîte, je ne l'ai pas pris moi-même). Et là surprise : j'avais demandé un retour dimanche, et j'ai un billet avec retour vendredi... On va changer ça mais c'est marrant. Que se serait-il passé si je n'avais pas vérifié ? Est-ce un signe ? Bof. Je voyais des signes partout à une époque, faudrait pas que ça me reprenne.

Enfin quand même... samedi par exemple je suis tombé pile poil sur la personne que j'avais le moins envie de voir à ce moment là. Si ça c'est du hasard...

Par ailleurs j'ai reparlé avec une hôtesse de l'air avec qui j'avais discuté dans mon vol vers Téhéran en avril. Elle m'avais pas mal bluffé par sa "clairvoyance" : elle avait deviné (Dieu seul sait comment) que j'ai un frère jumeau, que j'ai eu des années d'avance au lycée, et d'autres choses.

J'ai parlé de ça avec mon ami "sceptique", il m'a dit "ah bon elle connaît ton frère ?". Pas possible que quelqu'un devine des choses pareilles pour lui. C'est forcément qu'elle connaît mon frère. Ca m'a fait marrer comme d'habitude. Bon qu'on ne se trompe pas : c'est un ami que j'aime de tout mon coeur.

blogs dans la voie

On m'a signalé deux blogs de soeurs de la voie, une au Mexique (c'est en espagnol) et une au Maroc... Je vais les ajouter dans la liste de liens à droite (où il faut que je fasse un peu de ménage...).

J'ai déjà parlé du côté international assez euh impressionnant... bonne lecture !

13.9.05

chouette article

Un chouette article sur l'emir Abd el Kader, écrit par Eric Geoffroy. Abd el Kader... j'ai déjà parlé plein de fois de ses écrits spirituels (un peu trop élevés pour moi mais si beaux...).

Eric Geoffroy est un des meilleurs "passeurs" sur le soufisme en France. Il n'est pas dans la tariqa à laquelle je suis rattaché, mais dans une voie cousine on va dire. Je crois bien que le premier livre que j'ai lu sur le soufisme était de lui.

les hauts et les bas

Bizarre. Pas trop le moral depuis 2 ou 3 jours. J'ai pourtant passé de très bons moments ce week end, et j'ai eu des bonnes nouvelles d'un proche. Mais bon. Disons qu'il y a des hauts et des bas.

Je vais m'accrocher à mon chapelet selon la formule consacrée.

rencontre

Aujourd'hui je devais appeler un frère que je ne vois pas souvent pour régler un truc de "cuisine" interne à la voie, rien de bien particulier mais je pensais l'appeler après déjeuner. Et paf je suis tombé sur lui dans la rue.

On va dire que c'est une coïncidence. Ou alors que c'est autre chose... je ne sais pas trop. C'était assez marrant quoi qu'il en soit. Inutile de dire que c'est la première fois en un an que je le croise "par hasard", et que c'est aussi la première fois que j'ai à l'appeler justement le même jour à la même heure.

12.9.05

hasard ?

Naturellement on peut y voir un hasard. La semaine dernière je m'interrogeais sur l'humilité (sujet casse-gueule s'il en est). Et paf ce week end dans un contexte familial j'ai pu mesurer certaines choses.

Ca vous est déjà arrivé de faire un truc bien, puis que quelques temps après on félicite quelqu'un d'autre à votre place ? C'est ce que j'ai vécu ce week end. Impossible de me plaindre : la personne qui a reçu les lauriers à ma place n'y est pour rien et c'est quelqu'un que j'aime.

N'empêche que ça m'a poursuivi après. Le pire c'est que c'était pour un petit truc ; personne d'autre n'a dû y prêter attention. Et moi je me disais "c'est injuste c'est moi qui ai fait ce truc bien c'est moi qui devrais être remercié".

Hum. Allez donc parler d'humilité après ça. Quoique. Je suppose qu'on a tous besoin de reconnaissance. Mais bon par rapport à toutes les belles paroles qui disent qu'on ne doit pas attendre de récompense pour ses bonnes actions, je sens que j'ai carrément du chemin à faire.

Un peu comme quelqu'un qui ferait un cadeau et qui serait furieux parce qu'on a oublié de lui dire merci. Pourquoi faire un cadeau dans ce cas ? Grmf... faut que j'y réfléchisse.

9.9.05

humilité

Les gens qui me connaissent (soit en vrai soit par la lecture du blog) savent que l'humilité n'est pas euh... ma qualité première. C'est hyper compliqué l'humilité en plus : dire "je suis un gros nase, je suis un nul" ce n'est pas être humble.

Hier on a eu une petite réunion "du jeudi" chez moi. Quel bonheur. En plus il y avait un "petit nouveau", j'espère qu'il reviendra. Un frère qui était là a rappelé une image sur l'humilité. C'est bizarre je l'ai déjà entendue plein de fois mais faut croire que ça imprime pas.

Ca dit que les bienfaits spirituels sont comme l'eau d'un ruisseau ; il faut se pencher pour boire.

C'est difficile à saisir. Encore une fois je crois pas qu'être humble c'est être critique envers soi-même, ni ne voir que ses défauts, ni minimiser ses qualités.

Hum je suppose que j'y verrai plus clair avec le temps.

encore le sheikh Al Dabbagh

Une lectrice me signale (pour les anglophones) un extrait du livre Paroles d'or dont je parlais il y a quelques jours. C'est ici.

C'est marrant c'est justement le passage qui m'a plus qu'impressionné où il raconte son illumination. C'est euh... je laisse le lecteur se faire son idée.

dessin et voiles

Cette semaine j'ai déjeuné avec une amie qui est - entre autre talents - une graphiste émérite. On n'a pas parlé de graphisme, mais plutôt de spiritualité (tiens donc). A un moment je crois qu'on parlait de la façon dont on perçoit ou pas des choses à l'intérieur des gens.

Elle a commencé à me parler du dessin. Qu'elle me pardonne j'espère que je ne trahis pas ce qu'elle m'en a dit. Quand elle a appris à dessiner, elle a compris ou senti quelque chose au bout d'un certain temps. La façon dont elle en parlait était très touchante : elle en parlait comme d'une révélation ou d'une expérience intérieure.

Ce qu'elle m'a expliqué c'est que quand on dessine s'interpose entre soi et la réalité un filtre. Habitudes, préjugés, idées préconçues, tout ça fait qu'on ne peut pas dessiner les choses telles qu'elles sont en quelque sorte. Hum je suis pas sûr de bien rendre compte de ce qu'elle m'a dit. Et je vais pas entrer dans un débat sur la réalité, le regard, l'interprétation de l'artiste etc...

Ce que j'ai trouvé génial en revanche c'est qu'elle m'a expliqué qu'au bout d'un moment elle a commencé à voir les choses de sorte qu'elle pouvait les dessiner telles qu'elles sont. Je ne disais rien mais je ne pouvais pas m'empêcher de faire le parallèle avec les dévoilements dont on parle souvent dans la voie. En quelque sorte elle me disait que son regard (de dessinatrice) a commencé à percevoir disons l'essence des choses.

Elle m'a dit "à un moment, quand j'ai commencé à ressentir ça, j'avais l'impression que tout ce que je voyais me parlait". Hum. J'ai pensé à ce que m'avait raconté une soeur il y a longtemps : cette soeur a eu pendant un moment un hâl (un état spirituel) qui faisait qu'elle avait l'impression que Dieu lui parlait dans chaque chose, dans chaque être qu'elle croisait.

Il y a aussi cette histoire fameuse du disciple qui s'écrie "Huwa !" (c'est Lui !) à chaque fois qu'il voit un arbre, un caillou,... et même un cochon.

Pour revenir à mon amie, cette façon de décrire la façon dont son regard s'est ouvert et dont tout ce qu'elle voyait a changé m'a beaucoup ému. Mais je dois être sensible.

8.9.05

l'instant présent

J'ai pas résisté à la tentation de tirer au sort un aphorisme. Ca donne ça pour aujourd'hui :
"Parfait ignorant est celui qui veut qu'à l'instant présent advienne autre chose que ce que Dieu y manifeste."
Etonnant non ? Je serais bien en peine de commenter ça. Ca me rappelle une phrase d'Al Ghazali (me semble-t-il) qui dit en gros que le monde tel que nous le vivons en cet instant est le plus parfait des mondes possibles. En effet puisque Dieu a tout fait il ne peut pas y avoir en cet instant de monde meilleur.

J'insiste sur le "en cet instant" et sur l'instant présent parce que c'est la seule façon pour moi de comprendre ces phrases. Al Ghazali se place d'un point de vue strictement "logique". Naturellement quand on voit les horreurs de ce monde tout ça est difficile à avaler. Hum je suis pas très clair.

Je crois qu'il y a deux idées distinctes. D'une part le monde en cette seconde ne peut pas être différent. Mais ça ne nous empêche pas d'y oeuvrer. Hum comme d'habitude quand j'essaye d'expliquer ce que je comprends d'une phrase d'un grand maître je n'arrive qu'à dire plus mal et de façon plus compliquée ce qu'il exprime en une ligne.

Dans la phrase d'Ibn Ata Allah tous les mots comptent : ignorant se réfère à la connaissance divine, le seul savoir qui vaille à ses yeux ; il fait allusion à la volonté (un de ses ouvrages s'appelle L'abandon de la volonté propre...).

Tout ça donne à réfléchir... mais si j'étais capable de comprendre le sens profond de ces phrases ça se saurait.

Alger

Dans une dizaine de jours je pars une semaine à Alger pour le boulot. Décidément je pars que dans des pays musulmans on dirait. Je me plains pas hein. En fait je suis super content. Bon faudra que je sois discret. Je vais être avec des collègues, c'est pas comme si j'y allais en vacances.

Alger la blanche, etc... en fait apparemment c'est une ville pas facile, avec plein d'embouteillages, des gens qui conduisent comme à Rome etc... Je m'attends pas à grand chose sur le plan euh disons spirituel. Mais sait-on jamais.

7.9.05

lecture du Coran

Je reviens à un sujet plus sérieux. Je ne sais pas trop par quel bout prendre tout ça, donc je vais commencer par un truc que m'a raconté un frère. On parlait de Michel Onfray, un philosophe qui a eu un grand succès cette année avec son livre "Traité d'athéologie". J'avoue que je ne l'ai pas lu, j'en parlais à ce frère pour des raisons professionnelles.

J'ai pas trop d'idées sur M. Onfray. Je suppose que son côté "philosophe médiatique" m'irrite un peu. Voilà l'anecdote que ce frère m'a racontée.

Lors d'un débat télévisé où il était là pour faire la promo de son livre, il a commencé à parler du Coran en disant "je connais le Coran, je l'ai lu, je sais ce qu'il y a dedans, il y a des appels à la haine etc...".

Un journaliste algérien était présent sur le plateau. Je crois que c'est l'auteur d'un livre enquête sur les réseaux terroristes "islamistes". Il a répondu à M. Onfray en lui disant ceci : "vous lisez le Coran littéralement, exactement comme le font les intégristes. Le Coran ça s'apprend avec des gens qui savent, il y a des siècles de science, on n'approche pas un texte pareil sans se faire guider."

Je ne sais pas exactement s'il a ajouté autre chose, mais du coup M. Onfray n'a plus rien dit de toute l'émission. C'est clair qu'il y a des passages assez violents dans le Coran. Mais c'est vrai que les seuls à prendre le texte au pied de la lettre sont les intégristes d'une part et ce que je suis bien obligé d'appeler les islamophobes de l'autre. Je ne classe pas M. Onfray parmi les islamophobes : apparemment lors de ce débat l'argument a porté, peut-être que ça lui a donné à réfléchir.

Attention : je ne dénie à personne le droit de donner son avis sur l'islam et sur le Coran. C'est juste que les gens qui disent "lisez le verset X de la sourate Y ça dit qu'il faut tuer les chrétiens et les juifs" me semblent à côté de la plaque. Je suis mal à l'aise avec le concept d'islamophobie, mais faute d'autre mot...

Hum je suis bien ignorant pour parler de tout ça.

de moins en moins soufi

Ca fera au moins rigoler un pote à moi qui partage mon goût pour les comédies américaines des années 80. Si quelqu'un parmi mes lecteurs a vu Ferris Bueller's Day Off il verra ce que je veux dire.

Je pensais à ce film et je me marrais tout seul ; ensuite j'ai cherché sur IMDB la fiche d'un autre film de la grande époque, L'Homme aux Deux Cerveaux avec Steve Martin. Comme IMDB est un site très bien fait, il y a quelques répliques cultes du film.

Ca fait 10 minutes que je rigole comme un idiot derrière mon bureau. Une de mes préférées c'est ça : le héros, chirurgien du cerveau, est interviewé par un journaliste.

Dr Michael Hfuhruhurr : Would you read that last bit back to me? I'm afraid it might make me sound pompous to your readers.

Journalist : 'My brilliant research in brain transplantation is unsurpassed, and will probably make my name live beyond eternity'.

Dr Michael Hfuhruhurr : Take out the 'probably'.
C'est con mais ça me fait rigoler.

lecture incroyable

J'ai commencé la lecture d'un livre qui s'annonce pas croyable. Ca s'appelle paroles d'or du sheikh Al Dabbagh. Ce sheikh a vécu à Fès à la fin du 17ème siècle. Il était illettré, mais apparemment il a été le pôle de son temps.

Je viens de commencer. Le récit de son "ouverture" c'est à dire la première fois où il reçoit en quelque sorte une illumination est carrément à tomber par terre : c'est à la fois très fort et raconté comme s'il disait "je me suis levé puis j'ai fait ma toilette".

Hum. J'y reviendrai.

mauvais oeil

J'y connais rien dans ce domaine... DP parle de ça dans un de ses billets, en conseillant de s'écarter au plus vite de tout ce qui peut avoir une influence négative.

C'est marrant ça m'a fait penser tout de suite à deux trucs. D'une part le type que je connais avec qui je me suis fâché samedi. Il se trouve qu'à chaque fois que je le vois je m'énerve. Peut-être que je devrais l'éviter désormais.

Ca m'a surtout refait penser à un vieux truc. Il y a des années, mon frangin a récupéré (je sais plus trop où) une bague, qu'il a portée pendant quelques temps. Je ne sais pas du tout s'il lui est arrivé des ennuis pendant la période où il l'a portée, mais un jour il a rencontré quelqu'un de euh... sensitif on va dire qui lui a conseillé de se débarrasser au plus vite de la bague.

A l'époque quand il m'avait parlé de ça j'avais trouvé (mais c'est peut-être une suggestion de l'esprit) qu'effectivement sa bague avait un côté pas net. Bon moi et les bagues... mais ça c'est une autre histoire.

Peut-être que cette bague avait le mauvais oeil. En tout cas mon frère ne s'était pas fait prier. Il l'avait enlevée définitivement.

J'ai ressenti des trucs bizarres aussi il y a trois ans en visitant une exposition de statuettes africaines. Il y avait une statue qui m'avait carrément fait peur. Bon je suis pas en train de refaire la momie de Rascar Capac dans Tintin (les sept boules de cristal), c'est juste un sentiment de malaise que j'ai éprouvé.

6.9.05

régler les problèmes

Bien sûr "tout est dans la ilaha illa Llah", comme on le dit souvent dans la voie (je rappelle que ça veut dire "Il n'y a de Dieu que Dieu"). On veut dire par là que l'invocation, le dhikr, permet à la longue de répondre aux questions qu'on se pose, de cheminer.

Mais ça ne règle pas les problèmes au quotidien. Si j'ai un souci d'appartement, ou (tiens que c'est bizarre que je pense à cet exemple) un psychopathe qui me pourchasse au boulot, le dhikr n'y fera rien.

Ou plutôt le dhikr m'aidera sans doute à relativiser, à ne pas me laisser entraîner dans une mauvaise direction, à distinguer l'essentiel de l'accessoire, etc...

N'empêche que le psychopathe il va falloir que je me le cogne. En d'autres termes la voie ne dispense pas d'affronter les problèmes, au contraire.

Hum j'ai l'impression de débiter des banalités. Pas grave. J'ai pas mal discuté avec un frère qui est, dans son boulot, souvent aux prises avec des luttes de pouvoir. Du coup il se demande comment ne pas se laisser "bouffer" par ces luttes. Comment éviter d'être pollué par ça... pas facile.

Je crois que j'en ai déjà parlé mais un grand soufi a dit que quand on nettoie l'ego de toutes ses impuretés, la dernière chose qui part c'est la volonté de pouvoir. Pas croyable non ?

nouvelles du Mali

Le frère qui est en Afrique actuellement (celui dont le chapelet a "brûlé" la main d'un pickpocket à Dakar) m'a envoyé des nouvelles du Mali. Il a participé à une réunion de la voie à Bamako.

Au mois d'août au Maroc on avait rencontré certains membres maliens de la tariqa. A cette occasion on m'avait raconté des histoires insensées, mais bon ça je commence à avoir l'habitude.

J'étais allé au Mali il y a 4 ans en vacances, en famille. L'idée d'y retourner aujourd'hui me ferait tout drôle. Un peu comme pour le Sénégal. On avait voyagé le long du fleuve Niger, et dans les minuscules villages où on s'arrêtait, il y avait à chaque fois une mosquée en terre...

Pas de visite : de même à Djenné, une ville magnifique, on ne visite pas la grande mosquée. A moins d'être musulman. J'avais trouvé ça naturel de ne pas pouvoir visiter. Je n'entre pas ici dans le débat sur est-ce bien ou pas d'interdire l'entrée aux non-musulmans, ça ne vaut que pour les mosquées que j'avais vues là bas (après tout la grande mosquée de Paris se visite...).

Simplement ça me fait drôle de me dire que si j'y retournais j'irais peut-être à la mosquée. Pas pour visiter. Juste prier. Bon dans un tout petit village comme il y en a le long du fleuve ça ferait peut-être un effet bizarre aux gens de voir un touriste blanc entrer dans leur petite mosquée.

Je ne crois pas être dans un trip "tourisme religieux" en parlant de ça. Quoique. J'en sais trop rien.

5.9.05

colère samedi

Bon je commence à me dire que je suis décidément un peu trop souvent en colère ces temps ci. Mais bref... on va dire que c'est ma nature. Ou que c'est le stress du boulot. Ou des trucs personnels que je digère pas. Ou encore l'effet du dhikr.

Samedi j'étais abasourdi après avoir lu le dossier de Libé sur Katrina. J'ai discuté avec une connaissance, un type avec qui je parle de temps en temps. On a parlé de ça, et à un moment il m'a dit "c'est quand même bizarre tu ne trouves pas ? Il n'y a que des Noirs ! Je me demande s'ils n'ont pas un truc dans leur caractère qui fait qu'ils ne se battent pas pour s'en sortir".

Je lui ai demandé de préciser, et malheureusement j'avais bien entendu. J'ai commencé par lui expliquer que s'il n'était resté presque que des Noirs à la Nouvelle Orléans c'est parce que seuls les plus pauvres sont restés, et qu'il se trouve malheureusement que la plupart des pauvres sont noirs dans cette ville.

Puis je lui ai expliqué que dans le Mississipi, ou ailleurs en Louisiane, ou ailleurs aux Etats Unis, il y a aussi plein de pauvres qui sont blancs. Bref que c'est un problème de pauvreté et pas de couleur de peau.

Mais rien à faire, il a continué. Je ne sais pas ce qui m'a le plus mis en colère : ce qu'il m'a dit ou le fait que ça vienne de quelqu'un que je trouvais sympa jusque là. Je suis parti fou furieux. Peut-être que si on gratte, j'ai moi aussi des préjugés racistes, je ne sais pas trop. Mais là j'étais vraiment super choqué.

Le soir il y avait une réunion à la zaouia. Pendant la moitié au moins j'étais encore plein de colère, je pensais à tout ça, et je n'arrivais pas à me concentrer. Et puis paf : à un moment c'est parti d'un coup. Je ne saurais pas l'expliquer. Mais du coup à la fin quand on chante j'étais super heureux.

Bon j'aime chanter, et je suis toujours content quand on chante à la fin des réunions. Mais là j'avais l'impression d'être sur un tapis volant. L'amour toujours... ce qu'on appelle la mahabba, c'est à dire l'amour qui circule entre frères.

glace à la fraise

J'ai discuté longtemps samedi soir avec un frère que je n'avais pas vu depuis longtemps. C'est quelqu'un euh... disons qu'il "goûte", pas de doute là dessus. Il a un tel amour en lui...

A un moment je lui ai parlé d'un témoignage que j'ai lu sur un blog anglophone. Quelqu'un qui est dans une autre voie, et qui explique que le premier "exercice" qu'on lui a donné à faire pour cheminer, c'est de passer 40 jours sans rater une prière et sans se mettre en colère.

S'il rate, il faut recommencer à zéro. Le blogueur anglophone explique qu'il se sent pas trop bien parce qu'il n'y est pas arrivé alors que ça fait presque un an qu'il est dans sa voie.

J'ai déjà parlé ici de la différence entre les voies de beauté (jamal) et de majesté (jalal) ; en gros jalal c'est une voie où il faut avancer par des épreuves rigoureuses dès le début. Je ne fais pas de jugement de valeur sur les différentes voies, et dans le fond dans notre voie il y a des gens tellement rigoureux que ça m'impressionne.

Mais pour revenir à ma discussion de samedi soir, quand j'ai parlé de ça avec ce frère il s'est marré et m'a dit "le pauvre chez eux ils n'ont pas de glace à la fraise avec de la crème chantilly". Difficile de dire ce que c'est que goûter, j'ai déjà tourné et retourné le problème plein de fois sans y parvenir.

Mais c'était une façon très imagée de me dire que dans la voie on a la chance incroyable d'éprouver un amour très fort dès le début, sans avoir à le "mériter" par des épreuves. Je fais pas le malin : si je devais faire le coup des 40 jours, je n'y arriverais pas. Disons que dans notre voie on chemine différemment.

chapelet à Dakar

Des nouvelles du frère qui est parti avec moi au Maroc (celui qui habite en Angleterre). Il est actuellement en mission en Afrique, et il a passé quelques jours à Dakar. Ca me fait super plaisir de savoir qu'il a passé un peu de temps là bas.

Il a été victime d'un truc très classique là bas (c'est pas une spécialité du coin mais ça m'est déjà arrivé et je ne suis pas le seul), une "attaque" de pickpockets.

En gros à Dakar il y a deux embrouilles à éviter : ça et les types qui commencent à discuter puis qui proposent un cadeau en demandant en échange votre montre ou vos lunettes de soleil. C'est archi connu, suffit de faire attention.

Il y a très longtemps, j'étais là bas avec un ami, qui avait été victime sous mes yeux d'un couple de pickpockets. L'un bouscule, l'autre prend dans la poche. On avait gueulé, et du coup c'est tout juste si les pickpockets s'étaient pas fait lyncher par des passants. Mon ami avait récupéré son portefeuille.

Pour revenir à ce frère, il a été bousculé par la droite pendant que le pickpocket mettait la main dans sa poche gauche. Et qu'y avait-il dans cette poche ? Son chapelet ! Du coup les deux types se sont immédiatement écartés et sont repartis tout penauds une fois la surprise passée.

Allahou akbar comme on dit. Le pickpocket n'a même pas sorti le chapelet. Il l'a touché et s'est arrêté là. Marrant.

aphorisme et psychopathe

Un lecteur me demande de citer ici le hikma 238 d'Ibn Ata Allah. Le voici :

"Il ne t'a tourmenté par l'intermédiaire des hommes qu'afin que tu ne te reposes pas tranquillement sur eux. Il a voulu que les tracas t'éloignent de toute chose afin que rien ne te distraie de Lui."

Ce lecteur fait un clin d'oeil à mes tracas avec le Vil Fourbe Informaticien Psychopathe naturellement. C'est marrant (coïncidence ?) mais ça m'amène à un sujet dont je voulais parler aujourd'hui, sur ma journée de samedi entre colère et amour.

Pour revenir à cet aphorisme hélas je ne suis pas encore suffisamment sage pour que ces tracas m'éloignent de toute chose. Enfin... c'est bizarre : dans un sens je suis de plus en plus furieux contre le psycho, et je me dis que je ne peux pas laisser passer ça, et par moments je m'en moque un peu. Le juste comportement doit être entre les deux.

Merci à mon lecteur bienveillant quoi qu'il en soit.

2.9.05

sur le front

Pendant ce temps...

Toujours pas de nouvelles du Vil Fourbe Informaticien. Je crois que je vais avoir une explication avec lui dès que ses nerfs le permettront. Je suis outré à l'idée qu'il a répandu des calomnies sur moi avant même que je ne prenne mon poste. Mbref faudra que ça se règle tout ça.

La nana avec qui ça se passe difficilement dans mon équipe est à l'autre bout du monde, et est tombée malade. Demain j'aurai sans doute à organiser son rapatriement sanitaire. Je crois bien que je suis plus inquiet pour elle qu'autre chose (même si apparemment ce n'est pas très grave).

Pour des raisons longues à expliquer alors que mon boss est avec elle je me retrouve à faire la liaison depuis Paris... pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Bref la vie de bureau quoi...

un petit pour la route

Un petit hikma (aphorisme)... décidément ce tirage "au hasard" dans le logiciel qu'on m'a donné me plaît bien.

Accrochez vous :

"Si tes débuts sont lumineux, la fin le sera également."

Hébé... Je sais pas trop quoi dire. Souvent quand je lis un texte "spirituel" ça me plonge dans un drôle d'état où je ne suis pas sûr de bien comprendre mais où ça me parle.

De même quand je parle avec mon ami médecin qui connaît bien la spiritualité, il me dit parfois des trucs un peu à l'emporte pièce, que je comprends mal mais dont je sens confusément que ça s'imprime quelque part en moi. C'est lui qui m'avait dit il y a longtemps "vous êtes un amoureux du vide".

Je ne le compare pas aux maîtres soufis. C'est juste cette sensation si étrange d'un message qu'on ne comprend pas avec la raison.

Des débuts lumineux... la première fois que j'ai croisé des gens de la tariqa j'ai eu l'impression qu'il y avait une lumière en eux. Mais c'est peut-être mon cerveau qui m'envoyait des illusions.

Je doute, j'ai douté et je douterai encore. De ma foi. De mes intentions. De ma sincérité. La première fois que DP a laissé un commentaire ici, c'était pour s'étonner que je parle d'intention. Je n'en sais toujours pas beaucoup plus là dessus.

C'est pas croyable... cet aphorisme m'a plongé dans un de ces états... on se réveille !

solitudes

J'ai reçu ces jours ci un mail très émouvant d'une soeur qui vit dans un pays lointain. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas d'en parler ici. Elle a trouvé (Dieu seul sait comment !) mon site, et du coup elle m'a écrit pour me dire que la voie, que les gens de la voie lui manquent.

Il faut dire qu'elle est la seule personne de la tariqa dans son pays ! J'ai déjà parlé ici d'un frère roumain qui est dans un cas similaire. Sauf que lui est moins loin, il peut venir en France, aller au Maroc assez facilement.

N'empêche que ça doit être très dur pour lui aussi. Entretenir la petite flamme en étant seul... pour moi c'est beaucoup plus facile : je n'ai aucun effort à faire pour voir des gens de la voie.

Il y avait aussi ce frère d'Afrique du Sud que j'avais rencontré en avril. Je ne sais pas s'il y a un groupe à présent... mais je crois bien qu'il y a beaucoup de villes dans le monde où la tariqa est représentée par une seule personne. Quand on mesure l'apport des réunions en groupe, je les admire.

Mais bon peut-être que dans 5 ans ils seront tous entourés. On verra bien. Après tout cette voie ne comptait que 40 disciples il y a 50 ans. Je ne sais pas moi-même où j'en serai dans un an, donc j'aurais du mal à avoir un avis sur où en sera la voie.

Mais il y a quelque chose dans un truc qui fait qu'à 10 ou 20 000 km quelqu'un se sent appartenir à cette voie.

le guide spirituel

Je vais pas faire un cours sur l'importance d'un guide spirituel pour cheminer, la littérature est suffisamment abondante sur le sujet et chacun peut se faire sa propre idée sur le sujet. Un frère réunionnais (qui n'est pas dans notre tariqa je crois) a écrit un beau texte à ce sujet.

Il y a bien sûr cette fameuse citation d'un grand maître (je ne sais plus qui mais je vais chercher) qui dit "qui chemine sans maître a shaytan pour maître". Shaytan c'est le diable, mais c'est aussi dans un sens métaphorique l'égo et tous les pièges qu'il peut nous tendre.

Ce que j'en comprends c'est que le cheminement spirituel est tellement semé d'embûches qu'il est très difficile de s'en sortir seul.

Bon on me dira que je n'en sais rien, puisque je n'ai pas essayé de cheminer seul. Et je ne juge pas ceux qui font ce choix. Quand je vois la diversité des chemins qui ont amené les gens dans la voie que je suis, il y a quand même un côté dingue. Certains ont connu la voie 15 ans avant d'y entrer.

Je connais un frère qui a passé des années à lire des bouquins, qui s'était bricolé ses propres invocations, avant de décider de faire le choix de suivre l'enseignement d'un guide. Chacun son chemin j'imagine.

D'ailleurs il y a un truc marrant dans la voie : à chaque fois que je demande à quelqu'un comment il a rejoint la tariqa, il commence par dire "ah moi c'est une longue histoire". Et naturellement je suis le premier à répondre ça.

réunion de rentrée

Hier soir petite réunion chez moi, à 5. J'attendais ça avec le sourire. Je vais peut-être faire un aparté : on se réunit avant tout pour invoquer, et le fait qu'on s'entende bien vient en plus en quelque sorte.

On dit dans la voie que le coeur reste "chaud" si on fait les pratiques individuelles et qu'on assiste à des réunions. Il suffit d'ailleurs d'être deux pour se réunir (il y a un hadith je crois qui dit que si deux croyants se réunissent pour invoquer Dieu, Il "fera" le troisième, et ainsi de suite).

Je me souviendrai toute ma vie d'un jour où on avait programmé une réunion chez moi, et où personne n'était venu (empêchements divers et variés pour les 3 personnes qui devaient venir). Je m'apprêtais à passer la soirée seul quand un frère est arrivé, complètement échevelé, après avoir traversé la moitié de Paris en vélo sous la pluie...

Il y a ainsi des frères dans la voie pour qui le compagnonnage est si important qu'ils sont prêts à tout pour passer ne serait-ce qu'un quart d'heure avec un autre frère.

Quoi qu'il en soit il suffisait de voir hier le sourire de ceux qui avaient été "privés" de réunions pendant plus d'un mois pour voir à quel point ça peut manquer. On n'était pas juste contents de se retrouver comme de vieux amis, il y a autre chose je crois.

Ca me fait penser qu'il faut que j'écrive un truc sur les gens qui cheminent seuls... j'y reviendrai.

Chaque groupe a une "couleur" un peu différente, même si je pense qu'on doit ressentir la même chose où qu'on soit dans la voie. Le frère qui est parti vivre en Angleterre me raconte qu'il assiste à des réunions dans un groupe à 95 % d'origine pakistanaise. Et qu'on y ressent la même chose qu'à Paris. Même si chacun trouvera le groupe où il se sent le plus confortable.

Drôle de voie...

1.9.05

oubli et araignée

Je sais que ça va paraître bête... ce matin en arrivant au bureau je me suis aperçu que j'avais oublié mon chapelet à la maison. Depuis qu'un frère ivoirien m'a dit il y a quelques mois "un faqir sans son chapelet c'est comme un guerrier sans son fusil !" je m'étais habitué à l'avoir tout le temps sur moi.

Hum. C'est qu'un bout de ficelle avec des grains en bois. N'empêche que je me suis senti tout nu l'espace d'un moment. Que ça soit clair : c'est pas comme une sorte de talisman. Et je ne m'en sers que pour le dhikr.

Etrangement ce matin j'étais plutôt concentré pendant les invocations. C'est toujours aussi difficile à décrire. Toujours est-il que visiblement j'étais moins concentré au moment de mettre mes affaires dans mes poches !

En tournant la tête j'aperçois à l'instant une minuscule araignée au bout d'un fil accroché à la lampe de mon bureau... il y a quelques temps je l'aurais balayée ou écrasée. Pour les non-musulmans un minimum d'explication : dans la vie du prophète, il y a un épisode fameux où, poursuivi par des ennemis, il se cache dans une caverne. Une araignée providentielle tisse sa toile devant l'entrée de la caverne, de sorte que les ennemis, en passant, pensent qu'il ne peut y avoir personne à l'intérieur.

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