30.11.05

pas facile

Hum pas trop de blog aujourd'hui. Grosse migraine + plein de boulot. Peut-être plus tard.

29.11.05

déjeuner et foi

Hier j'ai déjeuné avec un frère dont j'apprécie la vision et la pudeur qu'il a par rapport à la tariqa. Je lui ai fait part des questions que je me pose, de cette question "est-ce que je crois en Dieu" que je me pose parfois.

Sa réponse m'a pas mal fait réfléchir. Il m'a dit en substance qu'il ne se pose jamais cette question. Il a ajouté (je cite de mémoire) "je ne crois absolument pas en l'individu en tant que tel, donc ça répond à la question". Hum c'est un peu métaphysique tout ça.

En gros (si je comprends), il n'y a pas de place pour la volonté propre. Donc il y a forcément quelque chose qui nous dépasse. J'espère que je ne trahis pas ce qu'il m'a dit.

J'imagine qu'il y a des gens pour qui tout ça est beaucoup plus simple. Ce frère a une approche presque orientale si j'ose dire. On en revient à l'amour du vide dont j'ai beaucoup parlé ici.

On a parlé aussi de l'islam. Pour certains dans la tariqa, l'islam est venu en second en quelque sorte : ils ont trouvé c'était là qu'ils devaient être, et le fait d'être dans une voie soufie ça veut dire l'islam.

C'est marrant : autant c'est "bien vu" de s'intéresser au bouddhisme, au zen, à toutes les spiritualités orientales, autant l'islam est souvent mal vu en occident. Bon je vais pas m'embarquer dans de grandes considérations historiques.

Mais je crois que dans la conversion il y a pas mal de dimensions. Il y a des gens en France qui se convertissent en quelque sorte "contre". Contre leurs parents, contre le système, que sais-je encore. Bon je suis pas dans la tête des gens. Et la plupart des gens qui se convertissent à l'islam n'ont certainement pas ça en tête. Ni dans le coeur.

Mais comment dire... c'est pas forcément facile à porter, ou à assumer. Et encore, dans la tariqa, j'ai la chance d'être presque totalement à l'abri d'un autre sujet qui fâche dans la conversion : les rapports parfois compliqués avec les musulmans "de naissance".

Un lecteur m'a dit un jour en commentaire ici que je devrais afficher ma pratique à mon boulot (c'était pendant le jeûne de Ramadan). Chacun voit ça comme il veut. Mais pour moi je préfère être discret.

Quand à la famille, j'en ai déjà parlé. Ca viendra en son temps.

passion

Hier soir j'ai dîné avec des potes d'un ancien boulot, et notamment avec une fille (je devrais dire une femme, elle est mariée avec une petite fille) que j'aime vraiment bien et que j'avais pas vue depuis des années.

C'est quelqu'un d'incroyable par rapport à son boulot. Bon elle est super compétente dans son domaine (l'internet), mais ce qui est impressionnant c'est la passion qu'elle y met. Elle a une force de conviction qui emporte tout.

C'est très rare de rencontrer des gens qui savent parfaitement où ils vont dans leur travail, et qui y prennent visiblement beaucoup de plaisir. Cette nana a une sorte de feu qui brûle en elle... elle n'est pas guidée par l'appétit de pouvoir ni par l'argent (elle est au contraire très indépendante) mais par la conviction qu'elle participe à une révolution, qu'elle va faire changer les choses.

De fait si je devais faire des paris, sur tous les gens que je connais de près ou de loin dans ce milieu, c'est sur elle que je miserais. Pas pour la médaille de celui qui gagne le plus, ou qui gère le plus gros machin. Plutôt pour les petits changements concrets qui font avancer.

Je suis un peu blasé en général sur les trucs internet. J'ai travaillé longtemps dans ce milieu, et on entend parler de "révolution qui va tout bouleverser" au moins une fois par an. Mais quand on passe une heure avec cette fille, on est réconcilié avec tout ça. D'ailleurs elle pourrait s'investir dans un tout autre domaine.

Après coup on discutait avec mon ami "spirituel" que je vois souvent. On s'est tous les deux dit "quelle femme !". Et je ne pense pas qu'on parlait de séduction. C'est juste qu'elle est tellement pleine d'énergie positive...

Bon avec tout ça j'ai fait mon dhikr à 2 h du matin. Mais ça valait le coup.

28.11.05

la porte, épisode MCCXXIV

Pfff... J'ai encore dû répéter à la nana de mon équipe qui euh est une chieuse, n'ayons pas peur des mots, que je souhaite qu'elle laisse la porte de son bureau ouverte.

C'est le genre à répondre "vous n'avez pas le droit de nous y obliger". Ou alors quand je lui dis que ce n'est pas normal quelle s'absente sans me prévenir pendant une demi-journée, elle me dit "vous n'avez qu'à me faire un blâme".

Elle vient d'être ré-élue pour 2 ans représentante du personnel. Bon c'était la seule candidate. Ca aide.

Tout ça pour dire que ma patience est à rude épreuve. Mais je progresse. Tout à l'heure quand je lui ai demandé un certain nombre de choses pour une fois je n'étais pas énervé. J'espère que c'est l'effet du dhikr.

Dans les films, quand un homme et une femme se "frottent" comme ça au début, ça finit par une idylle. Dieu m'en préserve !!

film avec ma mère

Samedi je suis allé voir "a history of violence" de David Cronenberg avec ma mère. J'ai réalisé que c'était la première fois que j'allais au ciné avec elle depuis... voyons voir... je ne sais pas ! Si ça se trouve ça fait 20 ans que je ne suis pas allé voir un film avec elle.

Le film est très très bien. Ma mère a moins aimé que moi. Elle m'a dit "c'est moins bien que le Woody Allen", ce que j'ai trouvé étrange. Difficile de comparer.

C'est un film sur la violence que chacun porte en soi. J'ai eu très peu d'épisodes violents dans ma vie, mais très peu c'est déjà trop. Les acteurs sont pas croyables. Et l'ensemble est d'un grand classicisme. Je ne sais pas trop pourquoi mais j'ai pensé à Hitchcock à un moment.

Bon c'était la minute cinéphile. Pour revenir à ma mère c'était bizarre. On se voit assez souvent mais il y a beaucoup de pudeur dans la famille. C'est plus facile de parler cinéma que de parler de la vie.

Ma mère ne sait rien de mon chemin spirituel. Mais comme par hasard quand je vais déjeuner seul avec elle en général il n'y a pas de viande. Je ne sais pas si dans son coeur elle "sait". Vu certains de ses discours j'en doute.

Mais peut-être est-elle comme tant de gens : son coeur sait mais son mental se refuse à l'envisager. On a parlé d'un ami sénégalais qui est dans une situation compliquée : il aime une femme qui est mariée avec un autre. Mariée devant l'imam, pas civilement. Et le divorce religieux bute sur la mauvaise volonté du mari.

Du coup ma mère me dit "pour nous, c'est complètement ridicule comme situation, ce mariage religieux n'a évidemment aucune valeur !". Dans le "nous" elle m'inclut. Nous les athées.

Bon là en l'occurence cet ami sénégalais n'est pas spécialement pratiquant. Le côté "mariage devant l'imam" a de l'importance surtout socialement et vis-à-vis de la famille. Mais c'est important quand même.

Curieusement quand elle me sort ce genre de choses ça ne me met pas en colère. J'éprouve même de la tendresse. Après tout c'est ma mère.

Mes relations avec elle n'ont jamais été simples. Et mon rapport à la foi non plus. Mais ne dit-on pas que le paradis est sous les pieds de la mère ?

étrangetés du chemin

Samedi je me trouvais une fois de plus dans des réflexions du genre "mais qu'est-ce que tu fiches là" vis à vis de la voie. Périodiquement je me repose les mêmes questions. Est-ce que j'ai la foi. Pourquoi suis-je dans cette voie. A quoi ça rime tout ça.

Et puis vaille que vaille j'avance. Hier après midi il y avait une réunion un peu particulière, où on passe pas mal de temps à invoquer en silence. J'y suis allé, avec en tête tous ces doutes.

Pendant la réunion j'ai ressenti des trucs que je n'avais pas sentis depuis assez longtemps. Hum dans mes éléments pour les nuls faut que je pense à faire un truc sur le hâl. Il arrive qu'on éprouve des manifestations physiques, chez certains c'est même assez spectaculaire.

Rien de grave. Et l'on dit souvent que c'est comme des bonbons pour les enfants. Ca m'arrive très rarement, et naturellement je me demande toujours si j'y suis pour quelque chose, ne serait-ce qu'inconsciemment.

Etrangement ça m'est arrivé ce week end, alors que la veille je me sentais si loin. Et ça m'est arrivé un peu par surprise, alors qu'en invoquant j'avais la tête ailleurs. Je ne peux parler que de moi, mais il arrive souvent que la pensée dérive. La concentration ça ne se fait pas tout seul.

Là j'étais en train de penser à des trucs très prosaïques. Et paf. Comme quoi on reçoit parfois alors qu'on n'attend rien. Je sais pas trop comment expliquer tout ça. Se concentrer c'est difficile, mais en quelque sorte il ne faut pas "forcer".

Et j'avoue que quand je passe du temps dans l'invocation, je suis très rarement concentré. Il paraît que ça vient avec les années.

Mais j'ai trouvé ça marrant. Dans le même week end cette impression de ne pas trop savoir à quoi m'en tenir quant à la voie. Et une réunion... disons riche.

25.11.05

serpent de mer

Un sujet que j'entends régulièrement revenir dans la tariqa me fait à chaque fois éclater de rire. Mais je ne me moque pas, c'est sérieux.

Il y a pas mal de frères qui sont très attachés au fait de se nourrir "bio". Par ailleurs les boucheries halal sont (en tout cas à Paris) pas vraiment réputées pour la qualité de leur viande. Bon je ne fais que répéter ce que j'entends, pour ma part j'ai dû aller deux fois dans ma vie dans une boucherie halal.

Le lecteur va deviner où je veux en venir. Le sujet qui revient régulièrement, c'est : et pourquoi on n'ouvrirait pas une boucherie halal bio ? On ne rit pas. Mais je peux pas m'empêcher de rigoler. Je crois que ça serait une première mondiale. Après tout, pourquoi pas ?

Quand je pense qu'il y en a qui nous prennent déjà pour de gentils illuminés...

discussion sur la foi et la confiance

Hier soir il y avait une petite réunion chez moi. Après les invocations, on a parlé d'un sujet "sérieux". Bon quand on se réunit il y a toujours des moments où on se marre, mais pendant la durée de la partie "sacrée" de la réunion on invoque et on a souvent des échanges ou des sortes de cours. Quoique parler de cours c'est un peu réducteur. Mais bref. Retour à hier soir.

Un frère qui était là avait amené avec lui un verset du Coran. C'est un dialogue entre le prophète et des Arabes du désert. Je ne me souviens plus du texte exact, mais c'est un verset qui fait la différence entre croire et se soumettre. En substance, les Arabes disent "nous croyons" et le prophète répond "il vous suffit de dire nous nous soumettons".

Hum. Encore des sujets où je suis bien ignorant. Je vais essayer quand même. "Nous nous soumettons" ou "Nous acceptons" se dit muslimun. D'où musulman : celui qui se soumet (encore que se soumettre ne soit pas forcément le mot correct, mais c'est un autre sujet). La foi c'est autre chose.

Dans l'islam, on distingue traditionnellement trois "degrés" (je trouve pas de meileur mot) :
- l'islam, c'est à dire en gros se conformer à la loi révélée (les pratiques, etc...)
- l'iman (la foi), qui est plus intérieure : c'est le fait de croire en Dieu, ses prophètes et ses envoyés, l'au-delà, etc...
- l'ihsan, c'est à dire la perfection du comportement. Il s'agit du comportement compris à la fois extérieurement et intérieurement. Ce n'est pas juste bien se conduire. C'est en quelque sorte être dans un état où Dieu guide toutes nos actions.

Inutile de dire que je suis loin de tout ça. Mais ce petit rappel aide à comprendre la différence entre la pratique et la foi. Dans le verset les Arabes du désert sont assurés qu'il leur suffira de se soumettre (muslimun) pour être récompensés. La foi n'est pas encore entrée dans leurs coeurs, mais en quelque sorte Dieu leur dit que l'essentiel c'est qu'ils s'y efforcent.

Bon j'espère que je vais pas me faire tomber dessus par des savants pointilleux. Si ce sujet est si important, c'est parce que la foi, pour autant que je puisse en parler, ne se décrète pas. Elle ne naît pas d'arguments rationnels. Un frère disait hier que c'est une grâce.

Ca m'énerve c'est un peu scolaire tout ce que j'écris là alors qu'hier soir ça me semblait si léger... pas grave. Coïncidence, je pensais justement avant la réunion à l'enracinement, au fait de s'ancrer dans la voie. C'est pareil : c'est quelque chose qui ne se commande pas.

A vrai dire j'ai du mal à comprendre certains musulmans (mais je pourrais dire la même chose d'autres religions), dont une jeune femme qui a beaucoup compté pour moi, sur le sujet de la raison : il y a des gens qui sont capables de passer des soirées à prouver par A+B à des non-musulmans que Dieu existe, ou que l'islam est la meilleure des religions.

J'y arrive pas : pour moi la raison raisonnante n'entre pas dans l'équation. Ca me hérisse les gens qui disent "alors si tu es si malin explique moi pourquoi tel ou tel truc existe". La foi c'est tellement autre chose pour moi...

La foi, nous disait ce frère hier, c'est avoir confiance. Bon une fois que j'ai dit ça j'ai pas vraiment avancé. Mais je connais des gens qui ont vécu une sorte de révélation intérieure, qui leur donne une forme de certitude. Ca n'empêche certainement pas des doutes. Mais c'est purement intérieur. Et ça ne passe pas par la raison.

24.11.05

al hamdulillah

Cool ! Un de mes meilleurs amis, qui est dans une situation matérielle et psychologique désastreuse depuis quelques mois, a retrouvé un vrai boulot (je touche du bois, c'est pas signé mais ça semble sûr à 99,9 %).

J'ai vraiment eu peur pour lui. Il aura fallu qu'il touche le fond du fond pour s'en sortir, mais par rapport à il y a seulement 3 mois c'est le jour et la nuit, à la fois dans son attitude et dans les éléments concrets, avec en particulier ce boulot. Dieu soit loué.

Il doit sûrement se dire que Dieu n'y est pas pour grand chose. A vrai dire je suis juste heureux pour lui.

doutes, tête et coeur

A chaque fois que je parle avec quelqu'un de la tariqa de mes doutes, il se marre. Un frère m'a même regardé avec une pointe d'incrédulité. Et une soeur avec qui j'aime beaucoup discuter a fini par me dire : "c'est comme si ton coeur savait que tu es ancré dans la voie, mais que ta tête résistait".

Il doit y avoir de ça. Mon éducation, mes repères, rien ne m'a préparé à tout ça. Mais si je suis dans la voie c'est que j'y trouve quelque chose de très précieux. J'ai l'impression que les gens qui en font partie voient mieux que moi à quel point j'y suis attaché.

Il m'arrive de me dire que je pourrais quitter la voie. C'est arrivé à plein de gens. Mais pendant que mon mental pédale, que je me pose toutes ces questions, je reste, j'assiste aux réunions, et je suis là. C'est sans doute que mon coeur me dit d'y rester.

Je repense parfois à ce vieux monsieur que j'avais rencontré dans une librairie amie, et qui m'avait dit "nous n'avons qu'un seul coeur, pas deux, il suffit de l'écouter !".

Un autre truc m'est revenu, mais ça n'a peut-être aucun rapport. Quand j'étais petit, je lisais Pif Gadget. Il y a un héros un peu à la noix qui s'appelle Dr Justice. J'aimais pas particulièrement ses aventures. Mais il y avait une phrase qu'il disait tout le temps qui me laissait perplexe : "le vrai courage, c'est de faire ce qui est juste".

Je ne comprenais pas du tout ce que ça pouvait bien vouloir dire, je trouvais même ça assez nul. Ca m'est revenu hier, et j'ai eu l'impression qu'aujourd'hui je comprends. Quand à savoir si ça a un lien avec ce que je reçois dans la tariqa, franchement je n'en sais rien.

23.11.05

travail de fourmi

Y a des jours... suite à la grande réunion de mon bureau de la semaine dernière, j'ai 28 pages de notes manuscrites. Et là il faut que je mette tout ça au propre dans un document. Je peux pas le faire faire par quelqu'un d'autre. L'idée c'est d'avoir les "minutes" des échanges, c'est à dire qui a dit quoi et avec quels mots.

Après faut que j'en tire une synthèse et un plan d'action. Que les saints du management prient pour moi !

dîner et histoires

Hier soir j'ai dîné avec un de mes amis les plus proches. Il est au courant (comme tous mes amis en fait) de mon cheminement spirituel. Au début on en parlait pas mal : il est assez "sceptique" disons, et c'était bien de me confronter à son point de vue.

Pas que je risque de me perdre dans la voie. Mais c'est quelqu'un qui m'est très cher, et j'adore son côté "controverse". On a des discussions sur plein de sujets. Quand je lui parlais des histoires un peu incroyables de la voie, il avait toujours une explication rationnelle.

Je me rends compte que ça fait un certain temps que je ne parle plus vraiment de ça avec lui. Pas parce qu'on évite le sujet. Mais parce que c'est devenu plus naturel je crois.

En parlant de ça je me rends compte que les "contes et légendes de la voie" me manquent en ce moment. Je parle de contes et légendes mais il s'agit d'histoires vraies. Il y en a des tas, toutes plus incroyables les unes que les autres. Et encore : je suis sûr que je n'en ai entendu qu'une très faible portion. Bon toutes ces histoires sont un peu comme des bonbons pour les enfants je suppose, mais c'est tellement génial...

En général c'est à Madagh qu'on en entend (Madagh c'est un petit village marocain où bat le coeur de la tariqa à laquelle je suis rattaché). Je ne sais pas trop ce que je peux raconter ici. Bon il y a les trucs dont j'ai été témoin, comme ce type qui a débarqué à Madagh au mois d'août, sortant de nulle part, et que j'avais croisé "par hasard" la seule fois où j'étais allé prier à la grande mosquée de Paris cet été quelques jours avant. Et cette rencontre était hors des heures de prière : la mosquée était presque déserte.

Mais bon ça c'est juste un hasard on dira, une coïncidence. Les histoires de la voie sont souvent beaucoup plus incroyables. Et pourtant tout ça arrive. Drôle de voie.

22.11.05

fourmi noire sur une pierre noire

Un autre truc m'est revenu de la conférence de Faouzi Skali du 13 novembre. Je crois bien que j'ai déjà parlé de ça ici mais c'est pas grave. Il a parlé des pièges tendus par notre ego. Hum un rapide coup de google m'apprend que j'en ai effectivement parlé... il y a un an après une autre conférence de F. Skali !

Quoi qu'il en soit l'idée, à partir d'un hadith (je crois), c'est que c'est dans la piété que se cachent certains des pièges les plus subtils, au point qu'ils sont aussi difficiles à distinguer qu'une fourmi noire sur une pierre noire par une nuit noire.

Quelqu'un dont l'observance des règles serait parfaite ne serait pas à l'abri : comment savoir s'il fait tout ça pour Dieu ou pour l'idée que les gens se font de lui, ou même l'idée qu'il se fait de lui-même. Ca devient difficile à suivre. Tant pis. Je poursuis.

Même quelqu'un dont l'intention est pure n'est pas à l'abri de ces pièges. Hum je sais pas trop comment expliquer ça, mais c'est une idée importante. J'ai peur d'être trop abstrait. On peut en toute bonne foi être guidé par ses tendances égotiques. Et à la limite plus on est "candide" en quelque sorte plus on aura du mal à s'en rendre compte. Bon les lecteurs qui trouvent que je coupe les cheveux en quatre peuvent s'arrêter là. Je crois que j'arriverai pas à être plus explicite aujourd'hui.

Je suis certain qu'il y a aussi un aphorisme de Ibn Ata Allah sur le sujet, mais je ne me rappelle pas ce que ça dit. En gros il dit que celui qui est pieux est celui qui est le plus en danger. Car qui se satisfait de ses oeuvres se perd (je paraphrase, c'est beaucoup mieux dit).

On me dira à juste titre que pour en arriver là c'est déjà du cours supérieur. Que je devrais plutôt m'occuper de moi. Mais s'il y a ce hadith avec la fourmi noire c'est pour une bonne raison. Encore que si ça se trouve ça fait allusion à bien d'autres choses, et je n'y comprends rien.

concentration

Pas facile quand on fait son dhikr de se concentrer. Matin et soir je passe un peu de temps à faire mes invocations. C'est une des bases du travail spirituel dans la voie. Tiens à propos de voie un pote m'a dit que quand je parle de "la voie" ça fait un peu société secrète... je sais pas quel autre terme employer.

Pour revenir au dhikr il arrive très souvent que j'aie des pensées parasites. Soit les petits soucis du quotidien (qu'est-ce qui m'attend aujourd'hui au boulot par exemple), soit des mauvaises pensées (souhaiter du mal à quelqu'un), bref tout un tas de trucs viennent m'encombrer l'esprit.
On dit souvent que la concentration, même si c'est un effort, est aussi un fruit : c'est un don qu'on reçoit petit à petit. Ca veut pas dire qu'il faut penser à sa voiture en invoquant. Il y a plein de façons d'essayer de fixer son esprit, de s'orienter.

Mais on m'a dit plus d'une fois qu'il ne faut pas s'alarmer si des pensées bizarres surviennent. Le dhikr fait surgir des choses j'imagine. C'est la fameuse comparaison du verre d'eau avec de la boue au fond : le verre est transparent au repos, et quand on invoque ça fait comme si on touillait le verre, l'eau se trouble. C'est à ce prix que la boue remonte à la surface et qu'on peut s'en défaire.

Je ne suis pas sûr que ça ait un sens concret tout ça... mais le fait est qu'il m'arrive d'avoir des pensées vraiment bizarres. Et souvent quand je suis "mieux" concentré que d'habitude. Ce matin par exemple. Drôle de pratique.

21.11.05

chercher Dieu en soi-même

Pour ceux de mes lecteurs qui lisent pas les commentaires, une lectrice m'a envoyé une très belle citation sur mon billet qui parle de s'invoquer soi-même en invoquant Dieu.

C'est une citation du sheikh Alawi, qui dit : "Celui qui cherche Dieu en dehors de soi-même n’atteindra jamais son but."

Je trouve ça très beau. Le sheikh Alawi est un très grand saint. On l'a surnommé je crois le sage de Mostaganem. Martin Lings (auteur par ailleurs d'une très belle biographie du prophète) lui a consacré un livre : Un saint soufi du XXe siècle : Le Cheikh Ahmad Al-Alawî.

Je crois que c'est un des premiers livres que j'avais lus à mes débuts dans la voie. C'est pas forcément très accessible, mais ça vaut le coup, surtout la partie qui parle de sa vie. Si je me souviens bien il y a un portrait de lui fait par un médecin français qui est extraordinaire. Il est présenté comme une figure christique. Tiens ça me donne envie de relire le livre.

Il y a aussi ce site qui parle de lui. C'est très complet. Je ne connais pas assez la voie alawiya pour en parler, mais disons que c'est une voie "cousine" de la nôtre.

Pour revenir à la citation, il y a quelque chose de très intime dans cette phrase. Je sais pas trop comment expliquer ce que je veux dire. Qu'on appelle ce qu'on cherche Dieu ou qu'on utilise un autre nom, je trouve ça magnifique ce rappel tout simple : tout est là, en nous. Il faut savoir comment chercher, on n'y arrive pas forcément tout seul, mais c'est là.

complications

Que les choses sont parfois stupidement compliquées... Dans la saga du Vil Informaticien Psychopathe, c'est parfois du délire.

Il fait (souvent) du bon boulot pour nous. Mais là il a mis en place des nouvelles fonctions sur notre site. Jusque là rien que de très normal. Sauf que j'ai plusieurs remarques, questions et corrections à faire (c'est également normal).

Du coup j'envoie un mail à mon patron. Puis je vais sur l'ordinateur de mon patron. Puis depuis l'ordinateur de mon patron j'envoie un mail au fou, de sorte qu'il pense que c'est mon patron qui lui écrit. Je sais c'est n'importe quoi. Mais que faire ?

encore un blog

Un nouveau blog de la voie... j'espère que ça sera intéressant ! Pendant que j'y suis, il y a un autre blog assez mystérieux (on ne peut pas y laisser de commentaires) mais vraiment intéressant qui s'appelle Projet René Guénon.

Bon René Guénon c'est pas une lecture très facile. Je crois bien que la personne qui fait ce site est dans la voie mais je ne suis pas sûr. C'est un roumain.

René Guénon a eu un destin pas commun. Il a fait partie des gens qui ont contribué à la renaissance du soufisme. Je n'ai lu que La crise du monde moderne, tout un programme en soi ! Guénon a écrit l'essentiel de son oeuvre pour autant que je le sache dans les années 1920 à 1940.

Cherchant une tradition authentique, il n'a pas trouvé dans le catholicisme, et s'est tourné vers l'islam. Il a fini sa vie au Caire. En gros je crois qu'il a choisi l'islam parce qu'il y a trouvé une tradition initiatique vivante (le soufisme). Il aurait pu se tourner vers l'hindouisme aussi. Mais peut-être que l'islam est plus "facile" ou plus "proche" pour un esprit occidental. Hum je suis bien ignorant à ce sujet.

La question de la tradition est assez importante. L'autre jour à la conférence j'étais chargé avec d'autres frères et soeurs d'accueillir le public et de le renseigner. J'ai parlé un quart d'heure avec une dame très comme il faut. Elle était enchantée de la conférence. Elle m'a expliqué qu'elle est catholique, et qu'elle est venue pour avoir une "autre" image de l'islam.

Hum ça n'a plus rien à voir avec René Guénon ni avec le sens qu'il donne au mot "tradition". Tant pis. Retour à la dame : elle m'a dit un truc du genre "l'islam est en retard, nous avons déjà fait notre adaptation au monde moderne, vous pas encore". Compliqué. Et pas facile de répondre.

L'islam dans une voie soufie est à la fois très proche de la tradition, et très moderne. Dans ce sens il n'a pas besoin d'adaptation au monde moderne. J'ai déjà parlé ici du sens piégé que peuvent avoir bien des mots : par exemple ceux qui parlent de réforme en islam peuvent très bien défendre des mouvements euh disons littéralistes.

Pour revenir au soufisme il y a cet apparent paradoxe : c'est à la fois une pratique qui est très profondément enracinée dans la tradition, et un enseignement qui demande de vivre ici et maintenant dans le monde tel qu'il est. Encore un sujet sur lequel il faudra que je revienne.

actualité - suite

Faut croire que le fait que les journaux en aient parlé a eu un effet. La dame qui s'était vu refuser sa carte de séjour à cause du voile a reçu une lettre de la préfecture qui revient en arrière (Libé de ce week end). Comme quoi il ne faut pas désespérer.

Ca n'enlève rien à ce que je pense de ces lois qui laissent tant de latitude dans l'interprétation.

18.11.05

s'invoquer soi-même

Une phrase m'est revenue de la conférence de Faouzi Skali de dimanche dernier. Bon c'est sorti du contexte, et je ne suis pas sûr de mesurer ce que ça veut dire. Mais peut-être que des lecteurs plus savants pourront m'éclairer.

La phrase disait "quand on invoque Dieu, on s'invoque soi-même". Un frère qui était à côté de moi m'a ragardé et m'a dit "ça c'est super important il faut vraiment le rappeler". Moi j'étais un peu largué. Bon en plus comme je l'ai déjà dit j'étais dans un état bizarre pendant toute la conférence.

Invoquer Dieu c'est s'invoquer soi-même. Je ne sais pas par quel bout prendre ça. Il y a parfois des paradoxes apparents dans les adages soufis. Peut-être est-ce une allusion au fait que la voie amène à se connaître intimement.

Par ailleurs on dit que quand on invoque Dieu c'est Dieu lui-même qui s'invoque par notre bouche. Hum me voilà bien avancé. Pour revenir à la phrase de Faouzi Skali, je ne sais pas comment l'expliquer rationnellement, mais je sens qu'il y a une vérité importante là dedans.

J'y reviendrai certainement.

tout petit comité

Hier soir petite réunion d'invocation chez moi. D'habitude le jeudi on est 4 ou 5. Là on était deux ! C'est évidemment moins "chargé" spirituellement. N'empêche que c'était ma première réunion depuis deux semaines, et que ça fait du bien.

Faire la prière à deux aussi. C'est dit de plein de façons dans des hadiths, mais invoquer ou prier à plusieurs (et plusieurs ça commence à deux) c'est une grâce. Je sais pas trop comment dire tout ça. Mais au moment de prier hier après la réunion le seul fait d'être à deux ça m'a fait chaud au coeur.

17.11.05

actualité

Hum. Dans libé ce matin un article qui m'a pas mal assis. Je parle jamais politique ici. Mais qu'on refuse une carte de séjour à une femme qui remplit toutes les conditions parce qu'elle porte le voile, j'ai trouvé ça dingue. La préfecture lui a précisé que le hidjab est le signe d'appartenance à un islam fondamentaliste (sic) et qu'elle ne justifie donc pas d'une intégration républicaine (re-sic).

Bon sur le port du voile on peut parler des heures, je me suis même déjà fait traiter de tous les noms sur le blog d'un anglais parce que je disais que j'étais contre la loi qui a été votée en France (pour pas mal de raisons) mais que maintenant qu'elle est votée il faut s'y soumettre. Je tiens pas à parler du voile, c'est un sujet assez compliqué comme ça.

En revanche là ce qui m'a vraiment énervé c'est un truc que j'ai déjà constaté sur plein d'autres sujets : ces dernières années tout un tas de lois ont été votées qui laissent un grand pouvoir d'appréciation à ceux qui sont chargés de les appliquer (police, préfectures, administrations diverses).

En gros on a un cadre législatif où plein de choses peuvent se décider à la tête du client. Les formulations sont floues, vagues, ce qui laisse finalement la porte ouverte à plein d'abus. Je suis pas juriste. Je suis sans doute bien ignorant pour parler de tous ces sujets. Mais la décision de la préfecture sur cette femme je trouve ça dégueulasse.

En bon français ça s'appelle l'arbitraire.

J'ai peur qu'avec le tristement célèbre débat sur la loi sur le voile à l'école on ait ouvert la boîte de Pandore. Tout ce qu'il y avait en France de peurs, de frustrations, de racisme, peut s'exprimer.

Une femme est agressée dans le métro rennais parce qu'elle porte une main de Fatma (qui n'est même pas un signe religieux !) sur le thème "vous savez pas que c'est interdit maintenant ?". Une femme. Dans le métro. Depuis un an il y a eu pas mal d'incidents, apparemment pour beaucoup de français la loi autorise à penser que le voile est interdit en France.

Une des raisons pour lesquelles j'étais opposé à cette loi c'est qu'elle me semblait ne pouvoir être considérée par les gens d'origine maghrébine que comme les "ciblant". Dit plus simplement, c'est pour moi une loi qui réveille le racisme. Qui divise au lieu de rassembler les gens.

Et je parle pas du grand mezze qui fait qu'on appelle "musulmans" les gens qu'on a successivement appelé arabes puis beurs. Si je commence à parler de ça je vais m'énerver.

Hum. Heureusement que c'est pas tous les jours que je parle de tout ça.

bougie

Je sais que pour certains musulmans il ne faut pas fêter les anniversaires mais tant pis. Ca fait un an que ce blog existe. Champomy !

dîner débat

Hier soir je suis allé à l'invitation d'une amie à un truc hallucinant. Un dîner débat. C'était organisé par une sorte de club de réflexion assez chic, avec des spécialistes pour parler de géopolitique. Au programme : l'Iran, l'Irak, la Russie, le nouvel ordre mondial (rien que ça !).

En fait c'était super marrant. Bon j'étais là avec un de mes plus proches amis avec qui on peut rigoler comme des gamins de 10 ans. Mais l'amie qui nous avait invités ne savait plus où se mettre. Elle a tort : je ne suis pas sûr que mes connaissances en géopolitique se soient améliorées, mais ça fait longtemps que j'avais pas autant rigolé.

Par quoi commencer... les conférenciers : un clone d'Alexandre Adler, lançant des sombres imprécations et assommant tout le monde avec des tas de faits et de chiffres destinés à démontrer son savoir. Le sommet c'est quand il a expliqué comme s'il avait découvert la théorie de la relativité que les américains sont intervenus en Irak parce qu'il y a du pétrole là bas !

Un géographe (il m'a bien déçu, j'avais lu un de ses livres il y a longtemps et j'avais bien aimé) qui était un peu largué. En gros il a dit que les américains vont quitter l'Irak, et qu'il faut redouter les conséquences de ce retrait.

Un ancien conseiller de premier plan du gouvernement soviétique, qui a dit quelques trucs intéressants. Et un général en retraite, qui était euh... haut en couleur disons.

Les gens ont commencé à boire vers 20h, les intervenants se sont mis à parler, et le dîner n'a commencé à être servi qu'à partir de 21h30. Moralité plus ça allait plus ça partait dans tous les sens. A ma table c'était marrant, il y avait un couple qui s'est vite retrouvé plus qu'un peu alcoolisé. Quand au général, plus la soirée avançait et plus il disait des énormités.

Bon ces intervenants étaient tous intéressants sur le fond. Mais sur la forme un dîner comme ça c'est pas simple à gérer j'imagine. Et le thème était sans doute un peu vaste. C'est un peu comme demander aux gens leur avis sur l'état du monde en général. Du coup ça tournait aux banalités à peine améliorées par rapport à ce qu'on peut entendre au zinc d'un café.

Avec mon ami plus ça allait plus on riait bêtement dans notre coin. Quelle soirée. Et le mieux c'est quand des gens dans la salle ont commencé à poser des questions. C'est marrant comme dans ces cas là les gens (un peu comme à la télé) font un préambule de 5 minutes, puis posent 3 questions en une. A la fin de la question, tout le monde a oublié le début.

A la première question dans la salle, les 4 conférenciers ont répondu. 20 minutes au total. Je me suis demandé si les gens allaient s'endormir ou au contraire si ça allait tourner à l'émeute.

Je suis bien content. Un mystère m'étonne : comment les gens ont-ils autant d'aplomb pour parler ou poser des questions, alors qu'ils sont parfois plus que creux ?

16.11.05

vacances

Ca y est j'ai mon billet ! Une semaine vers Noël au Sénégal, en famille. Je sens à la fois que ça va être super et pas si facile que ça.

Là où je vais tout le monde connaît tout le monde. Si je vais à la mosquée je pense que ça va se savoir très vite. Et on est dans une petite maison, où je partagerai sans doute ma chambre avec mon frangin... pas si simple pour les pratiques.

Mais bon à côté de ça c'est un tel bonheur... vivement le mois prochain.

retour sur la conférence

Bon en ce moment j'ai (encore une fois !) du mal à me concentrer pour mes pratiques. Je pense au boulot, à plein de trucs.

J'ai essayé de me remémorer des éléments de la conférence de dimanche après-midi. En fait on appelle ça atelier plutôt que conférence, parce que c'est une occasion pour les gens qui viennent de découvrir un peu le "goût" de la pratique.

Concrètement ça veut dire qu'on passe un peu de temps, après un petit exposé, à répéter pendant quelques minutes "la ilaha illa Llah" à haute voix. Personne n'est obligé de participer naturellement. Mais ça installe un climat assez incroyable. Il suffit de 2 minutes. Et l'exposé reprend.

Du coup le problème (pour moi) c'est qu'après coup je suis incapable de me rappeler de quoi on a parlé. Ce matin je me creusais la cervelle, il me semblait qu'il y avait un truc important que j'aurais aimé me remettre en mémoire, mais rien à faire.

Et ce n'est pas parce que je n'écoute pas pendant l'atelier. Peut-être que c'est parce que ce sont des thèmes avec lesquels je suis familier désormais et que j'écoute distraitement... quoi qu'il en soit je suis incapable de me rappeler ce qui s'est dit. Je ne sais même pas quel était le thème !

Je crois que c'est parce que ce qui "passe" court-circuite le cerveau. Les quelques minutes de dhikr mettent en quelque sorte les gens en condition. Mais même s'il n'y avait pas ça, je crois bien que l'effet serait très proche.

Hum. Peut-être que je goûte après tout. C'est vrai que quand je suis tout seul chez moi après je me demande parfois ce que je fais là. Mais là, dimanche, je savais juste que j'étais là où je devais être.

Si quelque chose me revient, j'en reparlerai.

15.11.05

amour et manipulations

Qu'est-ce que c'est que cette voie ? Je ne m'habitue toujours pas à l'amour qui y circule. C'est bête à dire, mais il y a quelque chose qui nous dépasse, qui fait qu'on avance, qu'on se file des coups de main.

Hier soir un "nouveau", qui découvre la voie depuis peu, est passé chez moi. Je lui avais parlé de mes problèmes de dos, il est en 5ème année d'études de chiropracteur. Et hop ni une ni deux il est venu avec sa table (!) pour me triturer un peu et essayer de me remettre le dos en place.

Un don spontané comme ça on peut en rencontrer partout. Mais disons que c'est très fréquent dans la voie. Inutile de dire que ça m'a fait un bien pas possible. J'ai appris au passage qu'un praticien apprend à "sentir" ou à "entendre" des traces de traumatismes très anciens : chutes, accidents, ...

Marrant. A un moment il m'a dit "je vais écouter ton cou" (sic). En fait d'écouter il m'a manipulé la nuque et le cou de telle façon que je me suis endormi ! Il m'a dit après que c'est une occasion pour lui de s'exercer, que ce n'est pas grand chose, etc... n'empêche que ça m'a soigné mon mal de dos, et que je lui en suis très très reconnaissant.

Si ça c'est pas du don et de la générosité... et c'est tout juste si ce n'est pas lui qui m'a remercié !

naze

Je suis claqué. On a passé toute la journée en "séminaire" avec tous les gens de ma boîte, pour que les gens s'expriment tout ça. Encore un chapitre dans ma glorieuse carrière de manager de l'an 2000.

En fait c'était plutôt marrant, même s'il y avait beaucoup de tension et que pas mal de critiques se sont exprimées. Mais c'est fatigant.

J'avais décidé de prendre des notes, pour qu'on puisse faire un compte rendu aussi fidèle que possible de la journée. Résultat : 28 pages de notes. Me voilà bien.

En retournant au bureau depuis le lieu où s'était tenu la réunion, je réfléchissais sous la pluie. Je ne sais vraiment pas pourquoi, mais j'ai eu l'idée que je m'en sortais bien, comme si j'étais protégé. Je m'étais pas mal inquiété avant cette journée. Il y a quand même un tas de gens qui voulaient ma peau il n'y a pas si longtemps dans cette assemblée.

Et puis en fait ce n'est que du boulot. Faut le faire le mieux possible. Mais j'ai le sentiment que je suis sur la bonne voie. Je me suis senti apaisé. Mais c'est peut-être la fatigue physique. Ou alors c'est l'impression d'avoir fait ce que j'ai à faire.

14.11.05

psychiatrie

Un épisode de plus dans la saga du Vil Informaticien Psychopathe (réservé aux lecteurs patients et qui suivent ce mini feuilleton à l'intérieur de mon blog). Aux dernières nouvelles, il avait donné son accord pour une réunion de confrontation avec mon patron et moi ce matin.

Je rappelle que ce type m'a insulté, qu'il a répandu des bruits calomnieux sur moi, bref c'est n'importe quoi, à un point que je n'ai jamais rencontré dans ma vie professionnelle. Mais bon... tout arrive.

Je prévoyais plus ou moins que la rencontre de ce matin n'aurait pas lieu. C'est bizarre : il s'est enfermé dans un délire où il affirme qu'il a un dossier contre moi, qu'il n'en parlera qu'avec des avocats de part et d'autre de la table... une vraie histoire de fou !

Naturellement la confrontation est impossible : il faudrait qu'il reconnaisse que tout ça n'est qu'un délire. Il est enfermé.

Du coup ce matin il a appelé mon patron en lui disant qu'il allait très mal, qu'il sortait des urgence psychiatriques, et qu'il lui donnerait des nouvelles. Hébé. Je sens qu'on est pas sortis de l'auberge avec lui. A ce train là la prochaine étape c'est qu'il fera croire à mon patron qu'il a tenté de se suicider.

Hum. Je devrais pas dire ça, si ça se trouve ça va mal se finir tout ça. Comment je me retrouve dans des situations pareilles moi ?

conférences

C'est marrant, j'ai beau être un peu habitué, ça me fait toujours la même chose. Faouzi Skali anime des conférences ou des ateliers sur le soufisme un peu partout, et notamment à Paris. Il a écrit plusieurs livres sur la voie.

Il a une façon de parler assez lente, très douce, et à chaque fois c'est pareil : je me sens très bien en l'écoutant, comme s'il s'adressait à moi en particuler. Et après coup, je suis incapable de dire de quoi il a parlé. Et pourtant je sais que ça s'est imprimé à l'intérieur.

Ca doit être ce qu'on appelle l'enseignement de coeur à coeur. Apparemment ça fait cet effet aussi aux autres gens qui assistent à ces conférences. Qu'ils soient dans la voie ou pas, qu'ils soient musulmans ou pas.

Si... il y a quand même quelque chose qui me revient d'hier : à un moment il a évoqué le fait que le cheminement nous amène à la connaissance intime de soi, nous ramène à nous-mêmes. "Qui se connaît connaît son Seigneur" (je crois que c'est un hadith).

Ca m'a fait penser aussi à ce hadith qui évoque le coeur, cet organe étonnant qui peut contenir Dieu et toute sa création (je cite de mémoire, pardon d'avance pour l'approximation).

Hum il va falloir que je laisse décanter tout ça. Je crois bien que comme souvent il va me falloir du temps pour absorber ce que j'ai reçu lors de ces conférences.

sacrum et L5

Ce week end... va falloir que je raconte tout ça en détail. Il y avait les 9èmes rencontres parisiennes sur le soufisme. Au menu : deux conférences de Faouzi Skali à Paris, et un week end de rencontres avec des gens de toute la France et de l'étranger dans un lieu à quelques kilomètres de Paris.

Beaucoup de travail d'organisation, une logistique pas possible... bon pour ma part je n'étais que "simple soldat" si j'ose dire. Pas de responsabilités dans l'organisation. Mais quand même pas mal de boulot dès vendredi matin tôt.

Déplacer des tapis, des matelas, de la nourriture, des boissons, des tables, des chaises... il fallait préparer la venue de plusieurs dizaines de personnes.

Tout se passait bien, l'organisation avait été super bien pensée, bref tout roulait. Et paf vendredi après midi en déplaçant des chaises je me bloque le dos. Impossible de porter quoi que ce soit, je pouvais marcher mais un peu courbé en deux comme Aldo Maccione dans L'aventure c'est l'aventure.

J'ai quand même assisté à la conférence dans la soirée, j'y reviendrai.

Un frère qui est osthéopathe m'a ensuite examiné rapidement ; d'après lui c'est localisé entre le sacrum et L5, c'est à dire à la base de la colonne vertébrale. Mais à première vue je n'avais pas de vertèbre déplacée, rien d'important.

Du coup d'après lui le problème vient plutôt de la tête. Et si c'est localisé sur la vertèbre qui porte tout, c'est sans doute que je prends trop de choses sur mes épaules (comment ne pas penser à mes tracas de boulot). Il m'a dit "détends toi et lâche prise".

Le fameux lâcher prise. Pas facile. Naturellement ce frère ne sait rien de ma vie, ni de mes histoires de boulot. Il m'a dit ça en praticien. Lâcher prise, ce n'est pas prendre les choses à la légère. C'est autre chose.

Comme par hasard ça m'est arrivé à un moment où c'est un peu la guerre au boulot. Et à un moment où il y avait ce week end qu'on attendait tous depuis des semaines.

Pour finir j'ai passé le week end au chaud à me soigner. Je suis allé à la conférence de dimanche après midi, mais j'ai complètement zappé les rencontres. Faut croire que je devais pas y assister cette année. Pourtant il y avait plein de choses au programme : des réunions d'invocation, le mariage d'un frère et d'une soeur que j'adore, et j'en passe.

Je n'ai presque plus mal. C'est passé. Mais je prends ça comme un avertissement. J'avais déjà eu un lumbago il y a 3 ans. Plus haut dans la colonne. Je suis grand, c'est sans doute une malédiction des gens grands. Mais là ce qui m'a frappé c'est cette idée que je prends sans doute trop sur moi.

Hum. Le plus dingue c'est que j'ai le sentiment d'avoir passé un super bon week end. Allez comprendre. Bon les deux conférences c'était extraordinaire. Et le fait de passer mon samedi chez moi au chaud avec mon frangin c'était chouette aussi. Je suis reposé. Apaisé ? On va voir ça très vite.

10.11.05

exposition

Une amie me signale une expo sur "Torah, Bible et Coran", à la BNF jusqu'à fin avril. Je sais pas si j'irai mais ça a l'air bien. C'est marrant... si on m'avait dit il y a quelques années que je m'intéresserais aux textes sacrés...

D'ailleurs certains aspects de la religion me font toujours autant froid dans le dos qu'avant. J'ai du mal avec plein de visions, quelle que soit la religion, qui me paraissent haineuses, fermées, pas généreuses.

L'autre jour je suis tombé sur un blog de cathos fachos... ça fait de la peine. Rien à voir avec la religion catholique en tant que telle. Il y a des musulmans qui me font autant sinon plus de peine.

Mais comment dire... il y a des gens dont on se demande si l'amour a un sens dans leur foi. Critiquer les autres, exclure, juger, etc... Je fais pas le malin, et je veux pas donner de leçons. Mais si j'ai une once de foi, elle ne se conçoit pas sans amour. Et d'ailleurs il y a des gens qui respirent l'amour pour leur prochain sans être croyants...

Je suis tellement ignorant sur la bible et la torah... je crois bien que je vais aller voir cette expo tout compte fait.

du cochon

Ce matin juste avant de partir de chez moi j'ai entendu une longue pub à la radio pour la viande de porc. Je me suis marré comme un idiot. Une des choses les plus difficiles à comprendre pour les non-musulmans à qui je parle de mon cheminement c'est cet interdit alimentaire.

Pour moi c'est une règle. Peut-être que je suis bête et discipliné, mais ça me paraît aller de soi de la respecter. Hum c'est un terrain compliqué. Je tiens pas à entrer dans les débats du genre "l'interdiction remonte à une époque ou le porc était porteur de certaines maladies" etc...

J'ai mangé beaucoup de porc dans le passé, avec plaisir. Une fois, lorsque j'avais 13 ans, j'ai été hospitalisé pendant une semaine pour une sorte de dysentrie, un truc intestinal qui m'a obligé à être nourri par perfusion pendant une semaine. Mon seul rêve à l'approche de ma sortie de l'hôpital était de manger un énorme sandwich au jambon. Ce que j'ai fait dès que possible.

Ca m'est arrivé d'en manger depuis ma conversion : les circonstances l'ont commandé une fois. Mais bon j'évite le plus possible. Je ne sais pas trop quoi dire... c'est peut-être une protection. Il se trouve que la voie spirituelle que j'ai rencontrée s'inscrit dans la tradition musulmane, et en islam on ne mange pas de porc.

Bon bien sûr il est arrivé à un de mes potes de me dire qu'il y a des choses bien plus graves, mais disons que j'essaie d'appliquer tout ce que je peux dans les règles, sans m'imposer de difficultés trop lourdes. A vrai dire la plupart du temps je n'y pense pas.

Il a fallu cette pub pour que j'y repense. Bon entre ça et le soleil, ça m'a fait un début de journée d'humeur joyeuse. Pourvu que ça dure.

9.11.05

goût, nuit et sheikh

Hier soir couché tard (merci France 2 de programmer les bons films systématiquement la nuit)... du coup j'ai fait mon dhikr (et celui de ce matin) dans un état un peu second. Fatigué en somme.

La fatigue n'aide pas à se concentrer, mais ça affine les sensations. C'est très difficile à décrire, mais par moments j'ai l'impression que je comprends ce que c'est que le fameux goût dont on m'a tant parlé. Le soufisme est une saveur, etc... tout ça je l'ai entendu plein de fois.

Et c'est vrai que pour l'essentiel je ne sais pas trop expliquer ce que je ressens. Par moments mon cerveau me dit "mais qu'est-ce que tu fais là ?"... et je ne sais pas quoi lui répondre. Dans un commentaire, une lectrice me décrit comme pieux. Ca m'a fait rire : je ne me vois pas comme ça.

Pour revenir à la nuit, ça paraît pompeux de dire que je sens quelque chose dans mon coeur, mais c'est un peu ça. Le dhikr peut se comparer à de la méditation je suppose. Mais il y a un truc en plus : le fait d'être dans une tariqa apporte le compagnonnage, et Dieu sait que ce n'est pas un mot creux. Et puis il y a le sheikh.

Hum c'est difficile de parler de ça. Le fait d'être guidé par un sheikh n'est pas très concret. J'ai déjà parlé de l'orientation, du rôle du sheikh, j'ai peur de me répéter. En même temps si je dis "il faut le vivre pour comprendre" c'est un peu court.

Si ça se trouve ça me prendra des années avant de comprendre l'importance que ça a. Je ne suis pas entré dans la tariqa parce qu'il y a ce sheikh (contrairement à certains membres de la voie), mais parce que j'ai rencontré des gens qui m'ont donné l'impression d'avoir une lumière en eux.

Par moments le sheikh me paraît lointain, abstrait. Je ne sais pas trop ce que veut dire l'éducation spirituelle. En fait tout ça me dépasse un peu. J'ai juste l'impression que "ça marche". Un frère me parlait de méthode pour désigner la voie. C'est très juste. C'est une méthode pratique. Mais ça touche le coeur. Allez comprendre.

8.11.05

sourire

Je sors d'une réunion dans une ambiance glaciale. Au risque de lasser mes lecteurs c'est un épisode de plus dans mes petits tracas de boulot.

Avant la réunion j'ai eu beau me dire "souris, sois détendu, au besoin pense à des trucs cool, etc..." naturellement ça n'a pas marché. Bon le sujet de la réunion était pas franchement marrant, il faut que je remette certaines choses en place, mais je gagnerais à être plus "doux".

Pas facile quand des gens hyper hostiles sont en face... avec du temps j'espère que ça s'améliorera. On me dit souvent que j'ai l'air très froid. C'est étrange. Mais c'est comme ça. J'ai beau me dire que ça passerait tellement mieux avec un sourire, je n'y arrive pas toujours.

Peut-être que j'aurais dû penser au sheikh...

journaliste

En général je ne parle jamais de l'actualité dans ce blog. Je parle plutôt de mon chemin spirituel, de mes petites histoires de tous les jours.

Ca veut pas dire que je vis dans une bulle, et surtout pas que je n'ai pas d'avis sur les grands problèmes du monde. J'ai même souvent trop tendance à avoir un avis sur tout, y compris des sujets que je ne maîtrise pas. Mais bon on ne se refait pas.

En revanche ça m'arrive (rarement) de donner mon avis mais plutôt dans des commentaires sur d'autres blogs.

Et là c'est marrant : j'ai laissé un commentaire sur un blog pour parler des émeutes en banlieue et de notre estimé ministre de l'intérieur, et voilà qu'un journaliste anglais m'écrit pour me demander mon avis sur la situation !

Me voilà bien. On va mettre ça dans ma série "les interventions insolites dans les media". Pour mémoire j'avais parlé pour la télé marocaine lors du Mawlid en avril (si mes parents avaient vu ça...), et j'avais même été reconnu après par un douanier marocain à l'aéroport, j'ai été interviewé par une télé iranienne (!) dans le cadre de mon boulot, et me voilà sollicité par un grand quotidien anglais.

Bon faudrait voir à ce que ça me fasse pas trop gonfler les chevilles tout ça.

7.11.05

samedi soir

Samedi il y avait une réunion (comme tous les samedis). Le frère qui habite en Angleterre était en visite pour le week-end, du coup je l'ai accompagné à la zaouia, alors même que je ne comptais pas rester. J'avais un truc dans la soirée.

Du coup je suis allé là bas pour y rester une demi-heure. Ca m'a fait tout drôle. Comme un goût de pas assez. Le fait d'arriver là-bas, de voir tout le monde, ça me donne en général un grand sourire. Et là à peine arrivé je suis reparti.

Quelqu'un que je connais est capable de traverser tout Paris en vélo sous la pluie pour un quart d'heure avec des frères. Comment expliquer ça ?

Hier j'ai retrouvé pour dîner le frère exilé en Angleterre. On a parlé de plein de trucs, et notamment de ça : dans 10 ans, on sera peut-être toujours dans la voie, ça veut dire qu'on sera avec des gens qu'on a comme proches depuis plus de 10 ans. Quand je vois ce que ça fait en un an... je ne sais pas à quoi m'attendre.

Une soeur assez âgée m'a dit qu'elle a l'impression que je suis là depuis 10 ans. Je ne sais pas ce qui lui donne cette impression. Pour moi c'est encore si fragile, cet enracinement. Mais une fois de plus ce sont les autres qui voient ce qu'on ne sait pas comprendre soi même.

4.11.05

intention, projection et paradoxe

Fouyaya qu'est-ce qui me prend de me lancer dans un sujet pareil un vendredi soir...

Pour le contexte je rappelle que dans l'islam l'intention ou niya est essentielle. En même temps, pour plein de raisons, islam ou pas islam, il vaut mieux pas trop se projeter dans l'avenir. C'est l'histoire de Perrette et du pot au lait.

Moi j'ai souvent tendance à projeter. Je croise une femme que je trouve attirante, et c'est tout juste si je ne m'imagine pas déjà dans 10 ans... mais ça c'est parce que je suis à moitié fou.

Bref pour revenir à mon sujet, j'ai discuté l'autre jour avec le marchand de journaux en bas de chez moi avec qui j'ai souvent rompu le jeûne pendant le mois de Ramadan. Je lui ai justement dit que j'avais rencontré dans mon travail (pas dans ma boîte Dieu me préserve !) une jeune femme que j'aimerais mieux connaître. Attention : pour le moment j'ai parlé 5 minutes de travail avec elle. On ne peut pas dire que ça soit beaucoup.

Il m'a aussitôt demandé "quelle est ton intention ?"... j'ai pas trop su quoi répondre, mais il a enchaîné pour que ça soit bien clair : "tu penses au mariage ?". J'ai pas pu m'empêcher de rigoler.

Bon en l'occurrence c'est une jeune femme dont je ne sais même pas si je vais la revoir, et il y a plein de jeunes femmes dans le monde. Mais si la question était "est-ce que ton intention c'est d'avoir une aventure" je crois que la réponse serait non.

En la rencontrant j'ai plutôt pensé que ce serait intéressant de la connaître mieux, pas que je passerais bien la nuit avec. Mes intentions sont plutôt pures si j'ose dire.

Mais en me posant la question du mariage, ce frère m'a renvoyé en pleine figure cette histoire de projection. Si je pense mariage, famille, etc... je n'arriverai à rien ! Alors comment dépasser ce paradoxe ? Ca ne s'applique pas qu'aux relations hommes-femmes...

Hum je ne suis pas sûr d'être clair. La seule chose qui est sûre, c'est qu'avant de penser mariage je ferais mieux de prendre les choses au jour le jour. Mais c'est pas si facile. Bon week end !

potage

Je ne sais pas trop pourquoi mais je suis carrément dans le potage aujourd'hui. Hier on a eu une réunion très chouette, où était présent un frère qui déménage de Paris. C'est donc la dernière fois qu'il participe aux réunions du jeudi.

Ca m'a fait un peu bizarre. Je ne suis pas vraiment triste : on se reverra, et s'il déménage c'est pour s'installer dans une nouvelle vie qui est très prometteuse, près de sa famille, et j'en suis super heureux pour lui.

Peut-être que c'est ce même sentiment de déchirement ou de nostalgie qu'on éprouve quand on rentre de Madagh... je ne sais pas trop.

C'est sûr qu'on s'attache beaucoup aux gens dans la voie. Pas à tous. Mais c'est un attachement profond. Un de mes lecteurs me dit dans un commentaire qu'il ne faut pas confondre l'attachement aux gens et l'amour pour Dieu (je résume en gros).

Je ne sais pas si la question est là : si on reçoit de l'affection dans la voie, et qu'on en donne, je ne vois pas où est le problème. Et surtout je ne vois pas en quoi ça empêcherait la recherche spirituelle.

C'est comme ça... dans la voie il y a de l'amour qui circule (la fameuse mahabba). J'ai déjà raconté à quel point j'avais été soufflé une fois en assistant à une discussion entre un frère et une soeur qui sont aux antipodes l'un de l'autre sur plein d'opinions importantes.

Cette discussion m'avait étonné par le respect et l'affection qu'il y avait, alors même qu'ils n'étaient pas du tout d'accord sur des sujets assez graves.

Je sais pas comment expliquer ça. Ce n'est pas comme une amicale de pêcheurs à la ligne qui s'aiment bien. Et plus ça va moins je m'explique ce qui se passe. Je suppose que c'est normal.

3.11.05

pour les nuls par un nul

Afin d'aider les non musulmans à comprendre ce que je raconte, je vais essayer de mettre en liens à droite les quelques billets où j'ai expliqué des choses du genre "qu'est-ce que c'est que le dhikr".

Pas que j'aie tant de lecteurs que ça, mais je sais que j'ai un ami ou deux qui ne connaissent pas du tout l'Islam et qui peuvent être surpris ou tout simplement ne pas comprendre de quoi je parle.

Bon y a des trucs assez vieux, mais disons que ça peut aider. En même temps si je devais mettre tous les billets "informatifs" il faudrait que je relise tout depuis le début. Ca fait un paquet de textes. Et je ne suis pas sûr d'avoir envie de tout relire !

bluff

Notre site internet marche toujours... le Vil Informaticien Psychopathe n'a donc pas mis sa menace à exécution. C'est marrant mais je crois que dans le fond c'est plutôt bien ce qui arrive : j'ai l'impression qu'on va peut-être enfin pouvoir se débarrasser de lui, et vu la façon dont il me plante des couteaux dans le dos c'est pas plus mal.

Hum. Je suis vraiment entraîné malgré moi dans des histoires de pouvoir. Ca me fait penser à un frère qui se pose beaucoup de questions : peut-on cheminer tout en se laissant entraîner aux histoires de pouvoir, avec ce que ça suppose de jeux d'egos, etc...

Je reconnais que j'ai eu un moment de satisfaction quand je me suis dit qu'on allait peut-être enfin sortir de la relation malsaine qu'on a avec ce type. Bon je rappelle qu'il a lancé des accusations aussi vagues que malveillantes sur moi, et que c'est lui qui a déclenché la guerre.

Mais comment ne pas perdre son "âme" dans des combats aussi douteux ? Je me doute qu'on ne peut pas être angélique, et le monde réel suppose des compromis, des combats, des bons et des mauvais moments.

Ce frère évolue dans des enjeux de pouvoir à côté desquels mes petites histoires sont ridicules, mais c'est un peu la même question. Comment ne pas se laisser attirer par le côté noir de la force ? Par la satisfaction de rabattre son caquet à un type qu'on considère nuisible ? La ligne est étroite.

C'est un peu confus pour moi tout ça. Je crois bien qu'il y a un côté "miroir" dans ces histoires. Peut-être que le Vil Informaticien Psychopathe est plus proche de moi que je ne me l'imagine... brrr... ça donne pas envie ! A un moment, il y a plusieurs semaines, il m'avait insulté longuement au téléphone, et m'avait notamment dit "tout le monde te déteste dans ta boîte".

Je ne suis pas forcément là pour être aimé, mais ça situe le niveau de violence de ses attaques. Peut-être est-ce lui qui a peur que tout le monde le déteste...

En tout cas je me dis que si je suscite une telle haine, j'y suis peut-être pour quelque chose. Après tout je suis loin d'être un saint. Bon c'est la première fois de ma vie que je vis ça, mais peut-être qu'il fautque je me regarde en face aussi.

On va dire que c'est une occasion d'apprendre. Sur moi. Sur les autres.

Tout le monde pète les plombs dans la boîte. Et moi ce n'est pas que je m'en moque, mais je me sens plutôt tranquille. Est-ce moi qui suis fou ? On verra bien.

2.11.05

olé !!

C'est le grand retour du Vil Psychopathe Informaticien ! Je résume : ce monsieur m'en veut personnellement pour des raisons que lui seul connaît (je sais ça paraît dingue mais c'est comme ça...). Mes fidèles lecteurs connaissent mes démêlés avec lui.

Là il a franchi un pas de plus. Sans doute parce qu'il a compris que je reste dans mon job, il est arrivé comme une furie et menace de couper notre site internet dès demain !

Je rêve. Inutile de dire que mon patron est dans un état de panique totale...

Au moins on peut dire que c'est mouvementé.

fin du jeûne

Gros ignorant que je suis... on m'a dit que l'eid c'est demain, mais je n'étais pas bien sûr de ce que ça voulait dire. Du coup j'ai appelé un frère : le jeûne s'arrête ce soir.

Je suis allé hier au ciné avec un vieil ami qui est marié avec une japonaise. Elle semble très curieuse à propos de l'islam. Pas curieuse au sens attirée, disons que c'est une curiosité intellectuelle. Elle m'a questionné à propos du ramadan.

Elle m'a notamment demandé si je me sens bien d'avoir fait le jeûne, et si ça m'a aidé spirituellement. Je n'ai pas trop su quoi répondre. Hum. Pas simple comme question. La privation physique n'est pas grand chose : des centaines de millions de gens le font tous les ans, donc ce n'est pas si difficile que ça.

Quand aux vertus spirituelles... peut-être que je n'ai pas assez de recul pour répondre.

This page is powered by Blogger. Isn't yours?