23.5.05

kafir, kufar

Les mots sont très importants. J'ai déjà dit ici à quel point je n'aime pas le mot kafir (pluriel : kufar). Ca veut dire mécréant, i.e. non musulman. C'est un mot employé à tout bout de champ par certains musulmans, qui vivent dans le "nous et eux" si j'ose dire.

Je n'aime pas ce mot. Déjà ça me rappelle un mot identique qui servait aux Boers (c'est donc du néerlandais je suppose) pour désigner les Noirs, de façon insultante. Et par ailleurs je n'aime pas cette idée du "nous et eux", de cette idée qu'il faudrait haïr ou mépriser les autres.

Sans entrer dans des sujets polémiques, il y a par exemple un antisémitisme qui s'exprime parfois chez certains musulmans et qui me met hors de moi. Notre sheikh a répondu une chose très belle là dessus, en disant en gros "quand vous aimerez les Juifs autant que vous m'aimez, vous aurez avancé sur la voie".

En plus même d'un point de vue "strict", critiquer ou parler mal des non musulmans est... contre l'islam : on ne peut pas savoir à l'avance si quelqu'un mourra musulman ou pas. Critiquer un non musulman est donc extrêmement blâmable même du point de vue le plus réducteur. Ca revient à préjuger de ce que seul Dieu sait. Je ne dis pas que tous ceux qui utilisent le mot kafir critiquent les non musulmans, mais je ne suis pas un imbécile non plus.

Sans parler du fait qu'être musulman ça peut avoir plus d'un sens. Est-ce la forme ? Ou le fait de faire le bien ? Je ne vais pas citer encore la fameuse interprétation faite par Abd el Kader d'un verset du Coran, mais c'est ça l'idée.

Comments:
A l'origine "Kafara" voulait dire enfouir et cacher. Kuffar (pluriel de kafir) désignait par exemple les cultivateurs dont l'action de semer consiste à enfouir le grain dans la terre. Ce sens original a été conservé dans un verset Coranique (...You'jibou alkufara nabatouhou..).

Les kuffar (au sens de catégorie)sont ceux qui enfouissent la vérité. Leur action est vaine et ridicule parcque lorsqu' on enfouie un grain de vérité, on en révèle sept cent. Ce qui faisait dire au maître "Al Halaj" que le "kufr" est une science élevée!!

Le kufr est également utilisé par le Coran comme le contraire de la reconnaissance (chukr) pour des raisons également liées au sens original.

Pour le soufi, le rapport aux catégories est un terrain miné par la question du "moi", du temporaire, du permanent et du jugement. Le vrai connaisseur est celui qui sait mettre des frontières là où Allah les a mises et les effacer là où Allah les a éffacées. C'est un thème que les connaisseurs appelleent "jam' wa tafrika" et qui se lit sur le trône ('arch).

Ne monte sur le trône que celui qui est patient. Jacob te l'apprendra dans le chapitre consacré à son fils lorsque Sidi Hamza t'aura appris la patience!

Incha'Allah.
 
Merci mais là c'est trop compliqué pour moi je ne comprends carrément presque rien. Mais je suis loin d'être un "vrai connaisseur", j'apprendrai ça aussi insha allah
 
Quelques exemples dans le thème "jam' wa tafrika":

- les connaisseurs voient dans le rapport sexuel (TOUT rapport sexuel : jam') un sens qui renvoie à des réalités divines (haqaiq). Le qualificatif licite ou illicite intaure une division (tafriqa) et des frontières (hudud). La division provient du jugement (hukm) et les connaisseurs y voient le Nom d'Allah "Alhakam".
Le connaisseur respecte les frontières mais voit par dessus les frontières. C'est cette "dualité" qui détermine son rapport aux autres. Il est à la fois "avec et sans frontières"!!

Le jugement (hukm) qui instaure des frontières est le lieu de la patience. L'ego a horreur des frontières et c'est pour celà que je disais qu'on ne lit dans ce thème qu'avec la patience (sabr).

Sidi Ibn Arabi fait de ce thème l'une des 4 sciences des awliya (amis d'Allah).
 
Hum je comprends toujours pas trop bien... :o)
Pas grave merci pour ces commentaires certains de mes lecteurs comprendront peut être mieux et moi aussi avec du temps insha allah.
 
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