6.4.05

vide, pape, Austerlitz, illusions

Pas trop envie de poster aujourd'hui... je me sens un peu vide. Je suis comme en suspension. Sur ma foi, sur ce que j'éprouve, c'est un peu confus ces jours-ci.

Je vais plutôt parler actualité du coup.

Bizarre tout ce ramdam autour de la mort de Jean-Paul II. Je parle pas de la polémique qui se développe en ce moment (je crois que c'est cet excellent Mélenchon qui a dit que "ça fait le lit de tous les communitarismes" ... sic).

En revanche c'est vrai qu'on a énormément parlé de cet évènement. D'un côté il y a le côté "idole" comme lorsque Lady Di était morte. On suit heure par heure. D'après un de mes potes ça montre juste que les relations presse de l'église catholique sont bien organisées... hum je trouve ça un peu court.

Ce qui me trouble c'est que c'est (me semble-t-il) une occasion de rappeler qu'on est un pays chrétien. Bon le fait qu'on vit une crise d'identité très profonde en France c'est un de mes vieux dadas, même si j'en parle jamais ici. Je ne sais pas trop comment m'expliquer, et j'ai peur d'être maladroit, mais voilà : si encore il s'agissait de ramener les gens vers Dieu, pourquoi pas. Mais il me semble qu'il s'agit plus de réaffirmer des "racines" qui seraient "en danger". Je suis peut-être parano. Le pape devient alors l'emblème de ces peurs diffuses, même si la plupart des gens qui s'associent à la douleur de sa disparition le font sans arrière-pensées.

Hum je m'embrouille. Pas grave. Disons que je trouve qu'on en fait un peu trop sur le pape. Voilà Sur le pourquoi il doit y avoir plein de raisons qui se mélangent, je fais peut-être des procès d'intention.

Rien à voir mais bon puisqu'aujourd'hui j'ai pas trop le coeur à parler foi je recommande un livre que j'ai lu pendant mes vacances. Ca s'appelle Austerlitz, par W.G. Sebald, un auteur allemand mort récemment. C'est un livre magnifique sur un homme fragile, compliqué, à la recherche de son identité, qui s'appelle Jacques Austerlitz. On découvre qu'il a été exilé à 5 ans depuis Prague pour échapper au sort qui attendait sa famille (juive).

J'en parle très mal mais couche par couche comme un oignon qu'on éplucherait on découvre à travers des digressions (sur l'histoire de l'architecture de l'ère industrielle notamment) l'histoire de ce petit garçon qui a grandi et n'a jamais pu être lui-même. A près de 60 ans il entreprend enfin de chercher les traces de sa mère et de son père. L'auteur utilise un procédé narratif extraordinaire : il y a un peu partout des photos censées venir de la collection de Jacques Austerlitz (un jardin, un détail de bâtiment, une réunion de famille, etc...). Ces photos donnent un sentiment plus que troublant de réalité au récit. Disons que par rapport à l'ordinaire des romans que je lis ça m'a fait un drôle de choc.

Hasard ou coïncidence, le livre précédent que j'ai lu parle aussi d'un homme à la recherche de lui-même. OK c'est un thème classique, mais bon... c'est bien aussi même si ce n'est pas dans la catégorie nobélisable comme Austerlitz. C'est The Impressionist de Hari Kunzru (un auteur anglo-indien), bizarrement traduit l'Illusionniste.

Comments:
Je crois bien que tu as raison sur ton analyse du ram-dam qu'on fait autour du Pape...
 
C'est rigolo, j'ai découvert ton blog aujourd'hui et mon père a ramené le livre Austerlitz ce même jour. Sans toi, je n'aurais même pas jeté un coup d'oeil sur ce livre car il en ramène des dizaines chaques jours (il travaille dans une imprimerie)... et car je me jette d'habitude sur les policiers. Je vous donne des nouvelles ... dès que j'ai finis le condensé Al-Sira de Mahmoud Hussein...
 
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