18.1.05

les interdits

J'ai déjà parlé de cet ami très proche qui n'est pas très chaud sur la religion. On a dîné ensemble hier. Il semble vouloir me piéger, me mettre face à mes contradictions.

Tout ça n'est pas très clair, mais en gros il est mal à l'aise avec le fait que la religion c'est accepter un certain nombre d'obligations. Il m'a ainsi dit "ah mais alors c'est fini pour toi la vinaigrette ?". Je n'ai pas trop su quoi répondre. Son discours revient à dire "puisque tu as choisi l'Islam faut tout appliquer ou alors tu n'es pas logique avec toi même". Il fait mine de ne pas comprendre que j'aie arrêté l'alcool tout en continuant à manger de la viande pas hallal, etc...

Comment lui expliquer que la viande hallal, les interdits alimentaires, l'alcool, tout ça ne sont que des choses extérieures ? Peut-être que je me trompe, mais il me semble que ces interdits sont infiniment moins importants que ce qu'on peut ressentir intérieurement. Bon c'est pas mal d'avoir un regard extérieur sur ce qui m'arrive, mais comment dire... il faudrait que j'arrive à lui faire comprendre que chacun est libre de choisir les règles qu'il suit.

Attention, ça ne veut pas dire qu'on peut faire ce qu'on veut. D'une part on est responsable directement devant Dieu de ce qu'on fait. Et d'autre part, dans le contexte plus spécifique de la voie soufie, on dit que la shari'a (les règles) c'est le garde fou, ce qui permet de ne pas s'égarer, de rester en contact avec la réalité. Je reviendrai là dessus ; ça concerne notamment les gens qui commencent à éprouver des états spirituels importants.

Cet ami m'a posé une colle : que ferais-je si j'étais invité à manger chez mes parents et qu'il y avait du porc. Je crois qu'aujourd'hui je n'hésiterais pas : j'en mangerais. C'est plus important pour moi de garder une bonne relation avec eux que de suivre strictement l'interdit. Et je crois que c'est mon problème, mon choix. Je repense à ce hikam qui dit que nos oeuvres sont des formes mortes qui ne vivent que par la pureté de l'intention qui les habite.

En l'occurence, je ne sais pas trop quand ni comment je pourrai dire à mes parents que je suis musulman. Pas que j'en aie honte, au contraire. Mais simplement parce que si je peux éviter de les blesser c'est aussi bien. Mais on verra bien, si ça se trouve ça se passera beaucoup mieux que ce que j'imagine.

Pour revenir aux interdits, et plus généralement à la shari'a, je continue à appliquer le conseil qu'on m'a donné : y aller progressivement, ne pas me "charger" trop d'un coup, et surtout n'appliquer quelque chose que quand j'en sens la nécessité intérieure. Je sais ça peut paraître creux, mais pour moi ça veut dire quelque chose.

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