27.1.05

vouloir que ça marche

Après la séance d'hier soir, un frère avec qui je suis rentré m'a dit "quand on invoque, il y a toujours ce piège de vouloir à tout prix faire que ça marche". Il veut dire par là que c'est difficile de se laisser aller, que plus on cherche à se laisser aller, plus on risque d'aboutir à l'effet inverse.

Tout cela est assez compliqué à expliquer. Lorsqu'on invoque, on essaie de s'orienter intérieurement vers le shaykh, et à travers lui vers Dieu (le shaykh n'est qu'un véhicule vers Dieu dans un sens). En quelque sorte il s'agit de se déprendre de soi-même. En plus lorsqu'on invoque en groupe on sent bien que certains "partent" très facilement. Je suppose que ça accentue le désir de se laisser aller. Mais ce laisser aller ne s'obtient pas par un simple exercice de la volonté.

Je me souviens que lorsque j'avais assisté pour la première fois à une "grosse" réunion, j'avais été sinon surpris du moins un peu perplexe face aux "hâls" de certains, qui sont spectaculaires. J'ai déjà expliqué ici que ces états ne doivent pas être recherchés pour eux mêmes, mais ils manifestent clairement que le faqir "part" (je ne trouve pas d'autre mot).

Pour des esprits formatés à l'occidentale, et encore plus si on est d'un milieu athée et qu'on cumule à ça des études scientifiques, tout ça est difficile à saisir. C'est difficile d'accepter l'idée qu'il y a des choses qu'on ne pourra pas comprendre rationnellement. Et c'est difficile également d'accéder à ce "laisser aller".

Hum je me relis ça n'a ni queue ni tête. Pas grave. Comment décrire ce que je ne comprends pas ? Quels mots utiliser pour parler de cette dimension intérieure dont je n'ai qu'une vague intuition ? Bien sûr j'ai des moments où je m'oublie, où je tremble. Mais c'est très difficile de s'appuyer sur quelque chose qu'on ne peut pas formuler avec les outils dont on a l'habitude. Je suppose que des gens qui ont plus avancé spirituellement ne se posent même plus la question.

Je cherche... quand on est dans une activité sportive par exemple, il y a des moments où on sent bien qu'on ne pense plus, qu'on déconnecte une partie du cerveau. On sent ça a posteriori : "je n'étais plus moi-même !". Je suppose que ça doit être quelque chose de comparable. Bon plus je me relis et plus je me dis que je me suis embarqué dans un sujet qui ne s'explique pas : plus j'essaie et moins c'est clair.

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