11.2.05

leçon subtile ?

Discussion hier lors d'une petite réunion avec le moqaddem du groupe de Paris. Ce n'était pas trop prévu au programme mais on s'est mis à parler du sheikh (à ma demande je dois l'avouer). Comme il a vu le sheikh il y a très peu de temps c'était assez frais.

Après coup je n'ai pu m'empêcher de me demander s'il n'y avait pas une leçon cachée dans ce qu'il nous a dit du sheikh. Un aparté peut-être : dans l'enseignement de la voie, l'exemple est important. La "politesse spirituelle" (ou ce que j'en comprends) fait que parfois les messages passent de façon subtile ou détournée, afin de ne pas choquer.

Là hier soir je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu l'impression qu'il y avait un message pour chacun des foqaras présents. En tout cas j'y ai vu un message à mon adresse. Le moqaddem, en évoquant le sheikh, a insisté sur le fait que même s'il est plein d'amour, il n'en reste pas moins capable de s'informer et de gérer les aspects les plus triviaux de la vie matérielle. J'ai certainement déjà parlé de cette capacité à "être" dans plusieurs niveaux simultanément.

Cette capacité n'exclut pas la ruse pour arriver à ses fins. Pas d'angélisme. Ce que j'en ai entendu pour ce qui me concerne (mais si ça se trouve ça ne m'était pas adressé spécifiquement), c'est d'une part que je dois faire attention, et surtout que je ne dois pas négliger mes devoirs envers le monde matériel. Bizarrement chacun à sa manière a semblé prendre ça pour lui... c'est pour ça que je parle de leçon.

Peut être qu'il faut aussi que je comprenne que je ne dois pas "idéaliser" la voie. Ce n'est pas parce que j'y trouve une fraternité, une chaleur, et par moments un grand réconfort, que je dois croire que c'est un paradis. D'une part c'est moi et moi seul qui suis en charge de ma vie, et d'autre part les frères sont des gens comme les autres, avec des défauts, des qualités.

A l'appui de ce thème, il nous a rappelé une petite histoire : le lion, le saint et le renard. Un lion est enfermé, un saint vient à passer. Le lion se plaint, gémit tant et si bien que le saint le libère. Le lion lui dit alors "grand merci, et comme ça fait longtemps que je n'ai rien mangé je vais m'empresser de te dévorer". Le saint est naturellement outré. Un renard passe alors, et les voyant en désaccord, leur demande ce qui leur arrive.

Chacun explique ce qui s'est passé, et le renard "joue au con" : il dit au lion "je ne comprends pas bien, tu parles de quelle cage... oui mais tu étais enfermé comment exactement" et ainsi de suite jusqu'à ce que le lion pour mieux se faire comprendre rentre dans la cage. Le renard en profite alors pour l'enfermer de nouveau. L'attitude du saint (trop confiant) s'oppose à celle du renard.

Il faudrait, tout en donnant de l'amour, ne pas se livrer inconsidérément, ne pas accorder sa confiance à n'importe qui. Je suis peut être dingue, mais cette histoire m'a fait immédiatement penser au rêve où un forcené est dans le même train que moi. Là aussi c'est la ruse qui peut me permettre d'enfermer pour de bon ce forcené dangereux. Si en plus j'ajoute que le renard est un animal qui résonne pour moi depuis... depuis toujours, ça fait encore un signe.

Mais bon à force de voir des signes partout je vais peut être finir par souffrir de double vue.

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