9.3.05

enfance et paradis perdu

Je mélange certainement plein de choses mais ça arrive : une chose fait penser à une autre et ainsi de suite. J'ai discuté longuement hier avec mon ami qui est un peu méfiant vis à vis des religions. Je vais pas résumer tout ce qu'on s'est dit (nos discussions sont souvent animées, mais son avis compte pour moi c'est bien de discuter avec quelqu'un qui n'a pas les mêmes façons de penser sur la spiritualité).

A un moment j'ai été super étonné : je lui parlais de la confiance qu'il y a spontanément entre frères dans la tariqa, du fait que même avec quelqu'un qu'on ne connaît pas on peut très vite se mettre à parler de choses très personnelles. Il m'a posé la question suivante : "est-ce que tu as déjà éprouvé ça depuis ton enfance ?". Promis juré je ne l'ai pas orienté. Mais en gros je lui ai demandé de préciser ce qu'il voulait dire... je n'avais pas rêvé : il voulait bien dire que ce que je décrivais, cette confiance spontanée, c'est quelque chose qu'on a quand on est à la maternelle ou en tout cas enfant, et qu'on perd par la suite.

Hum huhum ! En plus il ne lit pas mon blog. Mais c'est dingue qu'il pense lui aussi d'une certaine manière que je retrouve quelque chose de l'enfance. J'étais très étonné...

Du coup ce matin en y repensant j'ai fait le lien avec le thème du paradis perdu. Bon ça n'a peut-être rien à voir, je mélange souvent les choses. Mais récemment quelqu'un me parlait du Sénégal, d'enfance, de paradis... perdu. Et par ailleurs c'est un thème qui m'intéresse depuis longtemps... à travers ce que je perçois de la culture américaine. J'ai essayé d'expliquer ça à mon père il n'y a pas longtemps, vainement.

Mon point c'était que le paradis perdu est un thème super important si on veut comprendre les américains. Je sais pas trop d'où je sors cette idée, certainement de pas mal de romans que j'ai lus. C'est un peu bateau et simplificateur, mais je crois que les américains ont profondément cette idée qu'ils ont trouvé un paradis, et que ce paradis a été en quelque sorte souillé. On parle souvent de l'innocence perdue, ou du fait que les américains sont des "grands enfants", il y a ce mélange supposé de candeur et de pragmatisme.

Bref je ne sais pas trop bien m'expliquer mais c'est quelque chose qui me touche profondément depuis des années. Est-ce parce que j'ai un souvenir de vacances aux Etats Unis quand j'étais tout petit ? Je ne sais pas trop. Un très beau livre qui m'a fait penser à ça c'est Pourfendeur de nuages de Russell Banks, une histoire hallucinante de fermiers blancs très pieux qui luttent contre l'esclavage avec des méthodes de guérillero vers 1850.

Je sais plus où je voulais en venir. Ah si : la voie c'est peut-être une façon de retrouver ce paradis perdu de l'enfance. Je dis bien peut-être.

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