7.4.05

siège éjectable

J'ai déjà un peu évoqué le cas des gens qui quittent la voie. Pas que je me sente concerné, mais j'ai discuté de ça récemment avec le responsable du groupe de Paris. En fait à la dernière réunion on a évoqué les raisons qui font qu'on peut quitter la tariqa. Et justement l'après midi même j'avais lu un truc sur un des plus célèbres personnages à avoir quitté la Boutchichiyya : sheikh Abdeslam Yassine.

C'est pas le sheikh Yacine du Hamas, c'est un autre. Il a quitté la tariqa il y a près de 30 ans, et est aujourd'hui à la tête d'une très importante organisation religieuse/caritative au Maroc. Je ne suis pas au courant des détails, mais il a apparemment quitté la voie parce qu'il n'était pas d'accord avec certaines indications du sheikh (à l'époque c'était Sidi El Hajj Abbas, le père de notre sheikh). En particulier sur le sujet délicat de l'engagement politique : sheikh Yassine voulait plus d'engagement. Bon je suis bien ignorant de tout ça j'espère ne pas dire trop de conneries.

Un autre exemple dont on m'a parlé est un français, très érudit, très intelligent, et qui a eu des ouvertures spirituelles assez tôt après son entrée dans la voie. Ouvertures spirituelles ça veut dire des "révélations" en quelque sorte. Le genre de choses que j'ai pas encore rencontrées en personne (à supposer que ça m'arrive !). Je n'ai pas les détails, mais apparemment cet homme a refusé de suivre certaines indications lui aussi. Et là (je cite le responsable du groupe) il a "sauté" comme un bouchon de champagne. Il a quitté la voie de lui-même, sans donner de nouvelles.

J'ai demandé ce qui arrive dans ces cas là : est-ce qu'on garde l'acquis spirituel, le goût, etc... ? Apparemment la réponse est non. C'est un peu difficile à comprendre, mais il semble que l'on revienne au point zéro (sur le plan de la connaissance du coeur, pas sur le plan du savoir intellectuel). Le souvenir même des états qu'on a pu atteindre s'efface paraît-il ! Je sais c'est peut être un peu abstrait à suivre et difficile à admettre, mais c'est ainsi.

Hasard ? Hier soir dans le métro je suis tombé sur une lettre du sheikh Ad Darqawi qui décrit exactement la même chose. Un de ses disciples prend la grosse tête suite à des "aperçus spirituels" très élevés. Il s'oppose alors au sheikh, cherchant même à détourner d'autres disciples (je cite : "des disciples dont l'état spirituel était faible, de sorte qu'ils n'avaient d'autres ressources que celles de la théorie"... à méditer).

Le disciple finit par s'égarer (je résume) au point qu'il perd jusqu'à l'odeur des aperçus spirituels dont il avait bénéficié. C'est exactement la même idée. C'est marrant ça me fait penser à Men in Black avec l'appareil qui efface tout souvenir d'un épisode chez les gens "normaux".

Comments:
Il me semble que le plus important n'est pas de suivre les indications de tel ou tel sheikh mais de respecter de suivre la voie musulmane. L'islam permet une relation directe entre Dieu et l'individu, non ?
 
Oui bien sûr c'est une relation directe entre soi et Dieu. Mais le fait d'être guidé par un sheikh rend les choses plus faciles (à condition que ce soit un sheikh incontestable). Si je devais dire ce qui est le plus important je dirais juste "la illaha illa Llah" ; pour le reste je ne prétends pas détenir la vérité.
 
Sans aucun doûte... j'espère trouver aussi un guide lorsque j'aurais acquis par moi-même certaine base...
 
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