20.6.05

cours de charia

Dans la voie, on a des cours (c'est pas très formel, il n'y a pas de salle de classe). Notamment sur la charia, c'est à dire la loi, dans plein d'aspects disons très pratiques. Ca peut paraître un peu secondaire par rapport à d'autres aspects élevés, mais c'est important. Je ne sais pas trop dire pourquoi, mais ça compte énormément.

Pour moi qui ai des hauts et des bas, du mal à me concentrer, j'ai l'impression que le rituel est à la fois une routine et un bienfait. Hum je sais pas trop bien expliquer ce que je ressens par rapport à ça.

Toujours est-il que j'ai découvert ce matin que depuis ma conversion j'oublie de dire la shahada à la fin de mes ablutions. J'ai appris à faire les ablutions dans un petit livre très bien, mais pour une raison ou pour une autre j'ai pas percuté là dessus. A la fin des ablutions on récite la profession de foi. Ca prend 10 secondes.

En termes d'intention, je n'ai rien fait de mal. Et je ne pense pas que ça rende invalides toutes mes prières depuis que je suis musulman. Mais ça illustre le fait qu'il y a des petits points qu'on ne perd rien à rappeler. On se dit "bon ça c'est un détail", parfois on n'ose pas demander et c'est bête.

Hier par exemple j'ai appelé un frère pour une question "idiote", il m'a dit très justement "il n'y a pas de question idiote". Pour revenir à mes ablutions, l'intention est le plus important (voir l'histoire célèbre de Maïmouna), mais maintenant que je sais, je n'oublierai pas.

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L’an neuf et l’Hégire
de Victor Hugo
dimanche 27 février 2005.

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Victor Hugo

1802 - 1885
Né à Besançon (son père est comte et général d’empire)
1816, il affirme sa vocation littéraire : "Je veux être Chateaubriand ou rien !"
Ecrivain de génie, sa notoriété se transforme vite en célébrité.
1845 élu à l’Académie Française en 1841 et Pair de France
1848 ému par les souffrances du peuple, Victor Hugo devient républicain et affiche son hostilité à Napoléon III qui le fait exiler à Jersey, puis à Guernesey.
1859 il refuse l’amnistie de l’Empereur. Pendant cet exil qui dure près de vingt ans, il produit la partie la plus riche de son œuvre.
1870 retour en France, il est accueilli comme le symbole de la résistance républicaine au second Empire, il est élu député de Paris, puis sénateur.
L’an neuf et l’Hégire
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Victor Hugo


Comme s’il pressentait que son heure était proche,


Grave, il ne faisait plus à personne une reproche ;


Il marchait en rendant aux passants leur salut ;


On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût


A peine vingt poils blancs à sa barbe encore noire ;


Il s’arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,


Se souvenant du temps qu’il était chamelier.


Il semblait avoir vu l’Eden, l’âge de d’amour,


Les temps antérieurs, l’ère immémoriale.


Il avait le front haut, la joue impériale,


Le sourcil chauve, l’œil profond et diligent,


Le cou pareil au col d’une amphore d’argent,


L’air d’un Noé qui sait le secret du déluge.


Si des hommes venaient le consulter, ce juge


Laissait l’un affirmer, l’autre rire et nier,


Ecoutait en silence et parlait le dernier.


Sa bouche était toujours en train d’une prière ;


Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;


Il s’occupait de lui-même à traire ses brebis ;


Il s’asseyait à terre et cousait ses habits.


Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne,


Quoiqu’il perdît sa force et qu’il ne fût plus jeune.


A soixante-trois ans une fièvre le prit.


Il relut le Coran de sa main même écrit,


Puis il remit au fils de Séid la bannière,


En lui disant : " Je touche à mon aube dernière.


Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui. "


Et son œil, voilé d’ombre, avait ce morne ennui


D’un vieux aigle forcé d’abandonner son aire.


Il vint à la mosquée à son heure ordinaire,


Appuyé sur Ali le peuple le suivant ;


Et l’étendard sacré se déployait au vent.


Là, pâle, il s’écria, se tournant vers la foule ;


" Peuple, le jour s’éteint, l’homme passe et s’écroule ;


La poussière et la nuit, c’est nous. Dieu seul est grand.


Peuple je suis l’aveugle et suis l’ignorant.


Sans Dieu je serais vil plus que la bête immonde. "


Un cheikh lui dit : " o chef des vrais croyants ! le monde,


Sitôt qu’il t’entendit, en ta parole crut ;


Le jour où tu naquit une étoile apparut,


Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent. "


Lui, reprit : " Sur ma mort les Anges délibèrent ;


L’heure arrive. Ecoutez. Si j’ai de l’un de vous


Mal parlé, qu’il se lève, ô peuple, et devant tous


Qu’il m’insulte et m’outrage avant que je m’échappe ;


Si j’ai frappé quelqu’un, que celui-là me frappe. "


Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton.


Une vieille, tondant la laine d’un mouton,


Assise sur un seuil, lui cria : " Dieu t’assiste ! "


Il semblait regarder quelque vision triste,


Et songeait ; tout à coup, pensif, il dit : " voilà,


Vous tous, je suis un mot dans la bouche d’Allah ;


Je suis cendre comme homme et feu comme prophète.


J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.


Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.


Le soleil a toujours l’aube pour précurseur.


Jésus m’a précédé, mais il n’est pas la Cause.


Il est né d’une Vierge aspirant une rose.


Moi, comme être vivant, retenez bien ceci,


Je ne suis qu’un limon par les vices noirci ;


J’ai de tous les péchés subi l’approche étrange ;


Ma chair a plus d’affront qu’un chemin n’a de fange,


Et mon corps par le mal est tout déshonoré ;


O vous tous, je serais bien vite dévoré


Si dans l’obscurité du cercueil solitaire


Chaque faute engendre un ver de terre.


Fils, le damné renaît au fond du froid caveau


Pour être par les vers dévoré de nouveau ;


Toujours sa chair revit, jusqu’à ce que la peine,


Finie ouvre à son vol l’immensité sereine.


Fils, je suis le champ vil des sublimes combats,


Tantôt l’homme d’en haut, tantôt l’homme d’en bas,


Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne


Comme dans le désert le sable et la citerne ;


Ce qui n’empêche pas que je n’aie, ô croyants !


Tenu tête dans l’ombre au x Anges effrayants


Qui voudraient replonger l’homme dans les ténèbres ;


J’ai parfois dans mes poings tordu leurs bras funèbres ;


Souvent, comme Jacob, j’ai la nuit, pas à pas,


Lutté contre quelqu’un que je ne voyais pas ;


Mais les hommes surtout on fait saigner ma vie ;


Ils ont jeté sur moi leur haine et leur envie,


Et, comme je sentais en moi la vérité,


Je les ai combattus, mais sans être irrité,


Et, pendant le combat je criais : " laissez faire !


Je suis le seul, nu, sanglant, blessé ; je le préfère.


Qu’ils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis !


Quand même, se ruant sur moi, mes ennemis


Auraient, pour m’attaquer dans cette voie étroite,


Le soleil à leur gauche et la lune à leur droite,


Ils ne me feraient point reculer ! " C’est ainsi


Qu’après avoir lutté quarante ans, me voici


Arrivé sur le bord de la tombe profonde,


Et j’ai devant moi Allah, derrière moi le monde.


Quant à vous qui m’avez dans l’épreuve suivi,


Comme les grecs Hermès et les hébreux Lévi,


Vous avez bien souffert, mais vous verrez l’aurore.


Après la froide nuit, vous verrez l’aube éclore ;


Peuple, n’en doutez pas ; celui qui prodigua


Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega,


Les perles à la mer et les astres à l’ombre,


Peut bien donner un peu de joie à l’homme sombre. "


Il ajouta ; " Croyez, veillez ; courbez le front.


Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront


Sur le mur qui sépare Eden d’avec l’abîme,


Etant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ;


Presque personne n’est assez pur de péchés


Pour ne pas mériter un châtiment ; tâchez,


En priant, que vos corps touchent partout la terre ;


L’enfer ne brûlera dans son fatal mystère


Que ce qui n’aura point touché la cendre, et Dieu


A qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ;


Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ;


Là-haut sont les fruits purs dans les arbres augustes,


Les chevaux sellés d’or, et, pour fuir aux sept dieux,


Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ;


Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse,


Habite un pavillon fait d’une perle creuse ;


Le Gehennam attend les réprouvés ; malheur !


Ils auront des souliers de feu dont la chaleur


Fera bouillir leur tête ainsi qu’une chaudière.


La face des élus sera charmante et fière. "


Il s’arrêta donnant audience à l’espoir.


Puis poursuivant sa marche à pas lents, il reprit :


" O vivants ! Je répète à tous que voici l’heure


Où je vais me cacher dans une autre demeure ;


Donc, hâtez-vous. Il faut, le moment est venu,


Que je sois dénoncé par ceux qui m’ont connu,


Et que, si j’ai des torts, on me crache aux visages. "


La foule s’écartait muette à son passage.


Il se lava la barbe au puits d’Aboufléia.


Un homme réclama trois drachmes, qu’il paya,


Disant : " Mieux vaut payer ici que dans la tombe. "


L’œil du peuple était doux comme un œil de colombe


En le regardant cet homme auguste, son appui ;


Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentré chez lui,


Beaucoup restèrent là sans fermer la paupière,


Et passèrent la nuit couchés sur une pierre


Le lendemain matin, voyant l’aube arriver ;


" Aboubékre, dit-il, je ne puis me lever,


Tu vas prendre le livre et faire la prière. "


Et sa femme Aïscha se tenait en arrière ;


Il écoutait pendant qu’Aboubékre lisait,


Et souvent à voix basse achevait le verset ;


Et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte.


Et l’Ange de la mort vers le soir à la porte


Apparut, demandant qu’on lui permît d’entrer.


" Qu’il entre. " On vit alors son regard s’éclairer


De la même clarté qu’au jour de sa naissance ;


Et l’Ange lui dit : " Dieu désire ta présence.


Bien ", dit-il. Un frisson sur les tempes courut,


Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut.

Poème de Victor Hugo pour le prophète Mohamad - le 15 janvier 1858.

ce poème pour toi sidi
 
merci mille fois sidi c'est magnifique
 
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