15.6.05

identité

Je suis confronté à quelque chose qui concerne tous les convertis j'imagine. Et qui concerne certainement beaucoup d'autres gens. Le fait de se convertir, de s'engager dans une voie spirituelle, n'est pas vraiment un choix. J'ai l'impression que ça s'est fait presque indépendamment de ma volonté.

Mais dans la conversion, il y a pas mal de changements pratiques. Sans parler de l'alcool, du porc ou d'autres détails, il y a le fait que j'ai un prénom musulman en plus de mon prénom de naissance. Et le fait que pour le moment je n'ai pas parlé de tout ça à mes parents. Un frère que je connais a attendu 8 ou 9 ans avant de parler de son entrée dans la voie à sa famille. Je ne sais pas comment il a "tenu" aussi longtemps. Mais bon les choses viennent quand elles doivent venir.

Il va me falloir du temps pour en quelque sorte intégrer tout ça dans mon identité, dans ce que je suis. Ca ne veut pas dire que je renie ma vie passée, au contraire. Mais il y a de nouveaux éléments. J'ai déjà parlé ici du prénom et du reste. Même les gens de la tariqa m'appellent indifféremment par les deux prénoms. Pour les parents je suis persuadé que quand mon engagement sera vraiment enraciné ça se fera tout seul. Et tout se passera bien je crois.

Mais tout ça reste un peu délicat. Ces derniers jours j'ai fait plusieurs rencontres "par hasard". Deux personnes que j'ai connues dans ma vie "d'avant", que je reverrai d'ailleurs avec plaisir. Mais c'est marrant que je les aie rencontrés tous les deux en l'espace de si peu de temps, comme un rappel.

Et puis hier soir dans le métro j'ai discuté avec un type habillé en prophète rasta, qui lisait... le Code Noir de Louis XIV. Il m'a fait tout un speech sur... l'identité. En me disant des trucs du genre "on ne m'a pas demandé mon avis avant de me vendre", ou encore "je ne suis pas libre puisque je ne peux pas reprendre mon ancien nom", ou bien "je ne peux pas revenir chez moi".

Ce monsieur est antillais, et par delà le fait qu'il mélange (à mon humble avis) le passé et le présent, il y avait énormément de sincérité dans ce qu'il m'a dit. La partie sur le patronyme notamment m'a beaucoup touché. Qui sommes nous si nous ne "possédons" pas notre nom ? Je lui ai demandé où serait son "chez lui"... il m'a regardé et m'a dit "ah mais monsieur c'est bien là toute la question".

Je ne suis pas sûr qu'il avait des idées très sympathiques, il m'a paru un peu vindicatif, et puis bon je trouve qu'il ne faut pas tout mélanger. N'empêche que ça m'a touché. Je crois que ces questions sur l'identité, sur les racines, sont partagées par tant de gens... un frère m'a encore dit l'autre jour que son entrée dans la voie lui avait semblé un retour à la maison.

Et je repense naturellement à ce hadith (tradition prophétique) tellement beau qui dit que l'amour de ses racines est une des bases de l'iman (la foi). C'est un hasard que je sois tombé sur ce monsieur justement en ce moment ? Allez savoir.

Comments:
one thing i suggest is to wait a year or two. that way your family can see the positive changes in your life, thus making it easier.
then again this only works if you were crazy before, so hey. but i had a pretty wild life and my parents welcomed the stability of Islam for me.
 
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