1.6.05

je relis...

Les écrits spirituels d'Abd el Kader. J'avais prêté ce livre à un frère, du coup ça fait quelques mois que je l'avais lu et je le redécouvre. C'est très particulier. D'une part, il est dans des considérations très élevées, assez métaphysiques (pour les pros, il s'inscrit dans la continuité d'Ibn Arabi). Par moments je ne comprends pas du tout ce à quoi il fait allusion. Mais en même temps, sa façon d'expliquer les choses est si vivante.

Il y a un côté génial. Il part souvent d'un verset, ou d'un hadith. Puis il explique le sens caché de ce verset. Ce sens caché ne vient jamais contredire le sens premier. Mais il le complète. Et là où ça donne des frissons, c'est qu'en général le sens caché lui est "dévoilé" par une vision qu'il expose très simplement. En quelque sorte Dieu s'adresse à lui directement.

J'en ai déjà parlé ici il y a longtemps, mais l'emir est l'auteur notamment de l'interprétation célèbre d'un verset (interprétation qui lui vaudrait d'être violemment critiqué par certains aujourd'hui). C'est le verset (je crois que c'est 17:23) qui dit "Dieu a décrété que vous n'adoreriez que Lui". Il en tire l'idée si audacieuse que quelque soit l'objet de notre adoration c'est Dieu qu'on adore, même si on ne s'en rend pas compte.

Ca ne veut pas dire qu'il met sur le même plan les musulmans et les autres, croyants ou pas. Mais qu'il affirme que tous aiment Dieu. En gros en tout homme il y a un musulman. Pas un musulman au sens des commandements de l'islam (les 5 piliers etc...), mais au sens de l'amour de Dieu. Hum je deviens lyrique faut que je me calme.

Quand j'avais parlé de ça au frère qui tient la librairie que j'aime bien (je venais de lire ce passage et j'étais tout enthousiaste) il s'était marré : il voyait très bien de quoi je parlais. Il faut croire que cette interprétation de ce verset est "célèbre" parmi les gens de la voie. Vu ce qu'on doit en conclure ce n'est pas étonnant.

Pour revenir à ma lecture d'hier soir, j'ai lu un passage où il explique pourquoi la prière se fait en partie à voix haute et en partie à voie basse (dans le détail, l'aube c'est à voie haute, la journée à voie basse et le soir un mix des deux). Ca l'entraîne dans une explication sur l'Essence, le monde manifesté et le monde non-manifesté, bref des trucs pas faciles à saisir. Et pourtant à la lecture on "sent" qu'on comprend quelque chose de profond. Désolé de ne pouvoir le retranscrire ici.

Par ailleurs sur le sujet il commence par dire qu'on lui a posé la question, et qu'il a répondu ce qui (je cite) "constitue la moitié du savoir", à savoir "je ne sais pas". Ce n'est que par la suite qu'il a reçu une inspiration qui lui a révélé le sens du fait qu'on prie tantôt à haute voix, tantôt silencieusement.

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