21.10.05

intention et ramadan

Hier soir j'ai assisté à une petite réunion chez le responsable du groupe de Paris. C'était bien, comme toujours si j'ose dire. A la fin, on parle toujours de sujets divers et variés, ça constitue une sorte de cours.

On a parlé du Ramadan. De l'aspect extérieur (s'abstenir d'un certain nombre de choses) mais aussi de l'aspect intérieur. Le Ramadan symbolise le fait qu'on cherche à combattre les désirs de la nafs (l'ego), pour avancer vers le détachement.

Hum que ça soit clair le détachement ne veut pas dire qu'on vit hors du monde, au contraire. Mais il nous a cité un adage soufi que je ne connaissais pas, et qui est vraiment bien : "porte le monde dans ta main, pas dans ton coeur".

Pour revenir aux aspects extérieurs il nous a rappelé que par exemple insulter quelqu'un, médire, se battre ou se mettre en colère gravement invalide le jeûne. Pour bien préciser je lui ai demandé si parler avec un pote d'un abruti qu'on connaît tous les deux (comme ça m'était arrivé dans la journée) et se marrer fait partie des choses qui invalident. Il s'est marré et m'a dit que ça allait. Il faut que ça soit plus grave que ça.

On a parlé aussi de la nuit du destin, mais ça j'y reviendrai. Et puis il a rappelé une chose : dans les conditions de validité du jeûne, il y a au premier plan l'intention. Comme pour tout ce qu'on accomplit en islam, l'intention est essentielle. Mais j'ai eu l'impression à l'entendre qu'on ne le rappelle jamais assez.

Ca ne veut pas dire que mon jeûne ne vaut rien sous prétexte que je ne me suis pas dit avant le début du Ramadan une phrase du genre "je fais le voeu de jeûner pour Dieu"... Mais c'est vrai qu'on fait plein de choses de façon presque automatique, et que je ne suis pas sûr d'y mettre toujours l'intention du coeur. Ce n'est pas grand chose : juste me recueillir un instant avant de faire mes ablutions par exemple.

Naturellement ça m'a rappelé le fameux aphorisme de Ibn Ata Allah qui dit (je cite de mémoire) "nos oeuvres sont des formes mortes dont le secret de la vie réside dans l'intention qui les anime".

Je ne sais pas trop bien où je veux en venir... mais disons que ça m'a fait comme un rappel. Pas culpabilisant. Mais juste rappeler que ce qu'on fait extérieurement et ce qu'on y met comme intention intérieurement sont étroitement liés.

En même temps, j'ai la chance d'être dans une voie, c'est à dire d'être guidé. J'ai posé une autre question hier soir : comment, pendant le Ramadan, ne pas céder aux petites nourritures de l'orgueil ? Parce qu'à côté des nourritures matérielles il y a plein d'occasions de se vanter, etc...

Je ne vais pas jouer les saints ni les hypocrites. Je sais très bien que c'est une question difficile, et que je ne vais pas du jour au lendemain me transformer en soufi détaché des compliments, des plaisirs du pouvoir, etc...

La réponse que m'a faite le responsable du groupe a été pleine de sagesse : en substance, il m'a dit "on est dans une voie, avec un guide spirituel. Il nous demande de nous occuper de l'extérieur, et lui s'occupe de notre intérieur."

En d'autres termes, faut pas que je me pose trop de questions sur l'ego, l'orgueil, et toute cette sorte de choses. Me concentrer, faire mon dhikr, et m'en remettre au sheikh, ce serait déjà pas mal.

Comments:
Chère Lalla Safiyya... j'espère que ce sont des larmes de joie :o)))
Ou alors c'est cette nostalgie qui nous envahit quand on quitte ses frères par exemple... j'ai éprouvé ça en rentrant de Madagh.
Que Dieu vous bénisse aussi, et qu'il récompense la beauté et la pureté de votre foi. Je pense souvent au fait que ça doit être si difficile pour vous d'être seule de la voie là bas, et j'admire votre courage.
A très bientôt.
 
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