18.1.06

dhikr et équilibre

Hier j'ai eu une discussion super avec le frère que j'aime beaucoup qui vit en Angleterre. Il se passe un truc bizarre avec lui : même si les modalités sont très différentes, j'ai eu plusieurs fois l'impression (et lui aussi) qu'on cheminait comme en parallèle.

On parlait du dhikr, et il m'a fait part d'un truc vraiment fort : il a le sentiment que le fait de faire son dhikr participe à l'équilibre de la voie et même à l'équilibre du monde. Hum. J'en vois qui froncent les sourcils.

Ca m'a rappelé une discussion avec une soeur il y a longtemps. Elle me racontait qu'au début de la guerre en Irak elle avait demandé à notre sheikh ce qu'elle pouvait faire. Il avait répondu "fais tes prières à l'heure". Comme si en quelque sorte l'équilibre des choses "tenait" par la foi des gens.

Ca me fait penser aussi à ce hadith qui dit (je crois) que tant qu'il restera sur terre un homme qui invoque Dieu, la fin du monde n'arrivera pas.

Pour revenir à ma discussion d'hier, ce frère me disait qu'il a le sentiment presque physique que quand il ne fait pas son dhikr, il arrive quelque chose de pas bien. Je suis pas sûr de le suivre là dessus.

Mais il m'a dit un truc qui m'a bien marqué : la voie est quelque chose de vivant et de collectif. C'est comme si quand un faqir fait quelque chose les autres le sentaient plus ou moins. Hum je suis pas sûr d'être bien clair.

D'une rêverie à l'autre ça me ramène à un livre qui m'a beaucoup marqué. Bon à l'époque ma vie personnelle était tellement bouleversée que j'étais sans doute très sensible. Ce livre c'est Le grand passage de Cormac Mc Carthy. Le très jeune héros erre dans un Mexique de rêve ou de cauchemar, dans la première moitié du XXème siècle.

A un moment il discute très longuement avec un vieil indien, qui l'entretient de la texture de l'univers, et de ces choses cachées qui font que le monde "tient". Ce sont des pages très belles qui expriment cette idée qu'une dimension qui nous échappe est là, tout près.

Mbref je ne suis pas sûr de ressentir tout ça pour le dhikr. Je le fais et c'est tout. Un lecteur me dit dans un commentaire que le dhikr est comme une relation vivante, intense, envers Dieu. Je ne ressent pas ça non plus. Mais j'y prends goût. C'est déjà pas mal.

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